mardi 31 mars 2009

comment j'ai empoisonné ma coloc

La sécurité et l'ordre étant deux caractéristiques qui me collent à la peau, personne ne sera surpris d'apprendre que ce qui m'a réveillée ce matin fut le doux bruit de ma coloc qui tentait de vomir dans le lavabo de la cuisine dans une ultime tentative de sauver sa peau.

Explications:
Ma coloc prend, chaque matin, son médicament en avalant un petit verre d'eau qu'elle laisse toujours sur le bord de l'évier de la cuisine. Il y a environ deux semaines, le savon à vaisselle commençait à signaler qu'on devrait bientôt songer à en acheter un autre. Question de reporter le plus possible la corvée d'aller à l'épicerie pour nous en procurer une autre bouteille, j'ai mis la vieille à l'envers dans le petit verre posé, quelle agréable coïncidence, sur le même bout de comptoir. Hier soir, j'ai étiré le détergent autant que possible, allant même jusqu'à diluer le savon avec de l'eau, avant de finalement accepter que ce n'était plus humainement possible d'en tirer la moindre goutte... Je m'en suis séparée en l'envoyant au recyclage, oubliant du même coup de laver le verre qui lui avait servi de support lors de ces derniers jours.

Au lever, encore ensommeillée, ma coloc a repris sa vieille habitude de boire son eau dans le verre près de l'évier. On devine la suite sans plus d'explication, n'est-ce pas? Avais-je précisé que c'était un savon avec des micro-perles abrasives sensées venir à bout de n'importe quelle tache tenace? Le genre un tantinet irritant pour la gorge? Bref, elle veut que je me cherche une nouvelle colocation ailleurs. Des intéressés?

samedi 28 mars 2009

bénéfolle

Me plaignant toujours autant de mes soirées dans le Bronx à coup de "C'est plaaaaaate!" désespérés, ma coloc a sauté sur l'occasion pour m'enrôler dans un genre de secte. Ses puissants et irréfutables arguments me remettant en pleine gueule les "C'est plaaaaaate" susmentionnés, je me suis contentée de dire oui. Oui facilité par la présence du mot "bière" dans son discours qui devait ressembler à ça:

- Tu dis toujours que c'est plate... bla bla bla... on va s'amuser... bla bla bla...il ne s'agit que de vendre de la bière... bla bla bla... ça va passer vite... bla bla bla

Mon cerveau, focussant sur la promesse d'une activité inusitée a dû manquer les passages où il était question de:

- Ce sera dans un aréna... Tu sais Marie, là où il fait toujours froid?
- Tu auras à supporter les jokes pourries de vieux mononcles se trouvant hilarants.
- Il nous est interdit de garder le pourboire, tout va à l'organisation.
- Tu auras mal à la main à force de déboucher des Molson Dry et des Coors Light dont l'étiquette doit être devenue bleue et ta tendinite reviendra en force pendant la nuit. (Une étiquette qui devient bleue, hein? La dernière fois que j'ai bu de la bière qui ne venait pas d'une microbrasserie, je n'ai pas eu à regarder son étiquette afin de savoir si elle était froide, je lui touchais. Où s'en va l'humanité si le toucher est un sens qui ne nous sert plus?)
- Il s'agit d'un tournoi de hockey. Tu sais Marie, ce sport que tu ne comprends pas vraiment et qui augmente le taux d'absentéisme des garçons dans ta classe de façon scandaleuse*.
- Il s'agit d'équipes atome, pee wee et... (C'est quoi déjà l'autre? Bref, ils étaient très jeunes, couraient partout en criant, me donnant par le fait même la désagréable envie de faire de la discipline. J'ai même dû décoller une de ces horribles glues du haut d'une porte. Vous savez ces saletés de mochetés de gélatines qui étirent et qui collent au mur? Si vous êtes comme moi et ne fréquentez jamais les arénas, vous n'avez pas vu ce genre de jouet depuis 1987).

Par contre, je me dois de mentionner que si les joueurs étaient très jeunes, leurs papas aussi. Ce qui était assez chouette pour l'oeil. J'ai aussi eu droit à une bière gratuite et à un repas de poulet mangé en quatrième vitesse, une pile de caisses de 24 vides me servant de table de fortune. Ça peut sembler négatif finalement, mais quiconque me connaît bien sait que pourvu qu'il y ait le mot poulet, le reste m'importe peu. Et bon, comme je néglige souvent mon amie depuis que nous sommes colocataires, j'ai eu beaucoup de plaisir à passer la soirée avec elle. Pour me racheter, ça ne devait somme toute pas être si pire que ça puisque j'y retourne vendredi prochain!





