Attendre à l’urgence. Essayer de ne pas pleurer devant tous ces gens qui n’ont d’autre spectacle à regarder que celui de ma peine. Attendre que les médicaments fassent effet.
Attendre que ce qui reste de mon bébé sorte de mon ventre. Attendre que ça arrête de saigner. Attendre que ça arrête de faire mal. Attendre d’être rassurée.
Attendre chez le médecin, encore. Attendre que le médecin soit gentil ou, au minimum, empathique. Attendre pour rien et entendre le médecin critiquer tout ce que fait l’infirmière. Attendre que la douleur cesse et la voir empirer. Attendre sans devoir bouger pendant qu’on m’introduit des instruments inquiétants là où il ne devrait n’y avoir que de l’amour. Entendre le bruit de l’aspirateur qui vide mon utérus. M’entendre pleurer et entendre me faire dire de me calmer, de me détendre pendant qu’on me fouille sans trop de délicatesse à la recherche de «débris».
Attendre dans une salle de repos, les yeux d’Amoureux cherchant à me rassurer, à me démontrer combien il se sent mal d’être là, impuissant, me promettant qu’on se reprendra si JE le veux parce que lui, il commence à en avoir assez de me voir souffrir. Comprendre que les hommes ne sont pas faits pour endurer la douleur, qu’ils n’arrivent pas à le gérer, quand eux-mêmes souffrent et encore moins quand ce sont ceux qu’ils aiment.
Repartir sans anti-inflammatoires avec un congé de 4 jours pour m’en remettre avant de retourner au boulot. Entendre «You can't always get what you want» à la radio et croire qu'il existe un complot pour que je me sente encore plus mal. Me questionner sur ma capacité à retourner travailler, sur ce que je peux avoir à donner à d’autres alors que je me sens si vidée et que j'arrive à peine m’occuper de moi.
Attendre que la peine passe son chemin. Essayer de rester forte parce que c’est ce que ceux qui nous aiment espère et qu’on ne veut pas décevoir personne. Craindre la dépression en essayant de se convaincre qu’on est forte, qu’on peut passer au-travers de ça aussi. En douter.
La patience et l’optimisme n’ayant jamais été de mes forces, je suis censée faire quoi là?
Attendre que ce qui reste de mon bébé sorte de mon ventre. Attendre que ça arrête de saigner. Attendre que ça arrête de faire mal. Attendre d’être rassurée.
Attendre chez le médecin, encore. Attendre que le médecin soit gentil ou, au minimum, empathique. Attendre pour rien et entendre le médecin critiquer tout ce que fait l’infirmière. Attendre que la douleur cesse et la voir empirer. Attendre sans devoir bouger pendant qu’on m’introduit des instruments inquiétants là où il ne devrait n’y avoir que de l’amour. Entendre le bruit de l’aspirateur qui vide mon utérus. M’entendre pleurer et entendre me faire dire de me calmer, de me détendre pendant qu’on me fouille sans trop de délicatesse à la recherche de «débris».
Attendre dans une salle de repos, les yeux d’Amoureux cherchant à me rassurer, à me démontrer combien il se sent mal d’être là, impuissant, me promettant qu’on se reprendra si JE le veux parce que lui, il commence à en avoir assez de me voir souffrir. Comprendre que les hommes ne sont pas faits pour endurer la douleur, qu’ils n’arrivent pas à le gérer, quand eux-mêmes souffrent et encore moins quand ce sont ceux qu’ils aiment.
Repartir sans anti-inflammatoires avec un congé de 4 jours pour m’en remettre avant de retourner au boulot. Entendre «You can't always get what you want» à la radio et croire qu'il existe un complot pour que je me sente encore plus mal. Me questionner sur ma capacité à retourner travailler, sur ce que je peux avoir à donner à d’autres alors que je me sens si vidée et que j'arrive à peine m’occuper de moi.
Attendre que la peine passe son chemin. Essayer de rester forte parce que c’est ce que ceux qui nous aiment espère et qu’on ne veut pas décevoir personne. Craindre la dépression en essayant de se convaincre qu’on est forte, qu’on peut passer au-travers de ça aussi. En douter.
La patience et l’optimisme n’ayant jamais été de mes forces, je suis censée faire quoi là?
8 commentaires:
Ta peine me bouleverse ce matin. Je te suggère de consulter une psychologue spécialiste des deuils - n'essaie pas d'être plus forte que tu ne l'es, belle maman - car c'est ce que tu es, malgré tout.
Je t'envoie tout mon courage...
xxxxxxx
Je connais une autre blogueuse qui, malheureusement, a aussi connue 2 fin de grossesse. Cependant, aujourd'hui bien enceinte, elle savoure son bonheur. Juste pour te redonner espoir :)
Tu dois prendre soin de toi, prendre un jour à la fois et vivre les émotions qui t'habitent. Peux-tu demander une prolongation de ton congé, vu ce que tu ressens? Me semble que ça serait justifié?
Je vous souhaite à vous deux de retrouver le calme dans vos coeurs,
Une lectrice parmi d'autres,
Chantal xx
Je suis retournée par ta tristesse et ton malheur...
Comme Circé te l'a conseillé, n'essaye pas d'être plus forte que tu ne l'es, et demande de l'aide. Il me semble que tu as plus que le droit d'appeler au secours après ces épreuves.
Je pense à vous deux,
Je pense comme Circé, n'hésite pas à consulter. Avouer ainsi sa peine, c'est au moins l'admettre et faire un pas vers un peu de guérison de "l'âme", si tu me permets l'expression. Prends le temps que tu jugeras nécessaire, tu as le droit de refuser de retourner travailler. fais attention à toi, pense à toi et occupe-toi bien de toi. Tu le mérites.
C'est si triste... Prend le temps qu'il te faut...
QUATRE JOURS DE REPOS? Non, mais...!
Je te comprend tellement bien. J'ai vécu une fin de grossesse semblable à la tienne les 5-6 février dernier. Dans mon cas c'était la première grossesse.
Ces événements ont été très difficile. Comme toi j'ai imaginé que je n'y arriverais jamais. Que j'étais peut-être l'un de ses femmes qui n'y arrive jamais. Je me suis culpabilisé, j'ai été en colère. Ca vraiment été TRÈS difficile.
Cette fin de semaine j'ai rencontré une connaissance dont la grossesse avait débuté en même temps que la mienne. Quelle douleur de voir son beau ventre rond...
Même si ce n'est pas complètement derrière moi, je m'en suis sortie en écrivant beaucoup, en en parlant beaucoup et... en pleurant beaucoup. Aujourd'hui, après les résultats de tous les examens qui ont suivi, je me tourne vers l'avenir.
Je te le souhaite également.
Chantal
Mes sympathies, ça doit pas être facile...
Ce que je te suggère? Sans doute un détour à 180 degrés. Un détour vers quoi? Je sais pas: un voyage à quelque part, quelque chose de majeur. Mais chose certaine, faut une coupure drastique.
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