dimanche 27 janvier 2008

Savoir s'arrêter (coeurs sensibles s'abstenir)

Ce qui est bien lorsqu'on prend de l'âge, c'est qu'on est censé devenir moins con. Avec les années, on a accumulé des tas de connaissances qui devraient nous faire paraître cultivés, on devrait se connaître mieux et réagir plus posément qu'avant, on est aussi censé devenir plus raisonnable aussi et il nous arrivera même de nous dire que certaines choses ne sont plus de notre âge. Malgré les années qui passent, on dirait que je n'arrive tout simplement pas à devenir digne de mon état d'adulte.

Comme j'aimerais pouvoir dire que je suis, à l'aube de mes vingt-huit ans, devenue calme, réfléchie et sage. Oh, il m'arrive parfois d'avoir une attitude de matante, ça oui. Mais je n'agis malheureusement pas toujours comme une adulte responsable. Cette semaine, je rouspétais comme une ado sur tout ce qu'Amoureux pouvait dire. Je me sentais baveuse, revendicatrice et victime, comme mes élèves. Je me suis vite aperçue que je n'agissais pas comme une respectable jeune femme qui s'approche de la trentaine, une enseignante se devant de prêcher par l'exemple de surcroît. M'excusant de mon attitude plutôt pénible, j'explique à Amoureux qu'il m'arrive encore de penser et d'agir comme si j'avais encore 19 ans. Afin de me faciliter la tâche, il rétorque :"Dis-moi quelque chose que j'ignore?".

Un peu piquée par sa dure réponse à ma tentative de prise de conscience, j'ai longuement mûri la chose. J'ai eu une attitude si digne et responsable pendant les jours qui ont suivi que je me suis surprise moi-même. "Chassez le naturel et il revient au galop" dit-on... Et bien hier, j'ai été hyper mature en faisant comme si j'allais bien tout en ayant bu plus de vin que ma capacité d'absorption de liquide ne le permettait. Dans la voiture pour revenir à la maison, la maturité m'a fait faux bond lorsque j'ai constaté que je serais éventuellement malade. Sous les regards amusés d'Amoureux qui claquait des dents (puisque nous roulions la vitre baissée), j'ai tenté de rester digne en me procurant moi-même le sac dans lequel j'allais vomir sous peu. J'ai même eu la délicatesse de m'excuser entre deux (très peu chics) soulèvements d'estomac. Sans sangloter sur mon humiliant sort, j'ai tenté de ne pas me vomir dessus. Là aussi, j'ai échoué.

Ce matin, la tête douloureuse comme à chaque fois que je n'écoute pas ma voix intérieure qui me dit d'arrêter, la bouche sèche et les lèvres craquées, j'ai dû subir les regards moqueurs de mon amoureux et, le comble, nettoyer mon manteau! Question que cet échec dans ma tentative de devenir raisonnable ne soit pas relégué aux oubliettes, mes parents sont venus nous faire une petite visite surprise et se sont marrés, pour la énième fois, de me voir dans cet état. C'est dur de vieillir et de rester digne quand on est impulsive et que l'abus fait partie intégrante de notre personnalité. J'avoue même m'être dit pendant que je vomissais dans ma bagnole qui roulait à 120 km/h sur l'autoroute 13: "Humm, au moins la raclette et la gâteau au chocolat de ce soir ne me feront pas engraisser.". Elle est longue la route de la sagesse!

vendredi 25 janvier 2008

Sombrer dans le vice (eh oui, on ne se lasse pas)

Ça faisait un fichu bout de temps que je ne m'y étais pas adonnée avec autant de joie! Comme toujours, je l'ai volé chez Billet urbain. Mon petit plaisir coupable offert sur un plateau d'argent, un nouveau questionnaire pour parler, encore et toujours, d'un sujet dont je ne me lasse pas: moi.

