mardi 19 août 2008

À la demande générale (bon ok, pour la marâtre!)

Réseau contact regorge de célibataires pour qui l'engagement semble être l'équivalent de se faire vasectomiser (on remet toujours la chose à plus tard, sachant que ce sera douloureux). Jusqu'à présent, j'ai fait 4 rencontres, dont la plus marquant reste celle avec l'Avocat du Plateau (réduit à A. d. P. par la suite). Marquante, pas tant au point de vue de la rencontre, mais au plan du niveau atteint en humiliations et en commentaires baveux de ma part.



On échange quelques courriels, on discute un peu sur MSN et au téléphone avant de se décider à se rencontrer chez lui sur le Plateau (un gars du Plateau, sort-il du sacro-saint Plateau? Avertissement: ce mot vous donnera sûrement la nausée à la fin de mon récit).



Il me donne son adresse, son nom complet et son numéro de téléphone que je laisse à trois amis par prudence et conviens avec deux copines qu'elles m'appelleront à 30 minutes d'intervalle pour savoir si tout va bien. (Tu vois bien maman, que je suis prudente!). Donc, je fais 40 minutes de route avant d'arriver chez lui (fallait être motivée). Je suis ravie de constater que j'ai une place de stationnement accessible et je débarque de ma bagnole cabossée pleine de confiance.

Première erreur! Je suis postée devant un édifice sur lequel je peux lire 4470, 4472, 4474, 4476, mais je continue de chercher le 4473 en me disant que je me suis trompée en notant l'adresse. Qui osera me demander pourquoi je n'ai pas songé à regarder de l'autre côté de la rue où, étrange coïncidence, les numéros de porte ont tous la particularité d'être impairs? Prise au dépourvu, je pile sur mon orgueil et téléphone à A. d. P. pour lui demander de me confirmer son adresse, demande à laquelle il répond par un: «Mon bloc est blanc, c'est étrange que tu ne le vois pas!». C'est à ce moment que je réalise que jamais, je n'ai même jamais songé à regarder de l'autre côté de la rue et lui réponds: «Je ne sais plus si j'ai encore envie de venir sonner après ça!». Rire encourageant à l'autre bout du fil et je sonne (à la bonne porte, ça va de soi!). On se présente, je visite son appartement (un condo tristement standard duquel il semble tirer un certain mérite même s'il appartient dans les faits à son père et que le paternel vient faire tout l'entretien!) et il ouvre une bouteille de vin, se disant désolé que ce ne soit pas un très grand cru, mais qu'il avait envie de faire un essai (lire: Comme ça si tu n'es pas à la hauteur de mes attentes, je n'aurai dépensé que 13$ à la SAQ.).

Pendant que je sirote mon verre de vin rouge et que je résiste à ses tentatives d'assaut de moins en moins subtiles sur mes cuisses, je demande si ma voiture est stationnée au bon endroit. Il me répond que je dois la changer de côté de rue à cause des vignettes. Je sors donc et me casse la tête en me demandant de quelle façon je vais réussir un tel exploit dans un one-way qui descend sans avoir à refaire le tour du quartier deux fois un jeudi soir plutôt animé sur le Plateau. Miracle! J'aperçois, plusieurs mètres derrière ma voiture un emplacement plutôt serré mais qui m'évitera de faire le tour du bloc douze fois. Je recule illégalement et m'enligne pour me stationner quand une Volvo impatiente se pointe derrière mon pare-choc et semble ravie de s'y installer. M'en souciant comme de mes cours d'éducation physique tout au long de mon parcours scolaire, je lui fais signe de reculer et dois me reprendre 4 fois vu le large champ de manoeuvre qu'elle me laisse et auquel je réponds par plusieurs sourires baveux (mon bumper est déjà scrap, pourquoi pas?). Je réussis par en sortir et retourne chez A.d.P. finir mon verre de vin. Le charmant blind date me dit: «Ouf! T'as eu de la misère! J'allais sortir t'aider.». Je lui dit que j'aurais peut-être dû lui laisser mes clés puisqu'il est sûrement plus habitué que moi à ces manoeuvres dangereuses. Sans aucune gêne, il rétorque qu'il ne conduit pas manuel, n'a jamais eu de voiture et qu'il ne sort jamais de Montréal. On se sent tout à coup, légèrement moins niaiseuse et de plus en plus critique par rapport à cet étrange spécimen qui commence 60% de ses phrases par «Moi ce qui me fait rire des Québécois...» en ne s'incluant jamais à cause de son père qui est Français et qu'il semble adorer. Le pauvre con pousse même l'audace jusqu'à me dire: «Vous autres, les filles des régions (!!!!), vous conduisez toutes manuel de toute façon!». J'aurais dû fuir tout de suite si j'avais su que ce n'était que le premier de ses trop nombreux préjugés auquel je serais confrontée.

