Je n'ai pas beaucoup parlé de ma relation avec Hot Man depuis que nous sommes ensemble. Ni ici ni ailleurs, d'ailleurs. Comme si le fait d'en parler risquait de nous porter la poisse (une croyance marocaine que j'ai dû adopter malgré moi). Cette année, je prends les choses en main et essaie de maintenir de l'ordre dans ma tête au fur et à mesure. Il le faut si je veux avancer et si je veux passer au-travers de l'état d'angoisse latent qui me colle à la peau depuis mon déménagement.
Hot Man est un charmant Marocain de bientôt 34 ans qui vit au Québec depuis 7 ans. Il a plus de cheveux que moi, un seul sourcil (qui aurait cru qu'un jour j'aurais trouvé ça mignon chez un homme?), des yeux doux, un sourire à faire fondre la glace, des bras protecteurs qui savent si bien m'entourer quand j'en éprouve le besoin et un corps sur lequel je peux me blottir à volonté sans jamais me sentir de trop. J'en suis follement amoureuse et ce, malgré le fait qu'il ait un caractère aussi pire que le mien sur bien des aspects et qu'il ait pour patois un "Fils" duquel je cherche encore l'origine et le sens. Son accent français est une des choses qui me fait le plus craquer. Si j'ajoute à ce portrait qu'il aime faire la sieste autant que moi, qu'il aime lire et regarder des documentaires et des films français autant que des blockbusters américains, je suis aux oiseaux. Il est plus cartésien que moi, parle autant sinon plus que moi et sait toujours trouver les mots qu'il faut pour me consoler et réduire mes angoisses à de mauvais souvenirs. En étant son amoureuse, je me sens aimée, accompagnée dans mes épreuves et apaisée d'avoir trouvé l'épaule sur qui pleurer sans gêne. Cependant, une partie de moi doutait de la véracité des sentiments d'Hot Man, comme si c'était trop beau, que je ne pouvais mériter autant de manifestations d'amour... Après deux disputes mémorables où je suis partie par orgueuil et de nombreuses discussions sur le fait qu'on avait quelque chose à bâtir ensemble et que nous avions tous les deux des difficultés à affronter, je suis plus zen dans notre relation. Grâce à celle-ci, je découvre plein de choses et je réussis à passer à travers mes pires angoisses.
Cependant, force m'est d'avouer que celles-ci ne sont pas disparues. En écrivant mon billet hier sur Mouffle et sa dépression, des sentiments douloureux ont fait surface. Des émotions que je n'aurais pas cru possibles. J'ai enfin dû/pu m'avouer que la fin de mon histoire avec ex-Amoureux avait laissé des marques. Des cicatrices que je vais devoir effacer toute seule. Avant qu'on se laisse, ex-Amoureux m'avait fait remarquer que j'agissais comme si je voulais garder mon mode de vie, ma maison, mes projets, mais avec un autre que lui à sa place. Sur le coup, j'avais encaissé en me disant que ce n'était peut-être pas loin de la vérité.
Maintenant que je suis partie de la maison, que je n'ai plus mon chat, mon jardin à planifier pour le printemps prochain, mes meubles antiques choisis et rénovés avec soin, ma routine, mon lieu de repos que j'avais décoré de A à Z, je comprends qu'il avait peut-être raison de ressentir cela, car je me sens perdue, sans repère et anxieuse par raport à l'avenir. Je me sens trahie par Mouffle et abandonnée, car j'aurais aimé que ma présence lui suffise. Le fait d'avoir dû la retourner à ex-Amoureux, je l'ai ressenti comme un échec, comme un abandon. Poussant la réflexion plus loin (trop loin peut-être?), je me suis aussi demandé pourquoi ex-Amoureux n'avait-il pas été capable de m'aimer comme je le voulais, sachant maintenant que c'était possible d'être aimée comme je le veux. J'ai pleuré sur cet autre échec, plus cuisant celui-là. J'ai un goût amer quand j'y pense. Si on avait pu s'aimer mieux, notre vie aurait été super et je dois maintenant en faire le deuil pour commencer à neuf avec mon nouvel amoureux.
Je me sens en deuil depuis presque un an maintenant; deuil des bébés que je n'ai pas eus, deuil de ma relation de couple, deuil de mon ancienne vie. Ceci doit expliquer pourquoi je ne choisis que des nouveaux vêtements noirs ou gris pour s'accorder à mon humeur... Je dois arriver à passer à autre chose, mais je ne sais pas par où commencer et je sais que je dois le faire seule. Même si j'ai la chance d'être entourée par une famille et des amis fantastiques qui sont là pour moi. Je dois arrêter d'avoir peur de l'avenir et laisser les choses aller, accepter que je n'ai pas de pouvoir sur plusieurs aspects de ma vie et qu'il y a des choses sur lesquelles avoir aucun contrôle est normal. Aller de l'avant et guérir une fois pour toute.
Écrire ici me fait un bien fou et je m'aperçois que parler et exprimer mes craintes les rend juste moins féroces. Chers lecteurs, merci d'être là, anonymes ou assumés, pour m'accompagner là-dedans. Ça fait un bien fou de savoir qu'on n'est pas seule et écrire me libère. J'essaierai toutefois de ne pas devenir trop sombre et je reviendrai à mes anciennes habitudes aussitôt que tout ira mieux.
1 commentaire:
Que de sagesse! C'est une très belle réflexion sur toi-même. Réaliser, ce qu'on vit et ce qu'on ressent, sans se mentir à soi-même, avoir la force de s'avouer les faits tels qu'ils le sont, font grandir. Ce n'est jamais sans heurt qu'on revoit son passé et c'est souvent avec la peur qu'on regarde l'avenir. Mais la confiance doit demeurer ton alliée. Regarder en avant, oublier un peu ton passé qui t'a laissé un goût d'amertume, n'en garder que l'expérience, et foncer la tête haute comme tu l'as toujours si bien fait, et croire.
Bonne chance, Marie.
Bonne année, et bonne nouvelle vie!
Enregistrer un commentaire