Pensez-vous que magasiner chez Wal-Mart n’est pas correct ? Oui. Ce qui ne m'empêche pas d'y aller à l'occasion. Ne cherchez pas la cohérence, je suis la première à me sentir coupable d'y aller.
Jouez-vous d’un instrument de musique ? Non, j'ai vainement essayé d'apprendre la guitare plus jeune (le prof étant attirant si je me souviens bien), mais comme apprendre la musique demande énormément de patience, j'ai passé mon tour et je profite du talent des autres.
Est-ce que vous vous habillez souvent de noir ? À l'occasion, mais jamais entièrement. Je préfère le blanc. Et pas pour le pantalon, mes fesses ne me le pardonneraient pas.
Avez-vous un piercing ? Pas de piercing, pas de tatouage. Une vraie vierge.
Prévoyez-vous visiter une ferme dans les prochains 6 mois ? Si, dans le but de fonder une commune ou pour qu'Amoureux puisse caresser une jolie chèvre (Vous avais-je déjà mentionné que je vis avec un amoureux de ce type de bête? Les mini-fermes de Pâques seront bientôt là pour le satisfaire).
Avez-vous encore peur dans le noir? Je n'ai pas tant peur du noir que de ce qui pourrait m'arriver lorsque je suis seule. Je suis du genre à dormir avec la panoplie de couteaux de cuisine sous mon lit quand Amoureux est absent quelques jours. Mon imagination fertile me joue souvent des tours et il m'arrive d'imaginer qu'il y a quelqu'un dans la maison ou dehors qui m'observe.
Avez-vous déjà pleuré devant un(e) employé(e) de votre bureau ? Non, ou sinon je ne me rappelle pas. Je suis trop orgueilleuse. Mais je dois avouer que j'en ai déjà fait pleurer par contre.
Votre conjoint(e) arrive du travail en rogne…vous faites quoi? Je l'écoute, mais s'il a l'air vraiment irrité et que son humeur ne s'améliore, je fuis lâchement pour éviter que ça ne me contamine.
Que dites-vous aux Témoins de Jéhovah qui vous réveillent ? "Bonjour. Non merci, je ne suis pas intéressée." (Anecdote: cette semaine, en univers social, j'expliquais qu'avec la Révolution tranquille, les principales religions au Québec avaient perdu bien des fidèles, mais que parallèlement à ça, les sectes avaient proliféré. Je donne l'exemple des Témoins de Jéhovah, oubliant qu'une de mes élèves en fait partie... Le mot secte a été assez difficile à rattraper ensuite, mais comme il était écrit dans leur manuel, je me suis sentie moins fautive et j'ai changé prestement de sujet.).
Combien avez-vous de contacts en ligne présentement sur votre MSN ? 3
Donneriez-vous honnêtement votre rein à un ami ? J'aimerais répondre spontanément oui, mais je voudrais savoir si ça fait vraiment mal et quels sont les risques d'une telle opération. J'adore entendre Dr House dire qu'il faut faire une ponction lombaire (quand il le dit, c'est si sexy), mais je ne crois pas que ce soit aussi agréable d'en vivre une.
Vous avez 4 minutes dans un supermarché pour prendre ce que voulez ? Des mangues, des framboises, du gâteau au fromage, de la bavette de boeuf. *Mais quelle question étrange!?!
Passeriez-vous une nuit avec un(e) inconnu(e) pour 1 million ? Un(e) inconnu (e)propre, pas trop laid (e), gentil (le) offrant un accès illimité aux bouteilles de vin? Sans hésiter!
Quel est le nom de votre (ou le dernier) chien ou chat ? Mouffle et Câline (chats).
Avez-vous déjà vomi dans un taxi ? Non, mais j'ai vomi dans et sur mon auto à quelques reprises.
Avez-vous déjà « callé » malade au bureau pour rester chez vous ? Ce n'est pas à ça que ça sert les journées-maladies?
Comment aimez-vous votre steak ? Si possible mort depuis peu et un tantinet saignant.
Où étiez-vous le 11 septembre 2001 ? Au Botanix où je travaillais. Je m'en souviens comme si c'était hier, j'avais téléphoné à ma mère pour lui dire que je l'aimais au cas où les terroristes nous attaqueraient aussi. Imaginative la fille?
Quel est le sport le plus dangereux que vous avez fait ?Avec mon habileté et mon attention légendaires, traverser la rue est dangereux pour moi. Je dirais quand même me faire tirer par une bicyclette, assise sur un skate board. Mes genoux en portent encore les traces.
Aimez-vous la neige ? C'est joli et amusant pour les enfants. Ça ne devrait toutefois pas nous imposer de la pelleter et de la déblayer, surtout les matins avant d'aller au boulot.

jeudi 24 janvier 2008

Vivre autrement

Il m'arrive d'avoir des envies de terre. Pas d'en manger, mais d'en posséder, d'en cultiver, d'en vivre. Dans ma tête, j'entends la voix de Gérald O'Hara qui répète à une Scarlett frivole : "La terre, Katie Scarlett, la terre, il n'y a que ça qui compte.". Les gens qui vivent selon le principe de la simplicité volontaire m'impressionnent beaucoup. Ceux qui font revivre d'anciennes méthodes de culture, aujourd'hui presque perdues, et qui consomment de façon responsable me donnent envie d'en faire autant.

Chaque dimanche, cette envie me reprend quand je regarde l'émission "La semaine verte". J'y vois des gens qui ont fait le choix de produire leurs propres fruits et légumes, qui ont choisi de faire renaître des traditions perdues sombrées dans l'oubli, des gens qui ont démarré des coopératives d'entraide, qui ont sauvé une espèce d'arbres oubliée de tous, pour qui les aînés sont une richesse, qui tentent de révolutionner l'agriculture. On y trace le portait de Citoyens, des vrais. Pour la désabusée que je suis devenue, c'est admirable de constater que la solidarité et l'entraide peuvent changer les choses. Que certaines régions offrent une qualité de vie et un milieu riche qu'on ne peut espérer retrouver dans l'ombre du grand Montréal.