* Petite montée de lait totalement gratuite:
Notre chère ministre de l'Éducation, des Sports et des Loisirs ne pourrait-elle pas faire enfin honneur à son poste en décriant que si l'Éducation vient en premier dans le nom de son ministère c'est qu'elle devrait avoir la priorité sur les deux autres? Me semble que les tournois de hochey mineur ne devraient jamais être planifiés sur les heures de classe! Un minimum de bon sens pour une province qui se dit désolée de son taux de décrochage, mais qui ne bouge pas trop pour tenter de l'enrayer...

samedi 14 mars 2009

questionnement

Est-ce que je suis la seule enseignante de la province à penser que le changement d'heure en pleine fin d'étape/ retour de la relâche est un moment épouvantablement mal choisi? J'ai eu l'impression d'être moi-même un zombie lundi et mardi et j'en suis quand même à mon vingthuième avancement d'heure. L'impact sur mes ti-loups fut tout simplement catastrophique! Je crois que sans mes fréquents: "On se réveille, groupe!" et "Il y a de la lumière, mais y a-t-il quelqu'un derrière ces yeux pochés?" j'en aurais perdu plus d'un... Vivement Pâques qu'on s'en remette!

vendredi 6 mars 2009

Queen of the world, mouais...

La paye étant confortablement au chaud dans mon compte depuis moins de 12 heures, mes cheveux me tapant sur les nerfs depuis la découverte d'inombrables pointes fourchues et de 4 cheveux gris (même pas blancs! merci génétique amérindienne lointaine...), ma coiffeuse habituelle étant à Napierville et étant moi-même à Montréal, on était déjà à ça d'une inévitable catastrophe.

Malgré la prolifération des cheveux gris qui, en principe, devrait être le signe d'une imminente sagesse, j'ai agi sur le coup de l'impulsion. Chose rarissisme j'en conviens. J'ai donc cherché, sur les pages jaunes un salon de coiffure qui ne répondait qu'à un seul critère, la proximité. Mission accomplie, j'avais rendez-vous avec Lynda à 15h00 chez Queen of the world. J'avais de la difficulté à concilier le prénom Lynda et le nom du salon, mais ce n'était rien de plus qu'un détail prouvant que mon instinct avait pressenti la catastrophe avant de foutre le camp.

15h00 arrivant, je me dirige vers le salon à moins de 100 mètres de chez Hot man. La Lynda en question avait plus l'air d'une Yassmina que de la fille aux cheveux crêpés que je m'étais imaginée. Après avoir fait preuve d'un calme olympien en répondant à ses questions posées en anglais en français, elle finit par comprendre que je ne démordrai pas et me pose ses questions dans un excellent français. Il y a tout de même des limites à vivre dangeureusement! Donner des indications à sa coiffeuse en anglais est, pour moi, synonyme de catastrophe imminente. Après 30 minutes d'application de colorant et 35 minutes d'attente avec un genre de sac en plastique d'un chic fou sur la tête, j'avais fait le tour de la conversation et de tout ce qui se trouvait d'intéressant dans le bac à revues. J'ai alors commencé à regarder les autres clientes. Quel mauvais choix de distraction! C'est quelques minutes à peine après le début de cet exercice de voyeurisme que mon estime de soi a soudainement décidé de déserter. Cause à effet? Sans aucun doute. Il n'y avait là que des genres de fashionistas de toutes les origines culturelles et moi.

Loin de moi l'idée d'être mal à l'aise lorsque je suis la seule blanche parlant français, mais l'idée d'avoir l'air de la seule boulimique au milieu d'un meeting d'anorexiques faisait lentement son chemin dans mon esprit engourdi par la forte odeur du colorant. J'étais la seule à ne pas m'être maquillée de fond en comble, à porter un vieux jeans confortable et j'étais la seule à avoir de l'acné, évidemment. Lorsque la coiffeuse m'a questionné sur mon âge, elle a semblé si surprise que je lui réponde 29 ans que je n'ai pu m'empêcher de lui demandé quel âge elle pensait que j'avais. Je fus à la limite de l'éclat de rire lorsqu'elle m'avoua naïvement avoir cru que j'étais en secondaire 5! Avant de je ne m'étouffe avec ma propre salive, elle se racheta en disant qu'elle espérait avoir l'air aussi jeune que moi à mon âge. Ishhh!

