vendredi 17 décembre 2010

Mon job, il est unique

En ce moment, je mange du chocolat offert par Sloppy Man en guise de cadeau de Noël. Ça faisait 3 semaines qu'il me demandait si c'était permis de m'offrir un cadeau pour Noël. Un peu plus peut-être.

Nan. C'était en octobre. Je m'en souviens parce qu'il a distribué des petits brownies du commerce décorés en orange vif pour Halloween. Je m'en souviens parce que deux semaines avant, il avait commencé à parler de SA fête. Il avait demandé si sa mère pouvait faire une tarte aux sauterelles, sa spécialité, pour la classe afin de souligner l'événement.

Un peu avant, il avait tenu à se présenter comme président de classe. Lui qui «accroche» toujours les autres, qui se moque de tout un chacun, qui s'oppose passivement à toutes les interventions, qui ne fait pas ses devoirs, qui est impoli avec les adultes, qui ne fout rien de la journée en classe s'est avancé, s'est adossé au tableau, a enlevé la mèche de devant ses yeux et a dit: «Ci vou vauté poure moé, ma mére va vou fair des gataus» ou quelque chose du genre. Parce que lui, c'est comme ça qu'il l'aurait écrit. Mais pas sur la ligne. Nan. Il l'aurait écrit gros avec son écriture enfantine qui crie un besoin d'être vu. Il n'écrirait pas la date non plus. Ni son nom. Il ne mettrait même pas la feuille ou le cahier sur le bon sens. Il chialerait quand je le retournerais à sa place, mais on aurait eu un contact. Les contacts, pour lui, se font dans la confrontation.

Bref, il fallait, pour ne pas perdre la face, qu'il ait des sucreries pour célébrer sa fête. Il est arrivé un matin avec des petits brownies du commerce et un air fier. Nous avons arrêté les élèves pour la collation et il a donné ses gâteaux aux élèves. Il était tellement fier. Comme si sa mère lui avait fait sa fameuse tarte aux sauterelles. Il est allé en porter en grande pompe à deux amis dans d'autres classes et en a offert à l'intervenant qui lui sert de papa à l'école.

En novembre, n'en pouvant plus des innombrables conflits dans notre classe, le conseil de coopération a vu le jour chez nous. Son nom est sorti dans un billet sur deux ou presque. Il s'est vengé de ceux qui écrivaient sur lui. Nous avons parlé de ses choix de vie une fois de plus. Le concept de la carapace a commencé à faire son chemin. Il comprenait où je voulais en venir.

Nous avons commencé à attaquer la carapace dernièrement. Nous avons ri en groupe de ses petits travers. À chaque fois qu'il dit quelque chose de négatif, je le rattrappe en riant avec lui, de lui. Avec les autres aussi. Ils en ont beaucoup moins peur maintenant. Il travaille parfois avec des élèves timides et je le vois perdre sa carapace pendant quelques minutes. Quand je le gronde trop (les mauvaises habitudes sont difficiles à perdre. Je sais ça.), il rôde autour de mon bureau pour me jaser de tout et de rien. Il vient me chercher. Me rappeler qu'il est mon chéri. «Chéri» est associé à tous les bons comportements. Il commence à aimer ça les bons comportements. Il n'est plus assis à côté de mon bureau, près de mon coeur comme je lui dis. Il voulait sa chance. Je la lui ai donnée. Je suis qui pour croire qu'il ne peut pas faire mieux et qu'il ne mérite pas une autre chance?

Hier, 5 minutes avant de partir pour la maison, il me lance qu'il sera absent le lendemain et la semaine prochaine aussi, car ils partent rejoindre la famille à l'autre bout du Québec. Ce matin, il était absent. J'ai trouvé ça dommage qu'il soit absent de notre fête de Noël. Mais il est revenu en après-midi. Sur mon bureau, il avait déposé deux boites emballées, de formats identiques. Il m'a demandé de choisir celle que je voulais. Je lui ai demandé ce que c'était et il m'a expliqué les différences entre les deux. J'ai choisi et lui ai demandé si je pouvais lui faire un câlin. Il n'a pas dit oui. N'a pas dit non non plus. Il a juste tendu les bras comme font tous les enfants du monde qui veulent être blottis. Gênés, on a mis un plan au point pour qu'il offre son autre présent à son père d'école. L'après-midi a été dur. Cette semaine c'est dur. La période de séparation due aux vacances angoisse les «chéris» comme lui. Il ne voulait pas travailler. J'étais fatiguée. Je lui ai lâché les baskets. Il m'a souhaité bonne fin de semaine deux fois.

Ce soir, je mange son chocolat en me disant que mon job, il est unique. J'ai hâte à lundi pour lui dire que je l'ai tout mangé tellemet il était bon. Parce qu'il va sourire. Et, croyez-moi, si vous le connaissiez, vous aussi vous aimeriez ce sourire.

lundi 6 décembre 2010

pensées de la semaine

  • Une deuxième journée tempête ce serait sûrement trop demander avant Noël.
  • Je ne devrais pas regarder le Guide resto Voir en mangeant des pâtes au pesto.
  • Mes amis sont souvent occupés le soir où j'ai vraiment envie de parler longtemps.
  • Un pâté chinois, ça ne reste pas frais 6 jours.
  • C'est toujours l'aliment qui est le plus poisseux et le plus coloré qui coule sur les tablettes en verre dans le frigo.
  • Je ne devrais plus promettre à un ex de m'occuper de son chat le temps qu'il se replace. Se replacer ne semble pas facile.
  • Bon investissement le déneigeur.
  • Ça va me faire chier de défaire le sapin en janvier. J'aurais pas dû mettre des décos partout.
  • Les enfants devraient jamais vomir à 2 pieds de la poubelle, dans un cadre de porte, à 15 minutes de la première rencontre de parent.
  • Qui démonte un moteur dans mon bloc cette semaine?
  • Étrange d'être contente de revoir sa famille dans un salon funéraire.
  • 4 amies en congé de maternité, ça fait réfléchir.
  • Vivre seule quand toutes les émissions télévisées qu'on suivait sont terminées, c'est mortel d'ennui.
  • Dommage que le sapin de Noël bloque l'accès de mon vélo stationnaire juste avant les Fêtes.
  • Faudrait bien que je fasse réparer mon lit. 6 mois à dormir le matelas sur le sol a un petit quelque chose de paumé une fois arrivée à la trentaine.
  • Je suis tellement courbaturée en me levanr chaque matin.
  • Me demande si ex-Amoureux lira ceci.