Mon petit village de campagne, qui est ce qui s'approche le plus d'une communauté dans tout ce que j'ai connu, me paraît triste et individualiste quand je vois l'exemple de certaines municipalités des autres régions chez qui les projets se multiplient afin d'attirer une population jeune et dynamique. Au fond de moi, il faut savoir être honnête, je ne pense pas avoir l'étoffe pour vivre en communauté et m'impliquer socialement pour améliorer la condition de vie des autres. N'empêche que j'aimerais ça. Avoir la générosité de travailler dans le but de changer les choses, d'être le pillier d'une organisation qui vise le mieux-être de tous, il me semble que ça manque à ma vie. Souvent, je me dis que je devrais faire quelque chose pour les autres, ne serait-ce qu'en m'impliquant dans le C.A. de la maison des jeunes ou en faisant partie du cercle des fermières de mon village où les savoirs se transmettent et où l'entraide est priorisée.

Ma vie est quand même facile et belle, je suis heureuse (même si je me plains un peu trop facilement), épanouie et aimée. À cause de tout ça, je me sens parfois coupable de ne pas à mon tour faire naître le bonheur dans celle des autres. Mon métier est une façon de s'impliquer, on pourrait le voir comme ça. Mais je ne trouve pas ça suffisant. Sauf que je ne fais rien. Mais l'idée fait son chemin. Lentement.

Pour l'amateure d'antiquités que je suis, vivre à l'ancienne pourrait s'avérer être une bonne façon de consommer de façon responsable. Produire mes légumes l'été et mettre en conserve pour l'hiver les fruits et les légumes bios provenant de ma région. Fabriquer mes vêtements et éviter d'en acheter qui proviennent du Tiers-Monde. Vendre ma voiture ou, au minimum, faire attention pour limiter les déplacements que j'effectue. Économiser l'eau et l'énergie. Mais ce n'est pas facile. Mon potager ne mérite même pas de porter ce nom, je suis nulle en couture et dans tout ce qui implique que j'aie la bouche fermée par un effort de concentration (exception faite de la lecture), les prix des vêtements fabriqués au Tiers-Monde sont terriblement alléchants, une voiture est un must quand on habite à plus de 25 km de son travail et les longues douches chaudes sont si réconfortantes l'hiver.

Je me déçois, mais j'y pense beaucoup. Peut-être qu'un matin, je me lèverai, convaincue d'enfin quitter cette société qui fait de moi une esclave de la consommation, pour aller vivre dans une commune de hippies où je serai responsable de la traite des chèvres angoras ou de la répartition des tâches des autres (ça me conviendrait mieux). En attendant, je vais continuer à lire La terre de chez nous et à regarder La semaine verte en me demandant si je n'aurais pas dû étudier en horticulture ou épouser un fermier de l'Union paysanne.

mercredi 23 janvier 2008

Collègue hystérique prise 2

En enseignement, le travail en équipe est fortement encouragé (quand il n'est pas carrément imposé par la direction). Je ne raffole pas du travail d'équipe quand les personnes avec qui je travaille sont trop différentes de moi (et je suis exigente dans mes critères de compatibilité). Travailler en équipe, pour moi, il faut que ce soit efficace et que ça allège la tâche. Pas de temps perdu à discuter du caractère d'imprimerie à utiliser, pas besoin d'être tous d'accord sur chaque tournure de phrase et raconter le moins possible de tranches de vie hors contexte. E-f-f-i-c-a-c-i-t-é. Plutôt que de m'obstiner sur une niaiserie, je vais acquiescer pour qu'on puisse passer au sujet suivant et avancer un peu (je sais que je finirai par faire à ma tête de toute façon).

Collègue hystérique est à l'opposé de moi. S'il y a une infime possibilité de contredire ou de dénigrer l'idée avancée par un autre, elle la trouvera. S'il y a moyen de faire compliqué quand ça peut être simple, elle y parviendra. Je ne peux pas compter le nombre de fois où les mots "Non, je ne suis pas d'accord" sont sortis de sa bouche depuis que je la connais. Collègue hystérique est une chialeuse, une vraie de vraie. Pas comme celle qui vous écrit humblement ce texte en s'assumant complètement et en essayant de rester charmante, non. Collègue hystérique est une emmerdeuse de première. Elle est terrible. Le dicton "Après moi, le déluge" semble avoir été créé exprès pour elle. Peu importe ce qu'on propose, elle sera contre. Pire encore, il faut tout lui expliquer en long et en large et souvent trois fois plutôt qu'une! Quand je finis de lui expliquer, j'ai la veine du cou grosse comme mon pouce. Vous dire comme elle gruge de l'énergie m'est impossible. Elle m'énarve (ce qui est cent fois pire que "elle m'énerve" bien entendu).

De plus, elle surgit minimum cinq fois par jour dans ma classe (le plus souvent, quand j'enseigne pour que ce soit encore plus agréable) pour me poser des questions qui auraient très bien pu attendre la récréation ou le dîner. J'oublias, elle me dit aussi quoi faire avec mes élèves. Elle m'empoisonne un peu trop la vie. Aujourd'hui, mes charmants petits-loups ont quitté la classe un peu plus bruyamment* qu'à l'habitude pour aller en éducation physique. Je me suis dépêchée d'intervenir pour que le calme revienne, ce qui n'a pas tardé. Collègue hystérique, en période libre dans sa classe, est sortie dans le couloir en roulant des yeux exaspérés pour me dire sur un ton, ai-je besoin de le préciser?, fort exaspéré: "Mon dieu, mais qu'est-ce qui se passe ici, Marie-Andrée? Il va falloir que tu fasses une intervention là-dessus demain, ça n'a pas de bon sens... ". Bordel! Est-ce que je vais dans sa classe lui dire comment intervenir, moi? Non et je ne le ferais jamais non plus. Mon autre collègue semble sur le point de lui sauter à la gorge au prochain commentaire négatif qu'elle émettra, signe que je ne suis pas paranoïque.