Finalement, après avoir été "séchée" et "raidi" par une mini-fille qui finira avec deux tendinites aux poignets tant elle force pour faire tourner la brosse ronde, Lynda a fini ma coupe en enlevant encore plein de cheveux pour amincir ma volumineuse chevelure. J'étais plutôt satisfaite même si je regrettais déjà ma frange qui m'occasionnerait quelques torticoli d'ici à ce que j'y sois habituée. Je suis sortie dans la rue, contente de sortir de cet endroit rempli de filles chics telleeeeement plus hot que moi et je me suis baladée un peu en me regardant discrètement dans chaque vitrine sur mon chemin pour vérifier que tout restait en place. Hot man, suivant le chemin déjà tracé par ex-Amoureux, a dit que c'était bien, renforcant un peu mon insatisfaction par rapport au prix versus le résultat obtenu.

J'ai quand même mal dormi, tentant de limiter les dégâts pour que ma mise en plis tienne jusqu'au matin pour me réveiller avec le look de David Bowie dans le film Labyrinthe ! * soupir résigné* J'ai déjà hâte de voir de quoi tout ça aura l'air quand je laisserai mes cheveux friser librement...

mardi 3 mars 2009

à nouveau maman

J'ai remis ça. C'est sûr que c'est difficile de repartir à zéro quand les nôtres sont autonomes et qu'on commence à peine à souffler un peu, mais c'est ça la maternité. Ça vous appelle au moment où vous vous y attendez le moins. Les nuits blanches du début me manquaient-elles? Non évidemment! Mais ces moments où vous la tenez collée contre vous rachètent tout le reste.

J'ai attendu avant de relater tout ça ici, parce que ma dernière expérience s'est plutôt mal terminée. Je croyais vraiment que la douleur de perdre Mouffle ferait en sorte que jamais plus je ne voudrais d'un autre chat. J'ai ouvert mon coeur à Tartine et pas une seconde je n'ai douté d'avoir fait le bon choix (quoique c'est certain que me faire réveiller à deux heures du matin parce qu'elle veut jouer, avoir les bras couverts de traces de griffes en plus de l'avoir surprise à me téter un mamelon en ronronnant comme si j'étais sa maman m'a fait douter!)

Avec Hot man qui l'élève à temps plein (je n'aurais pas osé imposé Tartine à ma coloc qui a eu le bonheur de ramasser les merdes de Mouffle sur mon lit et sur la table), nous sommes épanouis. Nous avons même recommencé à faire l'amour sans être interrompus pour qu'il me dise: "Tu crois qu'elle sait ce qu'on fait?", "Tu veux la faire sortir?" ou encore "Tu as vu comme elle est mignonne dans son panier?"... Comme quoi, tout finit par cicatriser!

les mystères de la génétique

Je vous ai déjà parlé de mon papa ici. Le sujet est-il clos pour autant? Nan...

Si je n'avais pas son sourire, son trou dans le menton, ses orteils (dont un est, preuve que la vie ne fait que s'acharner sur mon sort depuis le début de ma relativement jeune existence , presque plus long que le gros sensé être le boss), son sens de l'humour parfois à la limite de l'exaspérance chez qui le subit, son côté baveux, ses yeux et j'en passe, je croirais qu'il est impossible que cet homme soit mon père biologique. Cette semaine, alors que je ravissais mes parents en soupant avec eux, mon père s'est occupé de désosser la dinde, comme d'habitude. Là où il s'est surpassé, c'est lorsqu'il a mis les os et le gras mis de côté lors de la désosse dans un contenant de deux litres de lait qu'il a ensuite broché (oui, oui, il est allé chercher l'agrafeuse pour finir proprement le boulot!) avant de le mettre au congélateur pour faire éviter les odeurs lorsqu'il le jetterait à la poubelle dehors. Dois-je préciser que ladite poubelle est dehors et qu'une température ambiante de -10 degrés règne dehors?

C'est dans ces moments-là que je doute qu'il soit bel et bien mon géniteur... Si j'avais dû m'occuper de feu la volaille à sa place, le tout serait allé dans un sac en plastique, qui se serait avéré troué une fois rempli de jus de volatile mort, je l'aurais sûrement laissé traîner sur le pas de la porte, me disant que je le sortirais quand ça adonnerait, le chat en aurait profité pour se faire une discrète collation, semant au passage ossements et lanières de gras immangeables sur le tapis avant de s'étouffer et de me coûter l'équivalent d'une journée de salaire en vétérinaire!

Comment ne pas douter décemment de ma filiation dans un cas comme celui-ci?