samedi 13 février 2010

Opération commando, recherche d'identité et saletés de bonbons à la cannelle (ou Je me défoule, vous subissez !)

J'ai passé la semaine sans identité. Évidemment, sans preuve de qui vous êtes réellement, vous êtes plus prudente. Entre autres pour éviter les contraventions qui nécessiteraient de longues explications, mais aussi pour éviter de mourir en vivant la gêne de ne pas être identifiée si vous avez un accident (je sais, j'ai eu une semaine d'un positivisme sans nom)...

Lundi soir, je devais rencontrer Ex-Amoureux au notaire dans un petit village montérégien. J'en ai donc profité pour aller au bureau microscopique de la SAAQ du coin, me disant que ce serait rapide et que je pourrais obtenir le permis attestant que je suis une brunette de 165 cm, aux yeux bruns, qui peut conduire des automobiles de quatre roues sans ses lunettes. Fière de mon initiative, je trainais tout ce qui pouvait ressembler de loin à une preuve d'identité (mon extrait de naissance, des factures de tout acabit, mon dernier relevé de paye, ma photo d'école en début d'année avec mon NOM dessus. Tsé, tant qu'à être crédible...).

Après avoir poussé mille et un soupirs parce que la préposée au guichet numéro 1 jasait avec la femme à la coupe Longueuil qui devait être sa voisine de rue sans se presser, je me suis fait cavalièrement retournée de bord parce que je n'avais pas de papiers d'identité. J'ai eu un flash de la Maison des fous dans Astérix. Vous vous souvenez? Jamais le bon formulaire, jamais le bon bureau et on court comme des cons sauf que, pour nous, la potion magique et le temps libre ne sont pas des options...

Toute cette attente pour me faire dire que je devais «absolument aller au bureau régional», qu' «ils étaient ouvert de 8h30 à 16h30» et, acheva-t-elle avec le sourire d'une sadique pour me faire regretter mes soupirs inconvenants exprimés plus tôt, «vous devrez prévoir AU MOINS une heure et demie».

Ben quin! Prendre un après-midi de congé pour aller poireauter à la SAAQ, ma semaine s'annonçait de tout repos! Z'avez remarqué que les merdes viennent rarement individuellement? On est juste lundi je vous rappelle!

Après la SAAQ, je suis allée chez le notaire pour la dernière étape de notre séparation. C'était la vente officielle de ma part de la maison à Ex-Amoureux. Je dois admettre que le fait que ce soit officiellement fini toutes ces démarches qui duraient depuis 1 an et demi, m'a laissée un peu émue/déprimée... Mais bon, on «tourne la page!» comme le chantaient les Simard.

Mardi, je demande à pouvoir m'absenter de l'assemblée générale pour aller retrouver mon identité dans les sombres locaux du gouvernement. Arrivée au guichet, j'ai dû subir un interrogatoire en règle: noms, 5 dernières adresses, infos sur ma voiture, sur mon ancienne voiture, sur ma première voiture, nom de fille de ma mère, date de renouvellements... Tout cela alors qu'elle devait avoir ma putain de photo dans sa face sur son écran tout le long de la discussion. J'ai fini par la convaincre que j'étais bien la Marie-Andrée en question et on a repris les photos pour une nouvelle carte de la RAMQ (au moins, ils font ça en même temps) et pour mon nouveau permis. J'ai osé demandé le nouveau permis Plus (celui qui sert de passeport si on va aux États-Unis en voiture), mais elle m'a dit qu'il fallait que je revienne. Avec mes nouvelles pièces d'identité! Je suis donc partie, à reculons, sans croiser le regard de la préposée pour éviter de l'affoler. Il y avait un genre de folie malsaine dans l'air...

Mercredi matin, j'étais déprimée parce qu'on m'avait dit que c'était difficile pour une fille de 30 ans d'espérer refaire sa vie et que j'y ai cru. Question de me défouler de toutes ces émotions, je suis allée spinner. Notre prof étant en vacances, c'était une remplaçante qui donnait le cours. Une fille mesurant 3 pouces de moins que moi, pesant au moins 10 livres de plus et qui arborait, à 40 ans, la plus indécente des queues de cheval grichoue...

Elle, son truc, c'est le sprint. Vous dire combien long peut être une heure de sprints entrecoupés de statues (le torse ne doit pas bouger, mais on pédale avec de la résistance)! Elle ne faisait pas la moitié de ce qu'elle nous demandait et je la soupçonne d'avoir autant réglé son vélo pour reprendre son souffle. J'ai évidemment eu envie de chialer à toutes les fois qu'elle disait qu'il était important de «respecter son rythme»! on a même du enlever la selle de notre vélo alors qu'elle gardait la sienne. Pfft! Comme si je n'arrivais pas à faire les exercices que je donne aux élèves. Tsé.