Des Collègues hystériques il y en a dans tous les milieux c'est certain, mais j'espère ne plus avoir à travailler avec une comme celle-là avant d'en être devenue une moi-même! Elle vient chercher le meilleur en moi(!) et j'ai envie d'agir avec elle comme une élève T.C. qui fait de l'opposition passive. Il me reste cinq semaines et 2 jours à travailler avec elle, j'aurai besoin de tout mon courage.

*Ils étaient trois à parler sans chuchoter dans le couloir et il y en avait un autre qui fermait avec un peu trop d'intensité la porte de son casier, la routine quoi!

mardi 22 janvier 2008

lundi noir, mardi gris?

Les lundis ne sont déjà pas charmants, s'il faut qu'ils deviennent "noirs" en plus, faudra revoir la chose... Je suis littéralement sous le choc et angoissée depuis que tous s'entendent pour dire que nous entrons dans une période de récession qui va durer looooongtemps. En fait, je suis très inquiète pour l'emploi d'Amoureux qui dépend du bon roulement de l'économie, comme bien des PME. Avec une hypothèque sur le point de doubler (ou presque), un éventuel projet de famille (qui sait?), un Westfalia qui ne roule toujours pas et la ST-VALENTIN qui arrive à grands pas, comment arriverons-nous à joindre les deux bouts? Pour couronner cette mauvaise journée d'une nouvelle encore plus dramatique, Dr House s'est terminé par les mots les plus terribles auxquels on peut s'attendre de sa part : "à suivre...". Arghh! Demandez-moi si je dois respirer dans un sac en papier brun? Allez! Osez!

Qu'est-ce qui pouvait dépasser en émotion ces deux terribles annonces du lundi? Évidemment, rien. C'est pour cela que le titre est "lundi noir, mardi gris" (lecteur attentif, tu remarqueras que le gris est plus pâle que le noir. Cela signifiant ici, métaphoriquement parlant, des événements catastrophiques au contraire du timide gris qui lui, se fait le porte-parole de tout ce qui est triste, mais de moindre importance). Pourquoi un mardi tenté de tristesse et de mornitude? Une journée pénible au travail jumelée avec une trop grande complicité avec ma télévision! Et oui, encore! Aux prises avec une pile de correction que je crois ensocelée puisqu'il y en a toujours autant, j'ai regardé la télé une seule petite heure ce soir pour ne pas manquer mon émission.

Est-ce que je suis la seule à m'émouvoir sur la triste histoire de la famille Lavigueur? À la première émission, j'ai larmoyé en répétant compulsivement :"Mais pauvre famille! Ils s'aiment tant et ils sont si misérables.". Si je m'étais attendue à la mort de la mère? Du tout. J'aurais fait pâlir d'envie ces pleureuses aux funérailles italiennes tant leur histoire me touchait. Et bien, ce soir, j'ai été, une fois de plus, bouleversée par la triste histoire de cette famille qui s'aimait tant et qui s'est tant déchirée. Que d'émotions! Scarlett peut aller se rhabiller.

La seule touche de couleurs de ma journée: même émue, je n'ai pu m'empêcher de me demander si Marcel Leboeuf avait ressenti un malaise à voir sa fille (la comédienne Laurence Leboeuf, Louise dans la série) se faire violemment "sauter" par sa crapule de chum. Connaissant Marcel, ça a dû le déranger un peu.

mardi 15 janvier 2008

Déclaration

Personne ici ne sera surpris de lire que je suis une chialeuse, que j'aime bien me plaindre à l'occasion ( très souvent à tort, pour le simple plaisir de la chose) et que j'aime bien le trouble. De plus, je suis une exagéreuse de première. C'est une mauvaise manie que j'ai de laisser mes impressions et mon imagination vagabonder et prendre le dessus sur les faits. Je suis une conteuse. J'adore mimer et faire les voix afin de rendre mes récits encore plus réels. Pour mes élèves, je suis un spectacle. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis étrange probablement. Je me bidonne sur des trucs qui ne font rire presque personne, je dis souvent ce qu'il ne faut pas dire et j'ai un sens de l'autodérision assez aigü pour être déconcertant. Je ne suis pas très démonstrative avec les amis même si je n'ai aucun filtre et que je me confie facilement et j'ai l'air plus d'un clown que d'une émotive au quotidien. Voici la confession que vous attendiez: j'ai un ÉNORME côté fleur bleue. J'ai un fond de romantisme inaltérable. J'en ris moi-même parce que c'est tout un contraste avec ce à quoi les gens s'attendent de moi.

