Il va de soi que j'ai survécu à mon premier cours de spinning (certaines parties de mon anatomie du moins, n'en déplaise à mes détracteurs qui croyaient que je n'y parviendrais pas). Il faut savoir que le sport et moi, nous avons une longue relation d'indifférence profonde. Déjà, en sixième année, j'avais obtenu un «E» en éducation physique parce que j'avais demandé à un des gars de la classe de me tuer «mais en ne lançant pas trop fort» dès le début du jeu au ballon chasseur. Le prof m'avait évidemment entendue et fait couler. Je suis plus dissimulatrice depuis. La vie se charge toujours de nous faire apprendre des leçons et j'ai compris que seuls les plus forts survivent. Au secondaire, un enseignant avait même dit à ma mère lors de la rencontre de bulletins que, pour me faire courir, il aurait fallu me tendre un perche avec une tablette de chocolat au bout. Je l'avais trouvé con à l'époque alors qu'il était seulement perspicace.
Après une semaine super chargée et un après-midi passé à l'extérieur à encourager comme une démone mes élèves pour les Olympiques de l'école, aller faire une heure de spinning me paraissait être l'équivalent d'escalader l'Éverest. Par contre, j'ai suivi les conseils d'un ami et j'y suis allée sans me poser de questions. Une fois mes nouveaux souliers North Face dans les pieds (autant souffrir avec style), j'ai trottiné jusqu'à cet instrument de torture qu'est le vélo stationnaire. Dans mon kit moulant, placée face au miroir et devant deux gars de mon âge inconnus, j'ai dû laisser l'orgueuil au vestiaire pour m'apercevoir que j'avais surestimé mes capacités.
Je pensais, naïvement certes, que faire du spinning ne comportait que du pédalage à différentes vitesses et avec quelques variantes dans les résistances du vélo. Naïve, vous dis-je! L'entraîneur était plus de type sadique... Un chic type de 53 ans qui assure côté domination avec le sourire! Il nous a fait pédaler debout, assis, à moitié assis, en petit bonhomme sur le vélo, c'était horriblement difficile. En fait, j'ai triché à de nombreuses reprises en ne montant pas la résistance autant qu'il le disait et en restant assise parce que mon cul (toujours lui) refusait de se lever pour pédaler. J'ai quand même fait de mon mieux, avec toute l'indulgence que je peux avoir pour moi-même, pendant toute l'heure. Le prof s'en est évidemment aperçu, mais il m'a encouragée en me disant de respecter mon rythme. Étonnamment perspicace les profs de gym, finalement. Ils ont sûrement un cours «Repérage de flancs mous» à l'université. Pas d'autres explications possibles.
Vous dire combien j'ai eu chaud... J'en suis sortie les cheveux trempés, la craque de seins liquéfiée, les genoux menaçant de me lâcher entre deux pas laborieux, mais j'ai adoré. Le gars à côté de moi devait se dire que j'étais une putain de grosse paresseuse alors que lui en faisait 4 fois plus que ce que l'entraîneur demandait. Un genre de machine pour qui le corps est une arme, voyez le genre? J'ai essayé de le faire sourire en lâchant quelques blagues, mais même ma copine Michelle ne les a pas ries. C'est à croire que souffrance physique et humour ne font pas bon ménage. Dommage.
Quand je suis débarquée du vélo après les soixantes minutes réglementaires, j'ai eu un flash de Bridget Jones après un fol entraînement au gym. Pour ceux qui ne visualisent pas la scène, elle se lève, tout sourire, et s'effondre après un pas. Heureusement que monsieur «Chien sale» (le spinning satisfait même mon côté vulgaire en nous permettant de crier cette insulte au prof quand il fait augmenter la cadence. Comment ai-je pu me passer de cette activité si longtemps?), nous a fait faire quelques étirements. Je serais beaucoup plus scrap ce matin, n'eut été de cette délicate attention. Les seuls résonnances dans mon corps en ce moment sont quelques douleurs au bas du dos et sur le devant de mes cuisses et l'étrange impression d'avoir toujours la selle bien moulée aux fesses. Quand même.
Mon cardio a tenu le coup, ce qui m'a fait croire que la cigarette n'était pas si dommageable que ça pour le système et je me suis levée avec l'envie de chausser mes bottes de marche pour aller randonner sur le Mont-Royal. Je sais, je vais me calmer avant que je ne constate que je suis en train de devenir une machine à tuer...
3 commentaires:
J't'adore, tu sais ça?
C'est magnifique la façon dont tu racontes ta séance de torture en spinning. Et je te jalouse férocement. Moi, la skiny, je n'ai pas - encore - ce courage d'aller mourir en public sur un vélo. Je me dis qu'il le faudrait, que ce serait bien pour mon cardio de fumeuse et machin ..
Alors, tu as toute, toute, toute mon admiration.
T'es une mach! comme disent nos ados!
Wow! Je suis impressionnée... la plupart des gens disent qu'ils feront du sport mais ne le font pas. Bon courage pour la suite!
;) En tout cas, pour une paresseuse... je te trouve drôlement courageuse de commencer avec cette activité. Je suis certaine que tu vas avoir des cuisses de béton à la fin du programme.Le gars d'à coté,on s'en balance! Continue de même mon amie! Je t'admire moi aussi!
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