mercredi 11 juillet 2007

Vivre dans un petit village...

J'adore vivre dans mon village. C'est calme, les gens sont souriants et toujours heureux de vous parler et personne ne semble stressé. Quand je dis que je vis à Napierville, les gens ont toujours la même réaction: "C'est ben loin!" Qu'est-ce que 20 minutes d'autoroute pour aller travailler? À 25 minutes du pont Champlain, sans jamais de trafic, que demander de plus? Une piste d'accélération en voiture? Nous en avons une. Une boulangerie reconnue mondialement (j'exagère un peu)? Nous l'avons. Une usine de boule à mites? Nous l'avons aussi. Bon, j'avoue que ce n'est pas super, mais ça ne sent jamais chez moi. Une légende québécoise? Pas Lise Dion! Non, le vénérable homme fort Louis Cyr a mis Napierville sur la map au XIXe siècle. Quel endroit de rêve pour vivre non? Voici quelques anecdotes qui vous convaincront qu'il fait bon vivre ici.

Hier soir, vers 19:30, on frappe à la porte. Je vais répondre et c'est madame Gaétanne, ma voisine d'en face. Elle veut savoir quand nous partons en vacances, car elle aura besoin de moi pour arroser ses plantes lorsqu'elle sera partie et elle tient à me rendre la pareille. Elle est en jacquette et en pantouffles et ce n'est pas la première fois qu'elle traverse la rue ainsi parée pour venir me jaser. Elle est si gentille! C'est comme avoir une grande-tante à proximité. Après les 3 ou 4 questions d'horticulture d'usage (elle avait apporté une liste pour ne rien oublier), elle me traîne chez elle en face pour que je vois son ricin vert qui, ma foi, est en passe de devenir énorme! Elle me laisse repartir, étourdie comme toujours d'avoir affaire à quelqu'un qui parle plus que moi.

En sortant pour metre du chlore, je vois monsieur M., en pyjama, qui fait pipi derrière son cabanon, toujours à la même place! Il se retourne et, avant d'entrer dans son gazebo, me salue de la main! Il est si agréable de l'avoir comme voisin. Quand on travaille fort et qu'il n'a pas de visite (il est veuf et ses enfants se relaient pour venir le voir tous les jours), il nous invite à prendre une bière avec lui dans son abri super-aménagé. Il a tout là-dedans: télé, radio, frigo à bière, jeux de cartes, etc. Il nous raconte des histoires du village et des histoires sur notre maison, car il habite là depuis 1953. Il est aussi toujours disponible pour donner un conseil quand on lui demande, pour prêter un outil ou pour dépanner quand il nous manque un truc et que la quincallerie est fermée. C'est vraiment un voisin en or. Dire qu'en banlieue, nous ne lui aurions peut-être jamais parlé! J'ai tant d'amis qui n'ont aucun contact avec leurs voisins.

Aujourd'hui, en allant à la bibliothèque qui est située au bout de ma rue (c'est bien les villages, mais les villages avec une bibliothèque fournie, c'est encore mieux!), je me suis fait repérée par la dame qui fait les emprunts. Ça me gêne toujours quand les gens me parlent spontanément, car je ne les replace jamais et je ne sais pas si c'est parce que a) je ne les connais pas ou b) parce que j'ai oublié où je les ai rencontrés et depuis la "conférence" que j'ai donnée sur les plantes au Cercle des fermières, je suis un visage connu pour les dames patronnesses! Je donne donc mes livres et je cherche ma carte de membre. La dame, motivée par un souci évident de me venir en aide, me dit :"Ça doit être dans cette section de ton portefeuille" en pointant ladite section. Ainsi prise en charge, j'obtempère immédiatement et sort une carte-cadeau de chez Archambault (elle était là la coquine), deux cartes d'hôpitaux, une carte de chez New Look (pourquoi ai-je cela?) et une carte du superclub Vidéotron qui date de quand nous habitions encore à La Prairie. La dame ne me jette aucun regard réprobateur en voyant l'étalage, ne perd ni son calme ni son sourire et me dit: " Il y a une autre section ici, c'est peut-être là, sinon je vais te le faire manuellement." Quel service! On est loin des dames bibliothécaires de La Prairie qui soupiraient avec force quand on n'allait pas assez vite pour sortir la sacro-sainte carte de membre! Je trouve enfin la fuyarde, collée sous une autre carte inutile, et la lui donne avec un air victorieux. Elle scanne ma carte et me dit, l'air désolé: " Ça fait longtemps que tu n'étais pas venue Marie-Andrée. Je suis triste de te dire que tu as une amende impayée." Je m'attendais à une somme astronomique puisque je n'avais aucune idée du livre que j'aurais oublié de rapporter il y a au moins 8 mois de cela. Elle me dit, un peu gênée:"Ça va faire 90 sous." Hilarant! Comme elle était si gentille, j'en ai abusé un peu en lui payant cela avec des 10 sous et des 5 sous! Elle m'a rappelé que la bibliothèque et l'hôtel de ville seraient fermés pendant 2 semaines (ça, ça fait village!) et que ça lui ferait plaisir de me revoir bientôt! On s'attache hein? Mais ce n'est pas tout. En quittant, elle m'a aussi dit: "En passant, tes fleurs sont vraiment très belles cette année. C'est toujours aussi beau votre maison!" Je l'ai remerciée en me demandant comment il se faisait qu'elle sache où j'habitais alors que je ne la connaissais pas! Tout juste si elle ne me demandait pas si on avait fini de rénover la 2e salle de bain ou si j'avais des allergies saisonnières cette année puisque j'éternue moins!!!! Ça fait village, mais on aime ça de même.

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