dimanche 22 juillet 2007

Mécanique, confinement et autres pépins...

Les choses commencent à se corser... Etienne a le coeur brisé de voir son West chéri remorqué.

C'est beau le Bas St-Laurent, hein Etienne? Quoi? Le seul paysage que tu as vu est celui du moteur de la van?
24 heures sans sortir du West c'est long, mais ça se suporte mieux quand on a du vin et un roman!

Oh Câline! Est-ce toi qui a brisé le camion?

Nous sommes partis mercredi après-midi pour quelques jours de vacances bien méritées pour essayer de nous remettre du dégât d'eau dans la cave, de l'infiltration dans le mur, des visites incessantes des voisins et de l'éclat de métal dans l'oeil de mon amoureux qui aurait pu lui nécessiter une opération. Dire que nous étions à bout serait un euphémisme...


Nous sommes donc partis en Westfalia vers 14:00 mercredi. Arrivés à Candiac, à 25 km de chez nous, le fidèle (?) Westfalia s'est mis à faire un bruit assez inhabituel. En fait, un Westfalia, pour moi, ça fait toujours des bruits assez inhabituels, mais il y en a qui ne préoccupent pas amoureux-mécano et il y en a qui lui font froncer les sourcils. Ce bruit-là faisait partie de la deuxième catégorie... Nous nous sommes donc arrêtés au CLSC pour vérifier le tout. Amoureux-mécano a détecté des loucheries dans la pompe à essence et il a tout réparé en 45 minutes (un amoureux habile en mécanique est un atout de taille lorsqu'on part en Westfalia). Nous sommes repartis, un peu stressés, mais en essayant de nous convaincre l'un l'autre que cela n'affecterait ni notre moral ni nos vacances. L'avenir allait en décider autrement, évidemment!
Nous avons poursuivi notre route, ne sachant toujours pas où aller. Nous avions peut-être dans l'idée de faire la tournée des îles (Île d'Orléans, Île-aux-Coudres, Île verte et peut-être Grosse-Île) avec nos vélos pour visiter. On s'imaginait déjà déguster de fins produits régionaux et se reposer en regardant les vagues. Arrivés à la jonction de l'autoroute 10, amoureux-épuisé suggère qu'on pourrait aller s'écraser dans un camping en Estrie et ne pas bouger pendant 5 jours. L'idée ne me tentait guère (la chose me sera légèrement reprochée ultérieurement). Nous passons la sortie pour la 10. Arrivés à la jonction pour la 20, amoureux-de-plus-en-plus-désemparé-et-fatigué-mais-refusant-toujours-de-me-laisser-le-volant avoue avoir la frousse de prendre le tunnel Lafontaine pour aller sur la rive nord et se diriger vers Québec. Nous nous disons donc que nous prendrons la 20 sur la rive sud et que nous irons là où le West voudra bien aller. Tentative lamentable de pas se stresser en plus avec la destination du périple. Nous avons finalement atterri à Drummondville où, claqués, nous avons passé la soirée et la nuit dans un camping de la Sépaq.
Voici donc un résumé numérique de notre voyage (si on peut qualifier la chose de voyage):
55: millilitres de pluie tombés sur Kamouraska vendredi, nous confinant à rester à l'intérieur de la van.
22: heures passées dans le West sans sortir (L'achat d'une toilette portative s'est révélé bénéfique et le dernier rempart de l'intimité est désormais chose du passé).
8: nombre de fois où Etienne a dû ouvrir le moteur et faire de la mécanique.
5: endroits où le camion a refusé de démarrer (Candiac, Kamouraska au kiosque d'information, Kamouraska sur le terrain d'un monsieur gentil, Kamouraska au garage, St-Jean-Port-Joli au restaurant, dans notre cour à la maison). Gardons-nous un beau souvenir de Kamouraska? Tu parles!
67: dollars. Prix chargé par le mécanicien qui est allé nous chercher un nouveau filtre à essence à St-Pascal (le même nous coûte 25$ ici, mais quand tu es mal pris, tu ferme ta gueule et tu paies).
1: remorquage
18: nombre de fois où j'ai cru qu'on allait devoir se faire remorquer.
42: nombre de fois où je me suis parlée intérieurement pour ne pas piquer de crise d'hystérie majeure.
11: nombre de jurons lâchés par Etienne, admirablement calme pour les circonstances.
263: nombre de jurons que j'ai exprimés ou pensé exprimer.
60: pieds carrés dans le Westfalia, c'est petit pour y passer toute une journée à deux, même quand on s'aime beaucoup.
7: nombre de fois où j'ai dit "merci et bonne journée" à la femme du colon au Village québécois d'Antan. Elle me suivait et me touchait en me parlant alors que j'essayais de m'en défaire poliment. Je suis passée à deux doigts d'appeler la sécurité pour m'en débarrasser.
50: nombre de litres d'essence que nous avons dû jeter, car ils étaient contaminés par de l'eau entrée, dieu seul sait comment, dans le réservoir d'essence, contaminant ainsi tout le système d'injection (Ah! C'est pour ça que le camion ne va pas bien...).
0: chicane de couple! Je le souligne, car il aurait été facile, et même inévitable, de se crêper le chignon avec toutes les merdes qui nous sont arrivées. J'ai, de toute évidence, dû faire des tas d'efforts, car la gestion de stress est loin d'être un de mes points forts! Par contre, pour ma défense, le drame se termine aussi rapidement qu'il a commencé et j'avoue toujours mes torts avec un sourire contrit.
13: chandelles allumées pour essayer de nous réchauffer alors qu'il faisait 13 degrés Celcius dehors et qu'il pleuvait et ventait à écorner un boeuf.
0: poisson fumé dégusté, visite du musée de l'anguille, fromagerie artisale ou vignoble champêtre où fouiner, île visitée, promenade en vélo, etc. Bref, nous n'avons rien fait de touristique, ce qui est une première en sept ans de vacances ensemble.
1: douche prise en 4 jours. OUACH! C'est ça vivre comme des hippies en Westfalia. Les campings n'ont pas toujours le bon goût d'être situés là où on tombe en panne. Seigneur qu'elle était bonne la douche à notre retour!
7: grosses quintes de toux étrangement louches... Aurais-je attrapé un vilain rhume ou une amygdalite en restant dans l'humidité du West?
2: chattes vraiment heureuses de notre retour.
4,2: livres prises par Câline pendant notre absence (elle mange ses émotions et elle vit beaucoup d'émotions). Nos sincères salutations au généreux distributeur de croquettes sèches!
6: nombre de fois qu'Etienne a réussi à faire démarrer le Westfalia ce matin sur 6 essais. Merci temps sec! On colmatera les fuites du Westfalia et on repartira très bientôt pour essayer de tout oublier et panser nos blessures!

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