Je pleure comme une Madeleine pour tout ce qui déborde d'amour. Les films d'animaux (Flicka, Charlotte's web et cie), les films d'amour, d'amitié et les films de football (ben oui, je sais que c'est étrange) me font pleurer à chaudes larmes . J'ai dû lire au moins 8 fois Autant en emporte le vent et voir le film aussi souvent, mais je sanglote toujours autant quand Rhett Butler dit à Scarlett qu'il lui a tout donné et que maintenant, il ne veut plus d'elle, qu'il n'en peut plus. Je pleure à chaque fois que je lis Anne la maison aux pignons verts (juste pour avouer ça à mon âge, lapidez-moi), je verse des torrents de chaudes larmes en lisant Ensemble c'est tout et je soupire de contentement en lisant (là, c'est la vraie honte!) Qui es-tu belle captive? , un roman tellement pathétique que je l'ai lu au moins dix fois (c'est rendu que je saute les bouts plates...). C'est dit. Quand j'aime, j'aime beaucoup. Mes amis ne le savent probablement pas (ou s'en doutent un peu), mais je les aime énormément. Avec mes élèves, c'est plus facile d'être démonstrative.

Depuis que j'enseigne, j'ai toujours eu des groupes assez sympathiques. À l'occasion, quelques gentils coquins ou trouble-fêtes faisant trembler les autres profs, mais j'ai toujours eu d'excellentes relations avec mes élèves. Mes ados, j'en ris, j'en parle, je les niaise et Seigneur! que je les aime. Je les regarde aller et ils m'épatent. Ils sont si sûrs qu'ils font des choses que personne n'a faites avant eux, ils contestent, souvent maladroitement, essaient de prendre leur place en essayant de savoir qui ils sont vraiment, sont d'une paresse incalculable (de ça, je ne peux leur en vouloir), ils sont remplis d'émotions fortes, font leurs premiers pas en matière de séduction et ils sont tellement drôles. J'ai sous les yeux de futurs adultes et peux affirmer avec certitude que des bons jeunes, il en pleut!

Ils font chier, ça oui! Ça fait partie de la game avec eux. Ils nous poussent dans les plus sombres recoins de notre patience, jouent les pauvres victimes, s'essayent à l'arrogance pour voir quel pouvoir on a sur l'autre, font des blagues pour tenter de faire rire la classe en sachant fort bien le prix à payer si personne ne rit et ils nous mettent souvent en colère à cause de leur fréquents manques de bon sens, surtout lorsqu'ils sont entre amis. Dit comme ça, c'est sûr que ça ne paraît pas trop flatteur comme portrait. Mais quand ils agissent ainsi, ils me donnent l'impression qu'ils cherchent à vérifier si je vais encore les aimer après.

Parce qu'avec le ados, le secret, c'est de les aimer et de leur montrer. Pas de trop leur montrer, ça c'est impardonnable! Ils veulent qu'on remarque qu'ils ne sont plus des enfants, qu'on les traite en grand avec des responsabilités et des limites bien établies, limites qu'ils se feront un malin plaisir de franchir juste pour voir si. Avec eux, tout est là, le juste pour voir si. Et oui, parfois, je me fâche quand ils vont trop loin (il m'est même arrivé de crier fort après un enfant). Souvent, je fulmine et je sermonne. Mais pas trop, je l'avoue. Ma méthode à moi, c'est la "discussion de grand". Je ne tourne pas le fer dans la plaie, j'expose les faits et demande à l'élève ce qu'il a à dire à ce sujet. Je l'écoute en posant des questions pour l'amener à constater ses torts et je termine par un regard franc qui explique pourquoi je suis déçue de son comportement. Je termine toujours l'entretien par un mot gentil, un sourire ou une blague comprise juste par nous deux. Un peu plus tard, je le félicite s'il a tenu bon et se comporte bien. Leur regard de connivence et leur sourire me réchauffent le coeur. Ils voient que je les appuie et voilà, ils font de leur mieux. Quand ça arrive, une petite larme me vient au coin de l'oeil et je me retiens de leur dire que je les aime. Et parfois, je leur dis. Parce que c'est un âge difficile et qu'on ne leur dit pas assez.

Ah, et puis oui, je pleure à la dernière journée d'école. Bien entendu.

dimanche 13 janvier 2008

La rénovation pour les nuls


Vous rêvez d'une jolie maison centenaire chaleureuse où il fera bon élever vos enfants? Le rêve peut rapidement tourner au cauchemar si vous ne connaissez pas les règles de base de toute rénovation qui se respecte. Afin de vous épargner de cruelles déceptions, lisez d'abord ce que l'expérience m'a appris:


  1. Une rénovation qui semble simple peut tourner au cauchemar en moins de deux. Ne faites jamais de soudure ou de perçage intensif dans de vieux matériaux (tôle, poutres de 12 pouces d'épaisseur) sans avoir une source d'eau à portée de main. Les vieux trucs brûlent vite et bien.
  2. De l'eau il faut toujours se méfier. Ça entre partout, ça coule des toîts et ça ne prévient pas quand ça va faire lâcher un tuyau. La plomberie, c'est seulement pour les rénovateurs avertis. Un habile beau-père dans ce domaine vaut son pesant d'or. Afin de ne pas être pris au dépourvu, magasinez attentivement votre douce moitié en prévision du jour où la plomberie vous fera faux bond.

