mardi 24 juillet 2007

La cigale et la fourmi

Je crois, qu'aujourd'hui, je mériterais d'avoir mon nom dans le dictionnaire à côté du mot "paresse". Non pas que ça se doit d'être souligné, mais ça rendra hommage à ma douce-moitié qui, lui, travaille sans relâche chaque jour de ses courtes vacances, me faisant passer pour une abominable princesse capricieuse (ce que je reproche toujours à mon chat). Pardon à tous ceux qui me connaissent et qui croient encore que je suis dynamique, efficace ou même organisée. C'est aujourd'hui que tombent les illusions!

Ce matin, nous avions rendez-vous à la Caisse pour savoir quelles sont les étapes pour possiblement réhypothéquer et ainsi régler nos problèmes d'inflitration d'eau et d'isolation une bonne fois pour toute. Je me suis réveillée à 8:30, j'ai reçu mon café au lit (Yé! Les amoureux en vacances c'est bien) puis j'ai lu jusqu'à 9:30, heure à laquelle la fourmi laborieuse qui partage ma vie m'a apporté deux savoureuses tartines de beurre d'arachide (à ce moment, on pourrait croire que j'avais eu mon lot de gentillesses et de démonstrations affectueuses et que j'irais semer le bonheur à mon tour... Ne perdez pas de vue que si je ne suis pas la fourmi, je joue évidemment l'autre rôle.).

Nous sommes allés à la Caisse en marchant, nouvelle résolution qui ne tiendra sûrement pas plus que ces prédécesseures. Faut croire que cet effort physique et intellectuel m'a épuisée (je parle bien sûr de notre rendez-vous pour parler chiffres et gros sous. Je ne suis pas encore tombée si bas pour qu'une marche m'apparaisse comme une épreuve mentale digne d'être mentionnée ici.). Au retour, vers 11:15, je me suis couchée sur mon lit, pas encore fait, et j'ai lu encore une heure. Folle de joie, ma fourmi entra dans la chambre pour m'annoncer qu'elle s'en allait au Canadian Tire et au garage Volks pour chercher les pièces pour réparer le (prochainement mis en vente?) Westfalia. "Viens-tu?", me dit-il, les sens en alerte. Il sait tout de moi et profite de mes épisodes-paresse pour me demander des trucs comme ça. De plus, comme aller au Canadian Tire seul est l'équivalent d'une fin de semaine de rallye "entre gars" côté satisfaction pour mon amoureux, j'ai passé mon tour.

J'ai mangé deux casseaux de framboises et continué ma lecture jusqu'à ce qu'il revienne vers 14:30. J'ai quand même poussé l'audace jusqu'à changer de pièce pour lire, histoire d'avoir l'air d'avoir fait quelque chose à son retour. La fourmi avait trouvé toutes ses pièces d'auto, visité le Can. Tire de fond en comble deux fois, acheté plein de trucs utiles et inutiles pour la maison, le Westfalia et elle-même, dîné et avait même pris rendez-vous avec un soudeur pour créer un nouveau support à vélo pour le West. Rien que ça... Nous nous sommes baignés et j'ai repris mon poste sur le sofa. J'ai terminé mon livre et j'ai lu le magazine Protégez-vous, le Primeurs et le Publi-sac (c'est tout ce qui me restait à portée de main). Je me suis baignée encore et je me suis couchée dans le hamac pendant que la fourmi installait les nouvelles pièces pour empêcher les ennuis mécaniques de ruiner (encore) nos vacances, imperméabilisait la toile du campeur, passait l'aspirateur dans la cave, vidait le déshumidificateur, etc.

Vers 18:00, la fourmi demanda ce que nous mangions pour le souper. La cigale ne répondit pas immédiatement, laissant sa phrase trouver l'écho qui lui répondrait :"On va au resto!". Me connaissant sous toutes mes coutures, la fourmi a tout de suite réagi à mon profond silence en me lançant: "Où veux-tu aller manger?". Sourire charmeur du côté de la cigale, " Au Witsend, à Hemmingford". Soupir résigné chez la fourmi qui ne peut objecter tant que la cigale paie la facture et qu'il y a encore une tonne de vaisselle pas encore lavée dans la cuisine, la rendant ainsi inapte à motiver la cigale à préparer un repas.

À notre retour, nous nous sommes blottis devant un film de football. La fourmi était fatiguée de sa journée et satisfaite pour d'excellentes raisons tandis que la cigale, grognonne que la pluie ne lui ait pas permis d'aller manger une glace à la crèmerie, soupirait presque d'ennui. Mais le fait de regarder un film de football nous a ramené au même niveau. Avez-vous remarqué que ça fait toujours la job, ce genre de film-là? À la fin, moi, je suis toujours enthousiaste et je m'aperçois que je souris bêtement devant la force de caractère du personnage principal. Ça fait du bien quand on se sent moche d'avoir passé une journée où pratiquement aucun effort n'a été exigé de votre part et où on ne vous l'a même pas reproché! :)

Aucun commentaire: