lundi 9 juillet 2007

Chroniques du potager


Voilà le triste résultat de mon potager en date d'aujourd'hui (lors de l'une des rares percées de soleil du mois de juillet). Je sais, je sais, c'est atroce, en arriver là prouve que je suis une mésadaptée du potager! Qu'on m'envoie la société protectrice des légumes et fines herbes, j'avoue tout. Où sont-elles les belles rangées de légumes et d'herbes? Elles y étaient pourtant il y a un mois et demi...

Tout a commencé au printemps, l'an passé...
Depuis l'hiver, je songeais à avoir un potager. Je faisais des plans, lisais des catalogues de semences et je rêvassais devant mon guide Botanix. Dès que le printemps pointa le bout de son nez, je me suis mise à achaler, pour ne pas dire harceler, mon amoureux afin qu'il m'aide à déterminer le périmètre de mon futur terrain de jeux. Amoureux jardinier (il endosse ce rôle à l'occasion, soit pour éviter ce qu'il pressent comme voué à l'échec ou parce qu'une foutue tendinite me cloue les poignets sur la glace et qu'il veut être gentil) sort armé de piquets et de corde pour délimiter le site. Il me trace un carré de 10 pieds par 10 pieds. Je le regarde déçue ( ou hargneuse, peut-être que la nostalgie du temps qui passe m'amène à adoucir mes réactions passées) et je lui signifie que j'envisageais le double, facilement. Après moults efforts et ajustements, nous sommes arrivés à un concensus: 16 pieds par 23. À prendre ou à planifier seule!


16x23 ça avait l'air petit pour moi, mais quand j'ai commencé à arracher la tourbe, armée de ma simple fourche et de mon coupe-bordure, j'ai cru que ce rêve ne se réaliserait jamais! (ici vous commencez peut-être à comprendre pourquoi je souffre de tendinites chroniques) En une heure, j'avais détourbé environ 6 pieds carrés! Mon voisin, monsieur M., me regardait aller depuis belle lurette quand il se décida enfin à traverser. Nous n'avons pas de clôture, ce qui lui facilite la tâche. Il m'informa, tout bonnement, que ça existait une détourbeuse! Malédiction! Ça fait un an que nous sommes voisins, qu'il me voit arracher de la tourbe partout pour faire des plate-bandes et il me dit ça maintenant! Pour faire une histoire courte (mes histoires le sont rarement, mille pardons!) nous avons loué la machine salvatrice et j'en ai profité pour faire plusieurs autres futurs emplacements. Après, vint la plus délicieuse des tâches: rouler et enlever la foutue tourbe! Seigneur! C'était atrocement douloureux et ce fut, bien sûr, suivi d'un épisode tendinite.


À la fête des Patriotes, ma maman, une fée du désherbage et de la plantation, vint m'aider à semer et planter au potager. 14 plants de tomates, 2 de zuchinis, du blé d'inde, des fraises, des cerises de terre, des fines herbes de toutes les sortes, des betteraves, des épinards, des asperges, etc. De belles rangées presque droites, la terre riche et humide qui se dressait en monticule fraîchement retournés et les petits plants qui jubilaient en chantant:"mange, mange, mange, des bons gros légumes, mange, mange, mange, c'est bon d'en manger!".


Quelques jours plus tard, quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il n'y avait pas que mes semis qui poussaient... Les mauvaises herbes aussi! J'ai essayé de garder le contrôle sur elles, mais rien n'y fit. À la mi-juillet, mon potager était devenue la honte du quartier. Les voisins en parlaient quand ils croyaient que je ne les entendais pas, on me saluait d'un air gêné à l'épicerie et à la bibliothèque et les enfants prenaient des paris quant à savoir combien de temps il fallait y rester avant d'être dévoré par une araignée, devenue géante à cause de tout le fumier de poulet que j'étends au jardin. Ma fée est venue en renfort et m'a aidée à tout désherber, mais le résultat fut de courte durée...


3 semaines après, j'étais envahie par les tomates et les piments forts. Les cerises de terre menaçaient elles aussi de surproduire. J'avais tant de saletés de tomates que je poursuivais les voitures qui s'arrêtaient au stop sur mon terrain afin de leur donner des produits de mon jardin(elles sont plutôt rares à arrêter alors je ne me suis pas épuisée outre mesure, rassurez-vous) . J'ai récolté les piments forts dans le but d'en faire a) un répulsif maison b) une couronne, un classique de la décoration champêtre et c) un assaisonnement pour sauce à spaghetti. Un an plus tard, ils sont séchés et toujours dans le même pot, attendant que je me décide à m'en occuper avant qu'ils ne redeviennent poussière. J'ai donc dû prendre une résolution, une autre, pour éviter que le cauchemar ne se reproduise. J'ai décidé de rapetisser le potager l'année suivante et de me contenter du strict nécessaire: tomates, zuchinis, fines herbes et cerises de terre (c'est si bon).
Cette année...
Fidèle à moi-même, j'ai attendu longtemps ce printemps-ci pour faire le jardin. Il était, Ô choc, envahit de mauvaises herbes. Encore! C'est de vivre à la campagne qui fait ça ou c'est ma terre qui est trop accueillante avec les envahisseurs? Ma gentille et généreuse fée est revenue et m'a aidée, encore une fois, à remettre de l'ordre dans ce foutoir et à planter 8 plants de tomates (quoi? j'ai réduit!), 2 plants de zuchinis, un de melon, un carré entier de fleurs et d'arbustes (ça devrait être moins d'entretien) et plein d'autres trucs plaisants. Quand elle est partie, tout était si beau. J'avais en tête d'aller chercher de la paille pour mettre entre mes allées afin d'éviter le retour des plantes diaboliques. Amoureux jardinier n'en croyait pas ses yeux tant le jardin promettait!


Au mois de juin, ensevelie sous les bilans de fin de cycle et la correction des épreuves du ministère de ma classe de sixième année, j'ai, un peu trop, laissé le potager à lui-même. Je prône l'autonomie dans toutes les sphères de la vie, mais les potagers échappent à la règle semble-t-il. Nous voilà deuxième semaine de juin et je dois attaquer prochainement. Je scrute la température (Toujours cette foutue météo! Une autre résolution non-tenue) et j'attend:


- qu'il fasse chaud mais pas humide

- pas trop chaud, quand même. c'est dur désherber

- pas trop froid non plus, car la terre gelée c'est désagréable

- qu'il fasse encore clair, si je veux y voir quelque chose

- qu'il n'y ait pas trop de moustiques

- que le vent vienne du sud-ouest

- d'avoir de l'aide, mais ça ne se demande pas. c'est comme partir dans la jungle, on ne sait jamais quelle maladie exotique on va attraper, qui voudrait tenter l'expérience et risquer sa vie?

- que l'indice UV soit faible
- que le Saint-Esprit vienne me livrer de la paille

et que, finalement,

- mon horoscope dans l'almanach du village me le conseille.
Tout ça craint horriblement, j'en suis fort consciente!








1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hé bien, c'est rendu super mignon dehors ! moi je suis pas rendue là ;) les couleurs sont fantastiques (bon, ok, mon potager est moins catastrophique...) ... bravo