samedi 8 septembre 2007

Dure matinée...


Quoi de pire que d'abuser de vin et de se réveiller avec ce qui correspond trait pour trait à une gueule de bois? Se réveiller brusquement, 5 heures après s'être couchée, avec un avant-goût de gueule de bois, en ayant la désagréable impression qu'on a oublié un truc important!


En fait, il s'agissait de deux trucs importants. Primo, j'avais pris rendez-vous chez la coiffeuse à 11:15 et secondo, Hydro-Québec nous avait avertis qu'ils couperaient l'électricité le 8 ou le 9 septembre. J'ai donc dû, entre la prise de deux advils et le remplissage de croquettes sèches pour chats, aller éteindre l'ordinateur afin de ne rien perdre pendant la panne électrique.


J'ai réussi à me rendormir un peu et quand je me suis réveillée, toujours sous l'influence d'une solide gueule de bois, j'étais toute désorientée. Vivant dans une maison où les technologies ne sont pas nécessairement valorisées et où l'heure n'a pas trop d'importance, je me suis vite aperçue que je n'avais aucun cadran à pile donc, aucune façon de savoir l'heure. Mue par un instinct de paresse, je me dis que je pourrais appeler chez mes parents pour savoir l'heure qu'il était. Je prends le téléphone et constate que celui-ci ne fonctionne pas quand il n'y a pas d'électricité. "Prends ton cellulaire!" vous entends-je dire. Mais non! Je suis une irréductible du cellulaire. (Il n'est pas question que je sois accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Déjà qu'avec ce blogue, je me trouve un peu trop accro à Internet... En plus, je tiens trop à la sainte paix! L'argument "Oui, mais tu fais beaucoup de route, l'hiver c'est dangereux et puis les chevreuils..." ne me fout même pas un tantinet la trouille. Je suis sûre qu'un bon samaritain arrêtera, si un jour je tombe en panne sur la route.)


J'en étais où avant cette parenthèse inutile? Ah oui! J'ai donc dû aller dans mon auto pour savoir l'heure. Il était 9:30. J'ai voulu me recoucher, mais arrivée dans la chambre, je réalise que le cadran fonctionne lui aussi à l'électricité et que la pile qui pourrait m'aider est morte et ne risque pas de réssuciter pour mon plus grand plaisir! Je ne pouvais envisager de me recoucher, car j'avais trop peur de ne pas me réveiller sans l'alarme. J'ai voulu me préparer un café (fort, il va sans dire, vu mon état lamentable), mais j'ai dû me rendre à l'évidence que la cafetière ne fonctionnait pas sans électricité. N'allez surtout pas croire que je venais de faire là une découverte exceptionnelle. En temps normal, je sais parfaitement ce qui fonctionne grâce à Hydro, mais je n'avais pas encore retrouvé toutes mes facultés intellectuelles (je les avais malheureusement laissées dans quelques bouteilles de vin et mises au recyclage, la veille...).


Voici donc une liste exhaustive des moments où mon esprit, encore embué par l'alcool, s'est vu déçu par des appareils électriques:

- pas de cadran pour m'aider à faire une sieste ou pour savoir l'heure qu'il est,

- pas de téléphone pour communiquer que j'étais encore en vie à ceux que ça aurait pu intéresser,

- pas de café pour essayer d'avoir l'air réveillée quand j'irais chez la coiffeuse,

- pas de télévision pour regarder un film en attendant mon rendez-vous chez la coiffeuse,

- pas d'Internet pour aller scèner sur les blogues des autres,

- pas de grille-pain pour me faire des rôties,

- pas de four pour me faire un quelconque déjeuner chaud qui me replacerait l'estomac,

- pas de lumière pour lire dans la pénombre du matin nuageux,

- pas d'eau froide dans la distributrice pour m'hydrater,

- pas de fer plat pour essayer de maîtriser mon toupet qui avait décidé de friser n'importe comment puisque je devais sortir et

- pas d'air climatisé alors qu'il faisait vraiment très chaud (ma températuire corporelle devait être alarmante).


Chacun de ces lamentables constats fut accompagné d'un air de surprise franche de ma part ("Pourquoi ça ne fonctionne pas donc?"), d'un regard ahuri et d'un "ohhh" innocent quand je finissais par comprendre que c'était (encore!) dû à la panne. Après être retournée à au moins 4 reprises dans mon auto pour regarder l'heure, tenté d'occuper l'heure et demie qui restait sans m'endormir en bavant sur le divan, j'ai pu me rendre chez la coiffeuse et feinter d'être d'une intelligence dans la moyenne, ce qui est généralement facile avec une coiffeuse (tiens, un préjugé mesquin! Je m'excuse à l'avance auprès de l'association des coiffeurs et tiens à mentionner que la mienne est nounoune à souhait. Ça arrive dans les meilleures familles!).


Me faire masser la tête a eu raison de mon mal de bloc, ma nouvelle coiffure a eu raison de mon humeur maussade et l'esthéticienne a achevé de me réveiller, grâce à ses outils de torture et ses techniques d'humiliation savantes. J'ai donc pu revenir chez moi (l'électricité venait tout juste de revenir) et répondre au téléphone de Valérie qui croyait que j'avais succombé à une surdose de vin ou que je m'étais assomée pendant la nuit puisque je ne répondais pas au téléphone depuis le matin!


J'ai failli me dire que je ne boirais plus jamais de cette boisson diabolique, mais, le soir même, je récidivais en succombant à un rosé du Royer St-Pierre et à leur fabuleux rouge, le Lambertois. Et ça en valait la peine, croyez-moi!




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Parenthèse en passant: J'adore te lire ! Sérieux, ton blog est l'un de mes préférés (mais chuuutt!)

Bon début de semaine
-xxx-

Mme Marie-Andrée a dit…

Merci Wolloy! C'est très gentil de ta part. Bonne semaine à toi aussi!