Personne ici ne sera surpris de lire que je suis une chialeuse, que j'aime bien me plaindre à l'occasion ( très souvent à tort, pour le simple plaisir de la chose) et que j'aime bien le trouble. De plus, je suis une exagéreuse de première. C'est une mauvaise manie que j'ai de laisser mes impressions et mon imagination vagabonder et prendre le dessus sur les faits. Je suis une conteuse. J'adore mimer et faire les voix afin de rendre mes récits encore plus réels. Pour mes élèves, je suis un spectacle. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis étrange probablement. Je me bidonne sur des trucs qui ne font rire presque personne, je dis souvent ce qu'il ne faut pas dire et j'ai un sens de l'autodérision assez aigü pour être déconcertant. Je ne suis pas très démonstrative avec les amis même si je n'ai aucun filtre et que je me confie facilement et j'ai l'air plus d'un clown que d'une émotive au quotidien. Voici la confession que vous attendiez: j'ai un ÉNORME côté fleur bleue. J'ai un fond de romantisme inaltérable. J'en ris moi-même parce que c'est tout un contraste avec ce à quoi les gens s'attendent de moi.
Je pleure comme une Madeleine pour tout ce qui déborde d'amour. Les films d'animaux (Flicka, Charlotte's web et cie), les films d'amour, d'amitié et les films de football (ben oui, je sais que c'est étrange) me font pleurer à chaudes larmes . J'ai dû lire au moins 8 fois Autant en emporte le vent et voir le film aussi souvent, mais je sanglote toujours autant quand Rhett Butler dit à Scarlett qu'il lui a tout donné et que maintenant, il ne veut plus d'elle, qu'il n'en peut plus. Je pleure à chaque fois que je lis Anne la maison aux pignons verts (juste pour avouer ça à mon âge, lapidez-moi), je verse des torrents de chaudes larmes en lisant Ensemble c'est tout et je soupire de contentement en lisant (là, c'est la vraie honte!) Qui es-tu belle captive? , un roman tellement pathétique que je l'ai lu au moins dix fois (c'est rendu que je saute les bouts plates...). C'est dit. Quand j'aime, j'aime beaucoup. Mes amis ne le savent probablement pas (ou s'en doutent un peu), mais je les aime énormément. Avec mes élèves, c'est plus facile d'être démonstrative.
Depuis que j'enseigne, j'ai toujours eu des groupes assez sympathiques. À l'occasion, quelques gentils coquins ou trouble-fêtes faisant trembler les autres profs, mais j'ai toujours eu d'excellentes relations avec mes élèves. Mes ados, j'en ris, j'en parle, je les niaise et Seigneur! que je les aime. Je les regarde aller et ils m'épatent. Ils sont si sûrs qu'ils font des choses que personne n'a faites avant eux, ils contestent, souvent maladroitement, essaient de prendre leur place en essayant de savoir qui ils sont vraiment, sont d'une paresse incalculable (de ça, je ne peux leur en vouloir), ils sont remplis d'émotions fortes, font leurs premiers pas en matière de séduction et ils sont tellement drôles. J'ai sous les yeux de futurs adultes et peux affirmer avec certitude que des bons jeunes, il en pleut!
Ils font chier, ça oui! Ça fait partie de la game avec eux. Ils nous poussent dans les plus sombres recoins de notre patience, jouent les pauvres victimes, s'essayent à l'arrogance pour voir quel pouvoir on a sur l'autre, font des blagues pour tenter de faire rire la classe en sachant fort bien le prix à payer si personne ne rit et ils nous mettent souvent en colère à cause de leur fréquents manques de bon sens, surtout lorsqu'ils sont entre amis. Dit comme ça, c'est sûr que ça ne paraît pas trop flatteur comme portrait. Mais quand ils agissent ainsi, ils me donnent l'impression qu'ils cherchent à vérifier si je vais encore les aimer après.
Parce qu'avec le ados, le secret, c'est de les aimer et de leur montrer. Pas de trop leur montrer, ça c'est impardonnable! Ils veulent qu'on remarque qu'ils ne sont plus des enfants, qu'on les traite en grand avec des responsabilités et des limites bien établies, limites qu'ils se feront un malin plaisir de franchir juste pour voir si. Avec eux, tout est là, le juste pour voir si. Et oui, parfois, je me fâche quand ils vont trop loin (il m'est même arrivé de crier fort après un enfant). Souvent, je fulmine et je sermonne. Mais pas trop, je l'avoue. Ma méthode à moi, c'est la "discussion de grand". Je ne tourne pas le fer dans la plaie, j'expose les faits et demande à l'élève ce qu'il a à dire à ce sujet. Je l'écoute en posant des questions pour l'amener à constater ses torts et je termine par un regard franc qui explique pourquoi je suis déçue de son comportement. Je termine toujours l'entretien par un mot gentil, un sourire ou une blague comprise juste par nous deux. Un peu plus tard, je le félicite s'il a tenu bon et se comporte bien. Leur regard de connivence et leur sourire me réchauffent le coeur. Ils voient que je les appuie et voilà, ils font de leur mieux. Quand ça arrive, une petite larme me vient au coin de l'oeil et je me retiens de leur dire que je les aime. Et parfois, je leur dis. Parce que c'est un âge difficile et qu'on ne leur dit pas assez.
Ah, et puis oui, je pleure à la dernière journée d'école. Bien entendu.
4 commentaires:
J'ai jamais lu ni écouté AUTANT EN EMPORTE LE VENT mais je pense que c'est un gros manque à ma culture.
Par contre j'ai écouté plusieurs fois VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU et j'ai pleuré dans la majorité des fois donc moi aussi je suis un être sensible. On pourra jaser de nos sensibilités respectives sur MSN si tu veux.
Tu vois, je n'ai jamais regardé "vol au-dessus d'un nid de coucou", même si j'en ai beaucoup entendu parler. Va pour les sensibilités alors!
Quel beau billet!
Je crois que tu as un jumeau sur le net... Je te jure que si mes amis (qui doivent aussi se douter que je les aime...) lisaient celà, ils capoteraient. Je le ferai lire à Blondinette ce soir.
Quel beau texte. Tu as beaucoup de talent. Bravo!
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