vendredi 7 mai 2010

la journée qui vient de surclasser la pire journée de ma vie

Comment dire? Surtout maintenant que ma conduite n'est plus dictée par la petite veine qui allait m'éclater au front toute la journée...


Mes fidèles lecteurs (ceux qui savent que je ne suis une loque humaine qu'à temps partiel) se souviendront peut-être de la pire journée de ma vie... (Les autres c'est dans les archives de du 22 juin 2008, quand j'étais dépressive et médicamentée. Parce que je suis même trop loque pour faire un lien hypertexte). Cette journée qui s'achève vient de la détrôner. Et haut la main! Pas que c'était si humiliant ou si horrible que ça. Chacun de ces événements pris individuellement m'aurait moins atteinte s'ils n'avaient pas eu le mauvais goût de venir en gang. Karma, quand tu nous tient!


Je vais évidemment vous la raconter cette journée parce que l'humiliation publique est devenue ma seconde nature et que je dois me forcer à écrire ces merdes pour mieux me connaître et devenir une meilleure personne. Ouf! Je vous titille, mais je vous raconte. En vrac, toutefois. Parce que raconter la série d'événements avec les dialogues inclus me prendrait jusqu'à demain et que je fais déjà des fautes de frappe because les deux bières et les nombreuses cigarettes que j'ai prises, pas plus tard que là!


En vrac donc!


Avant-midi:


Spectacle des Francofolies de l'école à organiser pour l'après-midi: 1
Classe désorganisée et excitée à l'idée du spectacle: 1
Problème avec le souper de retraite que j'organise pour notre ancienne directrice: 1, majeur (genre «on n'a pas votre réservation». L'événement est dans 2 semaines. Quand même.)
Collègue du service de garde m'ayant accostée cavalièrement sans raison: 1
Élèves s'étant fait prendre avec des pétards alors que je les avais avertis la veille: 2
Examens du ministère bâclés par mes élèves: tous
Directeur ayant ri bêtement à l'annonce de mon burn out prochain: 1
Portes verrouillées alors que j'essayais de rentrer dans l'école de la cour: toutes
Collègue n'ayant rien fait sur le comité retraite n'ayant pas réagi à mon annonce de la catastrophe de la réservation: 1
Collègue n'ayant rien fait sur le comité retraite engueulée en claquant la porte du salon du personnel: 1
«Plein le cul de l'école» verbalisé sur un ton de menace à mes élèves: 1
Minutes passées la tête entre les genoux pour éviter d'hyperventiler alors que j'aurais dû être dans ma classe: quelques unes
«C'est juste des ti-gars» entendu par mon patron après avoir su que c'étaient les élèves qu'il avait rencontré personnellement dans son bureau cette semaine qui avaient apporté des pétards à l'école: 1 (de trop!)
«Là, madame Marie-Andrée va sortir fumer une cigarette» lancé à mon groupe alors que la veine de mon front travaillait fort pour exploser: 1
Manquements à l'éthique professionnelle en à peine 3 heures: Ishhhhh, innombrables.

Le dîner:

Gymnase à placer pour le spectacle (parce que the show must go on à ce qu'il paraît): 1
Collègues évitant mon regard nerveusement: nombreuses, très nombreuses.

L'après-midi:

Spectacle animé seule puisque ma collègue faisait une crise d'angoisse juste à y penser: 1
Micro qui me faisait passer pour une conne à chaque fois que mon directeur oubliait de remettre le son: 1 saleté de merde
Enseignants ne faisant pas de discipline pendant le spectacle: trop à mon goût ( et à celui de ma petite veine)
Enseignants venus me dire félicitations ou merci pour l'organisation: 3 (mon égo en a pris pour son rhume)
Élève au coeur brisé à que j'ai dû rassurer malgré ma fragilité émotionelle: 1 (Ma pauvre chouette! Elle n'avait pas eu une journée, mais bien une semaine de merde, elle.)
Confirmation que notre réservation pour la retraite ne tenait pas: 1

Soirée:

Minutes passées la bouche ouverte en regardant au plafond, couchée sur mon lit à éclaircir tout ça et à tenter de valider si je faisais une autre dépression: innombrables
Cigarettes fumées pour tenter de ne pas réfléchir: quelque part entre le «faudrait pas que ma mère sache ça» et le «c'est humainement impossible»


Vivement mon déménagement pour que je me fasse un cocon où j'hibernerai les 2 premières semaines de juilllet! Le temps que la petite veine reprenne sa place...

2 commentaires:

Une Peste! a dit…

Ouch.

Dès fois je me dis que tous ceux qui rident ça de front... doivent fonctionner - en cachette - aux Ativans.

En attendant la fin de l'année? Gravol.

Ça se peut, tu crois, devenir prof-gravolique? ;-))

Anonyme a dit…

Je manquais d'inspiration pour mon prochain roman. Merci, Marie, me voilà bien servie! Continue, j'adore!
p.s. As-tu un copyright?
p.p.s. Trève de plaisanterie: je compatis ma chère. Tu en fais trop, comme toujours. Slaque la pédale, respire par le nez (pas la cigarette, mais l'air). L'an prochain, promets-moi de prendre que la charge de ta classe, même si tous les collègues te trouvent plate de ne rien faire, etc. Vaut mieux ces regards, qu'une ride de plus dans le front. Promis?