  3. En arrivant dans une vieille maison pour rénover, jetez votre niveau. Il ne vous servira strictement à rien. Par contre, un plancher incliné à près de 30 degrés peut s'avérer fort distrayant pour les fanatiques des billes. Faites provision d'une impressionnante quantité de minces bardeaux de cèdre. Ces "chimes" deviennent vite vos meilleurs alliés quand 3 pattes de table sur 4 ne touchent pas le sol.

  4. À l'achat d'une vieille maison en mal d'amour, faites inclure dans le contrat de vente la livraison d'un conteneur d'au moins 40 verges afin de vous débarrasser des souvenirs laissés par les anciens proprios. Un truc pour vérifier si la maison sera en ordre à votre arrivée: calculez le ratio mètre cube de déchets/énergie des proprios. J'aurais dû me méfier davantage, il nous aura fallu 3 conteneurs pour en venir à peu près à bout.

  5. Afin de calculer les coûts d'une rénovation quelconque, dressez la liste de tout ce qu'il y aura à faire. Ne négligez rien, des clous pour faire tenir le cadrage de porte au vernis pour le plancher, prévoyez absolument tout. De toute façon, les meilleures estimations sont presque toujours environ 25% en-dessous du coût réel du projet. Prévoyez donc des fonds suffisants ou une marge de crédit compréhensive.

  6. Soyez prêt à TOUT. Les bonnes surprises comme les mauvaises. Vous aurez peut-être le plaisir de découvrir un grenier regorgeant d'antiquités dans votre cuisine. Peut-être aussi constaterez-vous que votre grange abrite le plus gros nid de bourdons jamais découvert en Amérique. En rénovation, tout peut arriver.

  7. Ne planifiez pas d'échéancier trop serré et évitez tous les comportements de type control-freak, c'est de l'énergie gaspillée. Vous vous apercevrez assez rapidement qu'on se lasse vite de ne rien faire d'autre que d'arracher des murs, sabler des planchers, rafistoler de la plomberie, d'installer des fenêtres, etc. Une fois que vous serez rendu au point de l'écoeurantite aigüe, il sera trop tard. Apprenez à rester zen et à ne plus voir la petite moulure qui manque au plafond depuis six mois parce que "crisse, vous n'en pouviez plus rendu-là" pis que "c'est pas grave si y'a juste ça de pas fini" et n'oublions pas le célèbre "c'est pas toi qui fais tout le travail"!

  8. Oubliez votre libido une fois le baptême des pièces terminé. Vous serez vite si épuisé que dormir vous apparaîtra comme le plaisir suprême. Ça revient quand même, ne soyez pas si inquiet. Immanquablement, la frustration s'installera dans votre couple (assurez-vous d'avoir fini la plomberie avec beau-papa avant que ça ne merde vraiment). Vous en viendrez à vous battre sur des échantillons de peinture, à critiquer la méthode de travail utilisée par l'autre, vous ne vous reconnaîtrez plus tant vous pleurnicherez devant l'étendue de la saleté engendrée par les perpétuels travaux et pire encore. L'amour ne suffit pas quand on s'engage dans un projet de rénovation de taille. Il faut avoir mis son couple à l'épreuve avant de tenter le coup, car c'est fatal pour plusieurs.

  9. N'hésitez pas à demander de l'aide à votre entourage. C'est la seule façon de s'en sortir et de garder un esprit sain. Prévoyez par contre un budget démesuré pour ces journées où l'aide affluera. Ça mange et ça boit de la bière en quantité ces apprentis rénovateurs. Mais vous serez heureux d'avoir vidé le frigo quand vous constaterez que les travaux sont avancés.

  10. Après quelques années, vous croirez être devenus plus sages et pouvoir conseiller les autres, mais il n'en sera rien. Vous referez les mêmes erreurs et vous abuserez de la phrase "Avoir su ce que je sais aujourd'hui, nous n'aurions pas fait ça comme ça".

À de nombreuses occasions vous aurez envie de tout vendre pour aller habiter en condo, mais comme le reste, ça passera. Il arrivera aussi que vous vous prélassiez dans l'herbe, admirant votre chef d'oeuvre pas encore tout à fait terminé mais presque (rendu là, vous vous l'êtes appropriée la foutue barraque) et vous exigerez qu'en cas de décès, on vous enterre dans la cour de cette foutue maison où vous vous êtes tant investi.

vendredi 11 janvier 2008

Ils sont là

Pour une enseignante, qu'est-ce qui est plus désagréable qu'une Assemblée générale où tout le monde a une quasi-savoureuse tranche de vie à raconter? Plus insupportable que des élèves ayant passé une semaine sans récréation dehors et ayant été enfermés tous leurs dîners à regarder des films au service de garde? Qu'est-ce qui dégoûte plus une pédagogue qu'une formation sur l'éthique religieuse? Qu'un parent qui laisse une note assassine dans un agenda parce que fiston a raconté sa version des faits en se donnant le beau rôle?

