mercredi 12 septembre 2007

Ce n'était pas dans ma définition de tâches!

Il y a quelques trucs sur notre future profession dont on ne nous parle pas en entrant à l'université. Sûrement de peur qu'on change de programme subitement sans demander notre reste... Évidemment, quand on est enseignante, on est aussi un peu psychologue, travailleuse sociale, animatrice, parent, accompagnatrice, confidente, infirmière et j'en passe. On s'y attend et c'est ce qui fait qu'on tisse des liens solides avec certains élèves.


Par contre, il y a des tâches qui ne sont pas définies et qu'on découvre au fil des jours et des occasions. Voici donc mes classiques:

  1. devoir défaire des noeuds vraiment compliqués et très serrés (de lacets, de cordon, dans les cheveux, etc.),
  2. réparer une fermeture éclair qui s'est malheureusement ouverte dans le milieu (toujours par une journée de grand vent ou de pluie/neige où tu ne peux dire à l'enfant: "Ce n'est pas grave, garde ton manteau ouvert pour être capable de l'enlever tantôt".),

  3. savoir gérer une situation où un enfant vomit (sur lui/sur ses livres/par terre/ sur une voisine hystérique) et où 14 autres se plaignent d'avoir subitement mal au coeur,

  4. dire à un enfant d'aller se moucher (sans prendre un air horrifié quand on remarque qu'il a la manche toute raide tant elle lui a servi pour s'essuyer),

  5. chercher un soulier égaré dans l'école avec un enfant qui pleure toutes les larmes de son corps,

6. essuyer une compote qui s'est répandue lamentablement dans le sac d'un enfant qui ne vous aide pas du tout à tout nettoyer, trop triste de ne plus avoir de collation,

7. ouvrir des tas de bananes noires et molles à l'heure de la collation,

8. savoir garder son sérieux en tout temps lorsque les enfants vous répondent des trucs marrants (ex: De quelle religion sommes-nous pour la plupart? Français!),

9. résoudre pacifiquement des chicanes poches où les deux protagonistes ont leurs torts mais ne l'avouent jamais au début (ex: Que s'est-il passé? Ben là, il m'a suivi, faque là je l'ai regardé, faque là, il m'a fait des yeux, pis il m'a couru après... Ok, et toi que lui as-tu fait après? J'ai craché dessus parce qu'il arrêtait pas...)

10. savoir traiter les écorchures, les dents qui tombent, les mines de crayon coincées sous la peau et les blessures de l'estime de soi,

11. savoir manier le ciseau pour retirer de la gommette des cheveux ou encore pour réparer un toupet taillé maladroitement lors d'un moment d'ennui total,

12. faire la majorette et encourager lorsque résonne la plus pénible des phrases: "J'ai pas d'idéeeeee...",

13. savoir comment réagir avec un élève en crise qui court dans la classe et l'empêcher de se blesser ou de blesser quelqu'un d'autre,

14. être capable de supporter d'entendre son nom déformé et ce, sur tous les tons possibles, à longueur de journée ("Madame Mariiiiie-Andrééééééeeeeeeee? Madaaaaammme?"

15. et encore bien d'autre trucs aussi farfelus que déstabilisants auxquels on ne penserait pas avant que ça ne nous tombe dessus...

Je crois que c'est pour ça qu'on dit que l'enseignement est une vocation! Il m'arrive parfois, quand je vis une des situations mentionnées plus haut, de me questionner quant à la longévité de ma carrière et, puisqu'il me reste encore 32 ans avant de prendre ma retraite (!), je doute parfois d'être assez tenace pour y arriver.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A te lire,on dirait presque un centre de vieux en perte d'autonomie,mais que la se sont des jeune qui en on,on se le cache pas...jamais eu lol!!!C'est comme tout les métier,une journée on vois juste les acoté qui nous déplaisse temps et le lendemain on voie le bon coté dla médaille...

Le Voyou du Bayou a dit…

J'avoue que gérer une situation où du vomi est impliqué, c'est pas super cool. Je suis bien content d'évoluer dans un contexte plus PROPRE!