lundi 10 mai 2010

et une peine d'amour pour madame!

C'était décidément pas mon week-end... Après avoir failli faire un burn out live vendredi, je me suis aperçue que j'étais plus qu'angoissée à l'idée de rentrer au boulot ce matin. Je vous écris donc grâce à ma dernière journée maladie. Un indice que vous passez une année de merde? Z'avez plus de journée maladie le 10 mai alors que l'école finit dans un mois et demi et que c'est là que vous n'allez pas bien. Moche.

À bout de souffle au boulot, angoissée à l'idée de déménager seule pour la première fois de ma vie, brûlée des 3 derniers mois de célibat où j'ai abusé de tout, déçue quand même de mon histoire avec Hot Man qui était devenu moins hot depuis que nous étions séparé en continuant de partager un appart, j'ai dû prendre, hier, une décision qui me tue à petit feu.

Depuis février, je fréquentais un gars en couple. Je sais, je suis l'autre femme. La garce, la bitch, la briseuse de ménage pour celles qui sont de nature jalouse. Je suis aussi la pathétique, celle qui est en stand by, qui attend et qui ne peut se permettre de se plaindre parce qu'une maitresse se doit d'être divertissante pour ceux qui croient que ce n'est ni tout blanc ni tout noir la vie.

Je ne suis pas une personne patiente de nature. Sauf quand j'aime. Et cet homme là, il est arrivé dans ma vie comme un éclair. Il est fait pour moi. J'en suis tombée amoureuse. Malgré toutes les barrières que j'essayais de mettre, j'avais en tête des images de voyages, de matinée au lit à rêver et de bébés roucoulants. Oui, moi, je rêvais de bébés roucoulants. Il m'a donné du temps, beaucoup, depuis des mois. Il a fait ce qu'il a pu avec sa situation, mais ce n'était pas assez pour mes besoins au moment où le barrage commençait à craquer de partout.

Hier, je lui ai dit que nous ne devions plus nous voir. J'ai dû prendre la décision. Elle m'appartenait de toute façon. Il était aussi brûlé que moi, il ne l'aurait pas fait. Les hommes sont faibles devant nos émotions. Ils nous voient rarement couler alors ils s'imaginent que c'est passager quand on est sur une pente descendante.

C'est un peu l'équivalent de devoir se faire couper le bras, mais de devoir choisir lequel par soi-même devant le bourreau... Je savais que ca devait finir, malgré tout l'amour que j'ai pour lui. Encore. Depuis que je lui ai annoncé, après avoir pleuré pour la première fois depuis des mois, c'est vide à l'intérieur de moi. Une douleur qui me rappelle celle ressentie quand j'ai perdu mes bébés. Un genre de creux qui brûle et qui ne s'éteint pas. Inquiétant.

Si on m'avait dit que je vivrais une peine d'amour à 30 ans... Je ne me souvenais même plus c'était quoi. Et, pour être franche, c'est pas plus facile à 30 qu'à 15 ans. Ce sont les mêmes «peut-être qu'il se battra pour me retrouver», «peut-être que, là, il réalise combien il m'aime», «peut-être que tout va bien finir»... Parce qu'en plus, je sais qu'il m'aime. Aucun doute là-dessus. Cette nouvelle information ajoute l'humiliation à la douleur: j'en ai pas valu la peine. Voilà, c'est dit. Je n'en ai pas valu la peine.

Je retourne à mon lit pleurnicher un peu. Nan. Je vais d'abord aller fumer.

De retour de la pause autodestruction étape 1:
Vous avez une idée quant à savoir pourquoi il fait toujours un putain de soleil rayonnant les jours où vous souhaiteriez que tout le monde soit aussi triste que vous? C'est pas pour rien que j'ai toujours dit que la vie était une salope! Elle pourrait juste aller baiser quelqu'un d'autre et me foute la paix la garce.

vendredi 7 mai 2010

la journée qui vient de surclasser la pire journée de ma vie

Comment dire? Surtout maintenant que ma conduite n'est plus dictée par la petite veine qui allait m'éclater au front toute la journée...