Pour couronner ma journée, j'ai dû aller au vétérinaire avec les deux chatonnes pour faire vérifier leurs bedaines post-opératoires. 20 minutes de miaulage et de feulements de colère à l'aller, comme au retour. J'en ai déduit qu'elles n'aimaient pas Pierre Lapointe, mais j'ai tout de même augmenté le volume pour ne plus avoir à les endurer.

Jeudi, il ne m'est rien arrivé d'outrageusement désagréable, mais mes élèves étaient, inversement à ma patience, en feu. Criage, non-respect des consignes et autres débordements désagréables semblaient être le menu du jour. Je ne sais si c'est le bar open de ti-coeurs à la cannelle ou l'arrivée prochaine de la St-Valentin, mais les hormones étaient dans le tapis...

Vendredi matin, c'était mon opération commando pour le Front commun. Avec une amie, nous devions aller distribuer des signets «La fonction publique, au coeur de nos vies» à la gare du train de banlieue. Il devait faire au moins -1000 degrés dans le couloir du rail du chemin de fer et c'est la morve au nez qu'on a dû aborder des travailleurs peu réceptifs à nos discours sur l'importance de la fonction publique au Québec. (Objectivement, après avoir vécu les méandres de la SAAQ, je serais la première à l'avoir dans le cul la fonction publique!)

Comme l'endroit où devait se dérouler notre mission était plutôt désert, nous avons pris l'initiative d'aller au terminus d'autobus distribuer nos signets sur les pare-brise des voitures stationnées. Au final, nous aurions pu pondre une thèse sur les différents types d'essuie-glace. Saviez-vous qu'il y avait les mous, les flexibles, les rouillés (toujours arborés sur une voiture en moins bon état encore), les solides qui collent au pare-brise, les fins, les larges et mous (qui doivent être peu efficaces en cas de verglas), les caoutchoucs fuyants, les relevés (on annonçait pas de givre hier matin pourtant...), les «Tu veux me mettre un signet? Salis-le ton manteau!»? J'en oublie sûrement, mais c'est parce que je suis encore sous le choc des deux heures passées dehors.

Quand je suis retournée au boulot après ça, j'avais deux pages de commentaires de la part de la suppléante. K... avait imité l'accent des Africains et elle avait mal interprété son intention (ma faute! Je passe mon temps à imiter des voix et des accents pour les faire rire.), les garçons qui jouent au soccer à la récré se sont lancés de la merde de chien et se sont salis, ce qui a dégénéré, mon grand ado qui met du désodorisant en vapo censé attirer les filles avait été sorti de la classe 4 fois et le contrôle d'études avait été mal corrigé (ma faute encore! J'avais oublié d'expliquer comment répartir les 18 points sur les 9 questions en math... 9 questions... 18 points... J'avoue avoir été très négligente).

Je n'ai pas eu une minute à moi tant leurs questions fusaient de partout: «Où vous étiez?» , «Qu'est-ce qu'on fait à 14h?», «Est-ce que vous avez lu mon poème?», «Est-ce que c'est elle qui va vous remplacer la semaine prochaine encore?», etc. Les pauvres ti-loups ont dû subir le speach de la confiance que j'aimerais conserver quand je m'absente et on a fini la journée au labo. J'ai perdu patience et j'ai crié: «Là, les filles, arrêtez de crier! Vous êtes toujours en train de vous disputer quand vous travaillez ensemble, mais vous vous entêtez! Ça suffit! Je ne veux plus rien entendre!». Mon ami, passant par là, m'a fait remarquer qu'elles n'avaient ni parlé fort ni ne s'étaient vraiment disputées. Misère. J'étais devenue une mégère.

À la cloche, j'avais déjà mon manteau sur le dos, ma cigarette était dans ma main avec mon briquet et un élève autiste âgé de 5 ans a fait mine de me tirer dessus avec une arme imaginaire. Je commençais aussi à avoir un curieux et désagréable mal de gorge que j'attribue maintenant au bar open de ti-coeurs à la cannelle valentinesques dans lequel, moi la première, nous avons tous pigé avec nos doigts pas propres toute la semaine. Comme si je cultivais la fausse croyance que la cannelle avait des propriétés anti-bactériennes («ça brûle la langue, ça doit repousser les microbes!»)

Non mais! C'est quoi cette merde de semaine? On se croirait dans un mauvais téléroman. Encore.

2 commentaires:

Mme Marie-Andrée a dit…

Je devrais écrire plus souvent et moins longtemps. Mille pardons! J'espère que le sourire en valait le coup. À la limite, vous pourrez encore vous dire que votre vie plate n'est pas si moche finalement! (hein, Josée?) ;-)

Une Peste! a dit…

Ouais, semaine de cul, je dirais.

Pas de conseil.
Mais un remède, tiens: une virée chez not' meilleure chum. Incluant alcool (beaucoup) et pis Choco-cochon-cher.