vendredi 13 juillet 2007

Bordel! Encore un dégât d'eau...

"The" vide sanitaire. Je vous mets au défi d'y aller à minuit, un soir sans lune.

Des grêlons un 13 juillet! Dire que mon tapis était presque sec...

Le déluge... sans le plaisir de voir tous ces animaux parader dans le bateau.

Avoir une vieille maison, c'est vivre dans l'éminence d'une catastrophe annonçant une rénovation. On ne sait jamais ce qui va lâcher, couler, craquer ou mieux, exploser. Cette fois, ça a coulé.
La journée s'annonçait bien, trop bien... Peut-être aurais-je dû me méfier davantage. Mon réveil fut salué par les beaux et chauds rayons du soleil. J'ai déjeuné, fait la vaisselle, sorti les chattes, désenroulé Câline, prise dans sa laisse, au moins six fois et j'ai lu, bien satisfaite de mon sort. J'attendais mon amie Annie avec qui je devais aller dîner lorsque le ciel s'est assombri, devenant menaçant. Prestement, j'ai fermé toutes les fenêtres (trop souvent il nous est arrivé de les laisser ouvertes lors d'un orage) et j'ai repris mes activités, bien pénarde, sur le sofa. La pluie s'est mise à tomber avec une puissance rarement égalée. Je pensais inondation, reflux d'égoûts et bien d'autres désastres, mais sans trop m'alarmer. Mue par un flash de génie, je me suis toutefois précipitée dans la cave pour vérifier si l'eau y entrait par quelques fissures sournoises et invisibles à l'oeil nu dans la fondation en pierres (nous en avons déjà eu la mauvaise expérience à notre premier printemps, lors du dégel...). Soulagée, je remonte, voyant que tout semble sec. Notez que j'utilise le verbe semble, cette information sera capitale ultérieurement dans mon récit.

Je scrute le déluge dehors, attendant presque de voir passer l'Arche de Noé tant la pluie forme des lacs, que dis-je, des océans dans la rue! Et là, la grêle commence à tomber! Un vendredi 13 juillet, bordel! Et il n'en tombe pas qu'un ou deux pour me faire douter de ma vue, non monsieur! J'espère que ça ne sera pas un cas de peinture neuve sur ma Ford. J'appelle Etienne au travail pour lui dire qu'il grêle et il me répond: "Marie, je travaille et je suis dans le jus! Il grêle vraiment?" Ça résume la conversation et ça confirme que je suis très souvent seule quand il arrive un dégât à la maison. Annie choisit ce moment pour arriver. Hésitant quelques minutes avant de sortir de l'abri que lui procure sa voiture, elle fonce finalement et entre dans la maison. Nous discutons, bien heureuses d'être au sec et je lui raconte que j'avais peur que ça inonde.

En mettant des mots sur mes peurs, je pense à amoureux-plombier qui, un jour, en furetant entre les toiles d'araignées et les contenants de peinture au sous-sol, aperçoit un clapier. Il essaie de tirer dessus, mais l'horrible chose refuse de collaborer. Amoureux-plombier s'en va à la quincallerie et demande au monsieur-qui-sait-tout ce que ça signifie. L'air paniqué, le monsieur-qui-sait-tout répond qu'il s'agit du clapet de sûreté. Que cette chose doit être entretenue, car c'est ce qui fait la malheureuse différence entre une maison où il y aura un malodorant reflux d'égoûts et une maison bien sèche et inodore. Il spécifie qu'un plombier est nécessaire pour faire ce genre de travail et que c'est urgent de procéder aux travaux. Amoureux revient à la maison et va questionner monsieur M., notre voisin âgé qui nous conseille souvent. Voyant la peur et l'angoisse se dessiner sur les traits de mon beau loup, il lui dit: "Viens avec moi" et il l'amène dans la rue. Il lui dit de regarder au bout de notre rue. Etienne observe et monsieur M. lui demande ce qu'il voit. Etienne répond que la rue descend et que nous sommes dans le haut d'une légère pente. "Voilà. Dons s'il y a un refoulement, ils vont être dans la merde bien avant nous autres. Oublie pas qu'ici, il y a cinq pieds de sable, ça draîne ben! T'as donc pas à t'inquiéter, moi j'en ai pu de clapet." C'est donc ce que nous avons fait, nous ne nous sommes plus inquiétés. Jusqu'à aujourd'hui...