Mes fidèles lecteurs (ceux qui savent que je ne suis une loque humaine qu'à temps partiel) se souviendront peut-être de la pire journée de ma vie... (Les autres c'est dans les archives de du 22 juin 2008, quand j'étais dépressive et médicamentée. Parce que je suis même trop loque pour faire un lien hypertexte). Cette journée qui s'achève vient de la détrôner. Et haut la main! Pas que c'était si humiliant ou si horrible que ça. Chacun de ces événements pris individuellement m'aurait moins atteinte s'ils n'avaient pas eu le mauvais goût de venir en gang. Karma, quand tu nous tient!


Je vais évidemment vous la raconter cette journée parce que l'humiliation publique est devenue ma seconde nature et que je dois me forcer à écrire ces merdes pour mieux me connaître et devenir une meilleure personne. Ouf! Je vous titille, mais je vous raconte. En vrac, toutefois. Parce que raconter la série d'événements avec les dialogues inclus me prendrait jusqu'à demain et que je fais déjà des fautes de frappe because les deux bières et les nombreuses cigarettes que j'ai prises, pas plus tard que là!


En vrac donc!


Avant-midi:


Spectacle des Francofolies de l'école à organiser pour l'après-midi: 1
Classe désorganisée et excitée à l'idée du spectacle: 1
Problème avec le souper de retraite que j'organise pour notre ancienne directrice: 1, majeur (genre «on n'a pas votre réservation». L'événement est dans 2 semaines. Quand même.)
Collègue du service de garde m'ayant accostée cavalièrement sans raison: 1
Élèves s'étant fait prendre avec des pétards alors que je les avais avertis la veille: 2
Examens du ministère bâclés par mes élèves: tous
Directeur ayant ri bêtement à l'annonce de mon burn out prochain: 1
Portes verrouillées alors que j'essayais de rentrer dans l'école de la cour: toutes
Collègue n'ayant rien fait sur le comité retraite n'ayant pas réagi à mon annonce de la catastrophe de la réservation: 1
Collègue n'ayant rien fait sur le comité retraite engueulée en claquant la porte du salon du personnel: 1
«Plein le cul de l'école» verbalisé sur un ton de menace à mes élèves: 1
Minutes passées la tête entre les genoux pour éviter d'hyperventiler alors que j'aurais dû être dans ma classe: quelques unes
«C'est juste des ti-gars» entendu par mon patron après avoir su que c'étaient les élèves qu'il avait rencontré personnellement dans son bureau cette semaine qui avaient apporté des pétards à l'école: 1 (de trop!)
«Là, madame Marie-Andrée va sortir fumer une cigarette» lancé à mon groupe alors que la veine de mon front travaillait fort pour exploser: 1
Manquements à l'éthique professionnelle en à peine 3 heures: Ishhhhh, innombrables.

Le dîner:

Gymnase à placer pour le spectacle (parce que the show must go on à ce qu'il paraît): 1
Collègues évitant mon regard nerveusement: nombreuses, très nombreuses.

L'après-midi:

Spectacle animé seule puisque ma collègue faisait une crise d'angoisse juste à y penser: 1
Micro qui me faisait passer pour une conne à chaque fois que mon directeur oubliait de remettre le son: 1 saleté de merde
Enseignants ne faisant pas de discipline pendant le spectacle: trop à mon goût ( et à celui de ma petite veine)
Enseignants venus me dire félicitations ou merci pour l'organisation: 3 (mon égo en a pris pour son rhume)
Élève au coeur brisé à que j'ai dû rassurer malgré ma fragilité émotionelle: 1 (Ma pauvre chouette! Elle n'avait pas eu une journée, mais bien une semaine de merde, elle.)
Confirmation que notre réservation pour la retraite ne tenait pas: 1

Soirée:

Minutes passées la bouche ouverte en regardant au plafond, couchée sur mon lit à éclaircir tout ça et à tenter de valider si je faisais une autre dépression: innombrables
Cigarettes fumées pour tenter de ne pas réfléchir: quelque part entre le «faudrait pas que ma mère sache ça» et le «c'est humainement impossible»


Vivement mon déménagement pour que je me fasse un cocon où j'hibernerai les 2 premières semaines de juilllet! Le temps que la petite veine reprenne sa place...