Nan, pour moi, il y a pire que tout ça. En fait, ça commence par une subtile visite de l'infirmière, alors qu'on ne la voit habituellement que lorsque vient le temps de rassurer nos garçons sur leurs pollutions nocturnes et nos filles sur les plaisants écoulements qu'elles subiront lune après lune après lune... jusqu'à ce que les varices et l'ostéosporose leur tombent dessus. Inévitablement, vous retrouvez ensuite dans votre pigeonnier une photocopie d'une missive à envoyer aux parents et ce, immédiatement. Cette missive ayant plus d'effet qu'une bombe sur votre gestion de classe, vous retardez le plus longtemps possible le moment de la distribuer aux élèves (idéalement, la meilleure chose à faire serait d'aller leur donner alors qu'ils sont déjà assis dans l'autobus pour retourner chez eux). Afin de limiter les dommages collatéraux, vous pouvez aussi tenter de leur faire mettre la feuille dans leur sac sans qu'ils ne la lisent (la faisant passer pour un truc bien, genre marathon de lecture pour aider les enfants pauvres), comme ils le font généralement quand c'est important et qu'accessoirement, ils sont concernés. Flairant l'arnaque, ou une bonne occasion de se rébeller, ils la lisent, évidemment.

C'est alors que vous terminez votre journée en vous grattant la tête compulsivement, en tentant de les empêcher de se quereller pour savoir "Hey! C'est qui l'pas propre qui a des poux?" tout en évitant soigneusement de regarder l'élève habité de peur qu'il ne soit ciblé par les durs de la bande et en protégeant la victime du groupe des assauts des autres. Après ça, qu'on vienne me dire que j'ai une vie assez tranquille et que ma job est facile.

lundi 7 janvier 2008

pyjama vert et petite housse

Les filles et les bagnoles, c'est bien connu, ça fait deux. J'entretiens une drôle de relation avec la mienne. Symbole de mon indépendance, elle m'est indispensable même si je la néglige. Au retour du boulot aujourd'hui, la bête semblait vouloir me dire quelque chose. Elle semblait mue par une volonté d'aller à gauche. Pas trop embêtée par l'entêtement de mon bolide, j'ai tenu le volant un peu plus à droite pour lui montrer qui était le patron. Arrivée à la maison, 30 km plus loin, j'ai remarqué que mes pneus semblaient un tantinet mous. En fait, j'avais remarqué leur état plusieurs jours (**toux gênée** plusieurs semaines) avant, mais je reportais toujours le moment d'aller au garage à plus tard.

Voyez-vous, je suis une fille. Même si je ne suis pas la féminité incarnée, que j'ai de nombreuses opinions sur l'égalité des hommes et des femmes en ce qui a trait aux capacités et que j'ai passé d'innombrables heures dans les garages à suivre Amoureux, je reste quand même une fille avec un côté princesse. Mettre de l'air dans mes pneus en fait partie. N'esssayez pas de comprendre pourquoi je n'en suis pas capable alors que je mets du liquide lave-glaces et de l'essence comme une pro, que j'ai à quelques reprises conduit un trailer et un pick-up et que, chez moi, je tue les araignées et passe le tracteur à gazon. L'air dans les pneus, ça non! Ces trucs peuvent exploser si ce n'est pas bien fait et j'ai tout plein d'autres raisons absurdes pour me justifier. J'ai donc mentionné à Amoureux qu'il serait bien aimable d'aller vérifier la pression de mes pneus au garage et il m'a (malheureusement) demandé de l'y accompagner.

Comme j'étais déjà en pyjama (pénible, le retour au travail), je ne me suis pas changée pour y aller, me disant que je n'aurais même pas à sortir de la voiture. Noir destin que le mien, évidemment que j'ai dû m'exhiber en pantalon de pyjama vert lime sous le cruel néon extérieur de la station service! Tout le long du périple, j'entendais un bruit inhabituel provenant de l'arrière de ma fidèle Focus. À cause de mes piètres connaissances en mécanique, je croyais que c'était mon tuyau d'échappement qui venait de me lâcher. Mais que faisais-je toutes ces années dans les garages avec Amoureux, me demanderez-vous? Je n'ai rien d'autre qu'un "euhh..." gêné à vous répondre. J'imagine que je devais me régaler de la vue de calendriers coquins ou encore m'intoxiquer grâce à l'odeur suave de l'huile contaminée pendant que les garagistes expliquaient. Arrivés à la station-service, Amoureux sort et s'écrie: "Marie, cri...! Le pneu est à terre!".

Vaguement découragé et résigné, il gonfle les 4 pneus et s'aperçoit que c'est un vrai de vrai flat, car le pneu est à nouveau à plat quelques minutes plus tard. Re-regard lourd et air semi-découragé. Il me demande de sortir afin de vider le coffre de la voiture pour en extirper le pneu de secours, un petit machin tout riquiqui qui semble dire: "si tu roules trop vite, BOUM! je ne tiendrai pas le coup!". J'ai dû sortir de l'auto en pyjama, la honte. Une fois sortie, je ne pouvais pas décemment retourner m'asseoir dans l'auto et le regarder tout faire par le rétroviseur. J'ai donc été nommée responsable en chef de la petite housse du cric que j'ai vite lancée dans la valise, l'oubliant du même coup jusqu'à ce qu'Amoureux me demande où je l'avais mise, l'air complètement découragé cette fois-ci.