En revenant de dîner, amoureux-au -travail a téléphoné pour savoir si tout était ok. Je lui dis que oui et il me demande d'aller vérifier dans la cave si le désumidificateur fonctionne puisque ça doit être très humide. Informations absolument nécessaires: ma cave fait 5 pieds de haut, il y a des troncs d'arbres qui soutiennent la maison et des clous qui dépassent de partout, c'est dangereux. Il y a surtout le "vide sanitaire", genre de "pit de terre" de 3 pieds, creusé à la main lors de la construction de la maison dans les années 1840-50 et qui se trouve sous la cuisine. J'ai toujours l'impression en descendant que je vais y voir luire des yeux brillants et malfaisants... Bref, l'endroit me fout un peu la trouille et je n'y descends jamais le soir.

En descendant pour vérifier si le déshumidificateur fonctionne, je glisse dans ce qui me semble être de la boue! Après vérification, c'en est vraiment! Mon regard suit le chemin parcouru par la traînée boueuse qui n'a rien à faire là et je vois que ça vient du vide sanitaire. Amoureux-absent-quand-ce-n'est-pas-le-temps me dit d'aller chercher la torche électrique et d'aller vérifier où l'eau a bien pu entrer. NON, mais un instant! Je sais qu'il y a urgence, mais s'il y a un moment dans la vie où je me permets de faire la princesse, c'est bien quand on exige de moi d'aller fouiner dans le vide sanitaire. Je chigne un peu et finis par le faire. Évidemment, je ne vois rien et j'ai des frissons de dégoût à revendre. Amoureux-exaspéré me dit de placer un ventilateur pour faire sécher l'eau. Je rechigne de nouveau et ça dégénère un peu au téléphone... On est loin du roucoulement qu'aurait dû annoncer le début de nos vacances ensemble ce soir! On raccroche, lui me trouvant innocente de ne pas vouloir aller installer un ventilateur dans la cave pour prévenir les champignons et moi, le trouvant totalement injuste d'exiger de moi une telle épreuve.

"Ingrate" pensez-vous sûrement. Lui qui travaille si fort dans sa nacelle à installer des enseignes pour que le commun des mortels se repère et soit informé, qui a fait des heures supp. toute la semaine, qui est allé à Niagara ou Toronto et qui est épuisé versus moi qui est restée à me faire bronzer, à papoter avec des amies, à magasiner et à lire je chiale je fais la princesse! Difficile de choisir son camp, hein? Pour ma défense, installer un ventilateur dans la cave signifie a) trouver la chose dans le sous-sol, donc y passer du temps que je pourrais employer à faire autre chose de plus sain, b) trouver un endroit où brancher ledit ventilateur, donc y rester encore plus longtemps et risquer de me faire attaquer par des créatures horrifiantes, sorties de mon imagination, c) risquer de me blesser et d) possiblement me salir de poussière et/ou de toiles d'araignées et/ou de boue. Je sors presque de la douche et j'ai enfilé des pantalons noirs quand même!

J'ai tout de même fini par descendre et faire mon devoir de femme à la maison. J'espère qu'à son retour, il aura oublié la chicane et qu'il sera fier de moi! Il m'en aura fallu du courage pour y aller. Bon, c'est plus à cause du gros bon sens. Qui voudrait vivre dans une maison attaquée par les champignons? Et aussi, ça nous permettra de bien commencer nos deux semaines de vacances, ensemble 24 heures sur 24! Je vais peut-être aussi faire un pudding aux bleuets et à la rhubarbe pour mettre toutes les chances de mon côté au cas où mon sourire charmeur et piteux n'en viendraient pas à bout!

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