Ah oui! J'ai mentionné que le gars avait un chien? Un chihuaha (ça s'écrit comment cette merde de nom de chien?!?) pour être plus précise. La bête est restée dans une pièce fermée jusqu'à mon départ où elle a poussé la gentillesse à l'extrême en me pissant sur le pied... Je me suis sentie soudainement moins mal à l'aise d'avoir fait tomber un verre de vin rouge sur son tapis gris (très pâle, est-il nécessaire de le préciser?). Bref, il s'est écouté parlé dans l'obsédante odeur de nettoyeur à tapis et j'ai rétorqué en riant de lui à tous ses préjugés, analyses pompeuses et anecdotes où il se mettait en valeur en diminuant les autres puis je suis partie vers 23:30 après m'être laissée grimper dessus et fait frenchée full salive à l'appui. Depuis, plus de nouvelles!

Me demande si je ne suis pas passée à côté de l'homme de ma vie? ;-)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Les filles des régions... tab... On chauffe manuel pis on sait traire les vaches un coup parti! Ti fendant!

Anonyme a dit…

C'est un défaut de conduire manuel et d'être de région? DAMN, deux nouveaux défauts à me rajouter! ;)

Sincèrement, je me doute que tu n'as pas pu ou voulu ou cru délicieux de nous raconter les détails, mais je vois le portrait pour avoir manoeuvré en experte sur rc... UN conseil? Un gars pas de photo est souvent une bonne date pas superficiel, mais parfois laid, faut tenter le coup!

Évite les étudiants de philo, ils se prennent trop au sérieux! ;)

Madame M. a dit…

C'était un billet tout à fait délicieux à lire, surtout parce qu'il était écrit par une «fille de région»! *lol*

Signé la Rédactrice «de la ville»!
*ah, ah!*

Mais bon, ok, j'ai pas plus de mérite que les autres : j'habite en campagne! ;)

Fausse-artiste/Vraie-frisée a dit…

Ben oui on conduit toutes manuel parce qu'on est habituées avec le tracteur! Non mais des fois j'en reviens pas que ça EXISTE du monde qui pensent ça!

Une Peste! a dit…

C'est quoi le mal à savoir conduire un tracteur?

Nous, les filles des régions, en plus de savoir conduire une faneuse .. on est super hot..
Des vrais petites sauterelles sauteuses. C'est à cause de l'air de la campagne, sans doute.

Nous, les filles des régions on jouit plus fort, tu as pensé de lui dire?

Malheureusement, nous les filles des régions .. on ne couche pas avec des gars qui n'ont pas de Kioti. Et/ou qui possède des chiens de matantes.

Hé.

M. Gronde Lacolère a dit…

C´est la premiere fois que je te lis et je pense revenir. Tu écris TRASH juste comme il faut. Chihuahua cést bien orthographié, j´ai un cousin gai fan de Paris Hilton qui trippe sur cews chiens la. Ton texte ne respire meme pas la cariccature, ca rentre dedans et ca sonne vrai.