Me voilà donc investie d'une mission cette semaine: trouver un pneu Toyo Observe pour remettre ma bagnole sur les routes. Avec mes plaques et mon permis de conduire à payer ce mois-ci, j'avais vraiment besoin de ça!

jeudi 3 janvier 2008

Ne jamais faire confiance à un amateur de zombies (prise 2)

Je suis encore tombée dans le panneau! J'ai laissé Amoureux aller seul au club vidéo (pas celui du dépanneur, le vrai club vidéo du village là où il y a plus de choix de films louches) et il m'a fait le plaisir de revenir avec un film de Tarantino (jusque là, ça va), un jeu vidéo de zombies (ça craint, mais bon, c'est lui qui y joue) et UN FILM DE ZOMBIE À REGARDER AVEC DES LUNETTES 3D! Vous dire comme il jubilait de ses choix m'est tout simplement impossible. Loin de voir le côté morbide et fétichiste de la chose, il incarnait la satisfaction.

Comme si les zombies à toutes les sauces ce n'était pas assez, il faut maintenant les voir jaillir dans le salon pour voir décupler son plaisir. Je crois vraiment qu'il ne va pas bien. Quelle sera la prochaine étape? Je devrai me forcer pour avoir les yeux vitreux et tenter de le mordre pendant nos rapports intimes? Il installera des pierres tombales sur le gazon? Je devrai le poursuivre en marchant étrangement et en grognant, la bave au menton? C'en est trop! Qui eût cru qu'un jour j'envisagerais de prononcer les mots: "Choisis. Ce sont les zombies ou c'est moi, mais tu ne peux avoir les deux."

Envoyez vos dons si vous avez à coeur ma cause ou si vous connaissez quelqu'un qui est dans la même situation que moi. Il faut dénoncer les amateurs de zombies et les empêcher de nuire davantage. N'attendez pas qu'un de vos proches en soit victime, c'est trop difficile de s'en remettre. Pour moi, il est malheureusement trop tard. Il m'a forcée à regarder le début. Si on me cherche, je serai sous les draps pour les prochaines douze heures à tenter de m'en remettre.

Ces résolutions que je ne tiendrai pas

Je ne peux pas dire que 2007 fut une bonne année. On ne peut même pas la qualifier de "correcte". Enfin, si on est masochiste, on peut peut-être apprécier ce que j'ai vécu/affronté/subi cette année: une quasi-séparation et une grosse remise en question de mon couple, des fuites d'eau jusqu'à présent inégalées qui nous ont mené à réhypothéquer, des tendinites à répétition, enseigner dans trois écoles différentes, une grossesse surprise et une fausse couche merdique, une mini-déprime qui s'est étirée un peu trop longtemps, un RAP à rembourser, un Westfalia hors d'usage et des vacances d'été si décevantes ainsi que la joie de voir les travaux de rénovation tant espérés remis au printemps... Côté chance, on repassera.

Afin d'extérioriser cette année de merde qui est fort heureusement terminée, je me tournerai vers l'avenir et, tradition oblige, je prendrai des résolutions pour l'année pleine de promesses qui s'annonce et qui, statistiquement, devrait être moins cruelle envers moi. Puisque vous connaissez maintenant tout de moi (jusqu'à ma sordide et malsaine attirance pour les appareils électroménagers, c'est peu dire), je vous dévoile en grandes pompes les résolutions que je ne tiendrai pas cette année. Ça m'évitera les déceptions.
  1. Perdre du poids (En n'ayant pas trop de pression, j'y arriverai peut-être. C'est un genre de psychologie inversée.)
  2. Être plus patiente (J'entends déjà les soupirs déçus de ceux qui subissent mon impatience. Courage Amoureux, continue de croire!)
  3. Regarder moins la télévision (facile si Grey's anatomy et Dr House ne sont plus au menu)
  4. Lire assise plutôt que couchée (je me suis aperçue que ma colonne vertébrale devait être un mythe)
  5. Agir en tout temps comme une adulte mature et responsable
  6. Ne plus essayer de me couper le toupet seule
  7. Essayer d'être moins étourdie et plus concentrée
  8. Cesser d'émettre des hypothèses bidons sur des phénomènes inexplicables
  9. Cesser de reprendre ceux qui disent "si j'aurais" (paraît que c'est désagréable)
  10. Être plus optimiste et le démontrer

Voilà de quoi ne pas être trop déçue. Maintenant, pour 2008, voici ce que j'aimerais voir se réaliser pour moi:

  1. Avoir un bébé brun bouclé et tout plein de fossettes
  2. Vivre des vacances de rêves avec mon amoureux
  3. Avoir une maison isolée convenablement et toute rénovée (on peut rêver!)
  4. Trouver une certaine stabilité au travail (là, on rêve encore plus)
  5. Être épanouie et enfin, ne plus être angoissée

Ces jours-ci, et au cas où la nouvelle année ne suffirait pas, je guette les étoiles filantes afin que mes voeux se réalisent. Donc, si vous voyez une brunette dehors, l'air malhabile et frigorifiée, le nez en l'air et le regard scrutant le ciel en marchant dans une merde de chien, c'est probablement moi. Faites attention pour ne pas que je vous percute sans vous avoir vu et souhaitez-moi bonne chance!