vendredi 11 janvier 2008

Ils sont là

Pour une enseignante, qu'est-ce qui est plus désagréable qu'une Assemblée générale où tout le monde a une quasi-savoureuse tranche de vie à raconter? Plus insupportable que des élèves ayant passé une semaine sans récréation dehors et ayant été enfermés tous leurs dîners à regarder des films au service de garde? Qu'est-ce qui dégoûte plus une pédagogue qu'une formation sur l'éthique religieuse? Qu'un parent qui laisse une note assassine dans un agenda parce que fiston a raconté sa version des faits en se donnant le beau rôle?

Nan, pour moi, il y a pire que tout ça. En fait, ça commence par une subtile visite de l'infirmière, alors qu'on ne la voit habituellement que lorsque vient le temps de rassurer nos garçons sur leurs pollutions nocturnes et nos filles sur les plaisants écoulements qu'elles subiront lune après lune après lune... jusqu'à ce que les varices et l'ostéosporose leur tombent dessus. Inévitablement, vous retrouvez ensuite dans votre pigeonnier une photocopie d'une missive à envoyer aux parents et ce, immédiatement. Cette missive ayant plus d'effet qu'une bombe sur votre gestion de classe, vous retardez le plus longtemps possible le moment de la distribuer aux élèves (idéalement, la meilleure chose à faire serait d'aller leur donner alors qu'ils sont déjà assis dans l'autobus pour retourner chez eux). Afin de limiter les dommages collatéraux, vous pouvez aussi tenter de leur faire mettre la feuille dans leur sac sans qu'ils ne la lisent (la faisant passer pour un truc bien, genre marathon de lecture pour aider les enfants pauvres), comme ils le font généralement quand c'est important et qu'accessoirement, ils sont concernés. Flairant l'arnaque, ou une bonne occasion de se rébeller, ils la lisent, évidemment.

C'est alors que vous terminez votre journée en vous grattant la tête compulsivement, en tentant de les empêcher de se quereller pour savoir "Hey! C'est qui l'pas propre qui a des poux?" tout en évitant soigneusement de regarder l'élève habité de peur qu'il ne soit ciblé par les durs de la bande et en protégeant la victime du groupe des assauts des autres. Après ça, qu'on vienne me dire que j'ai une vie assez tranquille et que ma job est facile.

3 commentaires:

Mme Prof a dit…

Hey, j'ai un truc qui marche moi pour ça! :D

Je leur dis qu'un élève de l'ÉCOLE a des poux, que ce n'est pas dans la classe, mais qu'ils doivent demeurer prudents. Je leur fais des peurs sur le sujet. Ensuite, on en parle des fausses peurs et des vérités sur les poux. En général, ça finit que la moitié de la classe avoue en avoir déjà eu! ;)

Enfin... ça marchait jusqu'en 4e année...

L'ensaignant a dit…

Quand Blondinette a des poux dans sa classe, je dois lui vérifier la nuque tous les soirs.

Ne me dis pas que ce temps-là revient!

Anonyme a dit…

Salut Marie!
Eh! Quel hasard! Moi aussi j'ai des poux dans ma classe!
Geu