C'est commencé. Et c'est bruyant. En fait, bruyant est un euphémisme, c'est plutôt TONITRUANT. Ils sont arrivés ce matin, 8 heures pile. Un éconoline, un méga pick-up avec une remorque de taille et un petit pick-up. 4 mâles de la construction pour moi toute seule! Pour mon plus grand malheur, aucun ne semble digne de fantasme. Pas à l'image de leur patron! Cette semaine, ils doivent s'attaquer à la démolition du stucco et arracher les couches de revêtement jusqu'au pièce sur pièce. En moins de deux, ils ont installé des échafauds sur deux des murs de la maison. Ils ont fait le tour de la maison, l'air découragé. Je les ai laissé faire, ne signalant ma présence qu'en changeant ma voiture de place et en leur expliquant que je serais à la maison en cas de questions.
Assise au bureau, au deuxième étage, je suis aux premières loges pour entendre ce désolant spectacle. Ça commence par quelques «Boum, boum!» timides. Constatant l'absence de résultats avec la méthode douce, ils y vont de coups un peu plus assumés. Bon lundi matin à tous les voisins! S'en suivent quelques «Tabarnak» tonnés haut et clair et des grognements qui n'ont plus rien d'humain. C'est devenu une lutte à mort entre l'orgueil des charpentiers et le satané stucco. Les coups de masse redoublent de vigueur, à un point tel que je me demande si la maison ne tombera pas sur le côté opposé. Je n'ose pas trop me poster aux fenêtres, je ne veux pas qu'ils croient m'avoir sur le dos toute la durée de leur contrat.
Un léger coup est frappé à la porte arrière. (Amoureux me disait justement ce matin que je devrais munir de voilages les fenêtres qui n'en ont pas ainsi que la porte arrière. Je n'en voyais pas l'utilité jusqu'à ce qu'un visage souriant me regarde manger mes céréales dans ma cuisine.) Le travailleur me demande s'il peut brancher ses piles de perceuses à l'intérieur et m'informe qu'il y a un petit problème avec un des murs, me demande de venir voir en m'informant qu'il a déjà contacté son patron. Pour un petit problème? On ne doit pas avoir la même définition de petit quand on se sent obligé d'appler le patron... Est-ce la première d'une longue série de mauvaises surprises?
Lorsque je sors dehors, il neige à plein ciel. Ben voilà! Fallait qu'en plus la météo joue contre nous! On m'explique que le mur du côté de l'entrée de cour est abîmé sur le coin. Le bois est mou. On me fait aussi noter que les pièces de bois du mur arrière pourraient aussi être attaquées par l'humidité. Battements de coeur accélérés et main sur le ventre pour convaincre mini-bébé-en-cours que ce n'est pas alarmant, qu'il ne doit pas s'en faire (voyez comment je projette déjà sur lui, le pauvre!). Le plus vieux des monsieurs me dit qu'ils vont sûrement renforcer le tout avec des panneaux de plywoods. Je suis vraiment rassurée! Enfermons l'humidité et attendons qu'un autre charmant couple en fasse l'horrible découverte dans 50-60 ans quand ils auront acheté notre maison à notre mort. À moins que la maison ne s'effondre tout simplement dans les prochaines années, grugées de l'intérieur... Qui sait?
10h00, tout bruit cesse. Sont-ils si découragés? Ont-ils décidé de quitter à cause de la température qui dégénère, me laissant un pan de mur humide bien exposé à la neige notoirement réputée pour être si sèche? Je vais discrètement me poster à la fenêtre de la pièce qui puait pour voir ce qu'il en est. Je croise le regard d'un des hommes, confortablement assis dans son camion pour ce qui m'apparaît maintenant évident; la pause de 10h00. 10h20, le bruit recommence de plus belle. Ils sont ponctuels, c'est rassurant.
Voici donc ce que je n'avais pas prévu et qui m'a sauté dans la face ce matin:
- Il neige.
- Je n'ai de rideaux ni dans ma salle d'eau ni dans ma porte de cusine ni dans ma fenêtre arrière de salon. Je suis cernée de toute part!
- Les coups de masse répétés déclenchent de petites avalanches de poussière dans la pièce qui puait.
- Mouffle semble prendre plutôt bien la chose tandis que Câline me regarde avec des pupilles dilatées, des oreilles tendues et les griffes sorties.
- La poussière générée par le ciment dans les murs intérieurs qui s'effrite est soufflée par les prises de courant et dans toutes les minis ouvertures de la maison et va couvrir tout ce qui est sur son chemin avec, au passage, ma brosse à dents! J'aurai donc à passer l'aspirateur au moins une fois tous les jours en plus de l'époussetage monstre à faire. Justement, j'avais besoin de nouveaux loisirs.
- Toute cette aventure va sûrement nous coûter plus cher que prévu si on s'évertue à trouver du bois mou partout.
- Tout le quartier nous détestera à cause du bruit horriblement constant.
- La pièce qui puait sera débarrassée sans notre aide du ciment sur ses murs puisque les vibrations de coups de masse en font régulièrement tomber de petits morceaux. On n'aura qu'èa la pelleter au sol. Quelle excellente nouvelle.
- Je vais éternuer à la journée longue, bordel!
Pourquoi nous ne sommes pas du genre amateur de condo neuf? Pourquoi?
4 commentaires:
Du bois mou? Espérons qu'il n'y aura pas d'autres découvertes déprimantes.
Faire des rénovations, c'est toujours très stressant. Surtout quand le contracteur arrive comme un cheveu sur la soupe et dit: "Comme on a les mains dedans, vous devriez peut-être ajouter cela($) ou ceci ($$). En tout cas, si j'étais à votre place, j'y penserai sérieusement ($$$)." Trente secondes passeront avant qu'il ajoute: "Il faudrait prendre une décision rapidement parce que demain, ce sera trop tard ($$$$)".
Ça, ça doit être vraiment stressant.
Bonne chance dans ton beau projet.
Jo.
Mais pense Oh combien vous allez être heureux lorsque tout sera terminé ! Essaie de rester positive, sinon tu va pèter une coche solide...
Faire construire comporte moins de surprises ($$$) mais n'est pas moins stressant..!
C'est toute une aventure ce stuc... et ce bois mou...
Oui faire construire c mieux. Mais aussi faire démolir nos murs par des professionnels. Visitez le vidéo de démolitio de QuébecDémo au <a href="http://www. quebecdemo.com/a> Vous direz: WOW!
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