Avec la trentaine, vient encore plus d'assumation. Oui, oui, même dans mon cas, il reste de la place à plus.
Ce matin, après la douche, j'ai eu l'idée de transiter par mon kit de spinning avant de m'habiller pour le boulot. Ledit kit servant aussi de vêtement d'intérieur. Un peu pressée par le temps, j'ai décidé d'aller travailler ainsi vêtue.
Ayant fait un speech aux élèves qui se délectaient de porter un jogging pour venir à l'école pas plus tard que la semaine passée, j'ai eu droit de la part d'un de mes élèves à un: «Vous êtes vraiment trop à l'aise avec nous madame Marie-Andrée, hein?». Le tout suivi d'un regard réprobateur à mon pantalon qui pourrait, de loin, être confondu avec un jogging sans envergure. Quand j'ai monté l'escalier, j'ai enfin vu mon reflet. J'avais vraiment l'air d'être restée en pyjama. La grande classe!
Note à moi-même: ne plus répéter l'expérience. Dur d'avoir de l'autorité quand tu as l'air trop détendue. On aurait dit qu'aucune de mes interventions n'était plausible. Pour paraphraser Louis-José Houde, «personne n'a l'air menaçant en jogging.» Fait vérifié.
vendredi 26 février 2010
jeudi 25 février 2010
Finalement, j'ai paniqué pour rien
Ben oui! Avoir 30 ans, c'est comme avoir 29, 28, 27... Je me suis levée de la même façon que d'habitude, me suis coiffée et maquillée comme d'habitude et j'avais la même face que d'habitude. Pas mal pour une tentenaire finie!
J'ai passé une excellente journée au boulot: sortie avec les élèves, ma collègue chérie avait décoré ma classe, m'avait préparé un gâteau et j'ai reçu des cartes qui donnent chaud au coeur. J'ai fucksé le spinning. Parce que je le vaux bien. J'ai fini la soirée avec mes amis dans un resto-pub que j'adore, je me suis amusée et j'ai été outrageusement gâtée. Suis épanouie dans la trentaine. Voilà.
En plus, la relâche est dans un dodo. que demander de plus? L'amour? Mouin. De la stabilité? Ok, ok, j'ai compris. La cynique en moi n'est pas encore rassasiée, mais ça viendra. On l,aura elle aussi!
J'ai passé une excellente journée au boulot: sortie avec les élèves, ma collègue chérie avait décoré ma classe, m'avait préparé un gâteau et j'ai reçu des cartes qui donnent chaud au coeur. J'ai fucksé le spinning. Parce que je le vaux bien. J'ai fini la soirée avec mes amis dans un resto-pub que j'adore, je me suis amusée et j'ai été outrageusement gâtée. Suis épanouie dans la trentaine. Voilà.
En plus, la relâche est dans un dodo. que demander de plus? L'amour? Mouin. De la stabilité? Ok, ok, j'ai compris. La cynique en moi n'est pas encore rassasiée, mais ça viendra. On l,aura elle aussi!
lundi 22 février 2010
30 moins 1 jour
Ça y est! Demain, que je le veuille ou non, sera ma dernière journée dans la vingtaine.
ARGHHHH!
Dès mercredi, je dois changer de registre:
ARGHHHH!
Dès mercredi, je dois changer de registre:
- Je ne pourrai plus rire des filles qui s'habillent comme des «madames de trente ans».
- Il me faut une brassière beige (genre sans dentelle évidemment).
- Je devrai larguer CHOM et écouter Rythme FM.
- Je devrai me coucher vers 20h30 plutôt que vers 23h00 ou investir dans une crème anti-rides à 200$ le pot.
- Je devrai commencer à dire: «ce n'est plus de mon âge» lorsqu'on me proposera de sortir après 17h00.
- Il sera de bon ton de parler des années 80, 90 et 2000 parce que, oui, j'aurais connu ces trois décennies...
- Je devrai sortir au Lovers pour cruiser dans ma palette d'âge.
- Je ne pourrai plus jouer la naïve auprès des policiers. J'ai désormais l'air d'avoir l'âge de leur mère.
- Je me mettrai au tricot pour meubler mes longues soirées de célibataire n'étant plus une viande de premier choix.
- Je porterai un foulard de plastique pour épargner ma mise en pli les jours de pluie. Ma dernière coquetterie.
Et j'en passe... Suis dans la merde, hein? Surtout si c'est vrai que les filles de 30 ans sont difficiles à «caser». Misère. Aurais-je au moins assez de souffle pour parvenir à éteindre toutes mes bougies sur mon gâteau de fête? Aurais-je encore un gâteau de fête ou est-ce trop juvénile pour une madame de trente ans? Autoappitoiement quand tu nous tiens....
lundi 15 février 2010
Appelez-moi Machiavel, désormais
La semaine passée, j'avais oublié ma patience à la maison. Honnn! Mes élèves n'en ont pas souffert parce qu'ils étaient trop occupés à inventer des plans fouareux pour le remarquer. Évidemment. J'ai donc pété les plombs sur la seule personne que ça pouvait vraiment impressionner et ce fut extrêment libérateur. J'ai gueulé sur Miss English teacher (je peux mettre un check sur la liste des Choses à faire avant de mourir).
Lundi passé, il y avait film au gymnase. J'avertis ma cohorte d'hormones sur pattes qu'ils devraient avoir un comportement exemplaire s'ils ne veulaient pas passer l'après-midi à travailler le tableau de conversion des mesures plutôt que d'avoir le privilège de regarder un film sur les Olympiques. Je suis marâtre de même, parfois. Toujours est-il qu'après être revenus dans la classe parce que marcher en silence sans sauter sur les murs c'est donc difficile, on s'est retrouvés à suivre le groupe dont Miss English teacher avait la charge. Vous savez un groupe de 17 élèves de 8 ans? Genre que tu en dévisages un et que les autres se reprennent ou font pipi dans leur pantalon...
Ben, elle a réussi à ne jamais se retourner pour voir si ses élèves, qui la suivaient, étaient calmes et respectueux des règles. Jamais. Mes élèves qui marchaient les fesses serrées, (je devais avoir un truc un peu fou dans le regard.), mais les siens sautaient partout en criant et en se bousculant et je devais faire SA discipline alors qu'elle ne semblait rien entendre. Arrivés au gymnase enfin (z'imaginez pas les embouteillages que ça crée, 350 enfants qui vont au même endroit en utilisant le même couloir étroit), je lui saute presque au visage, l'accusant de mal faire son travail et de ne pas savoir gérer. Ne jamais sous-estimer une accumulation d'irritants sur plusieurs mois... Elle s'est défendue mollement et je l'ai plantée-là en lui répétant de juste faire son travail!
Bon, tout le long du film, elle m'a jeté des petits regards de victime du coin de l'oeil. Elle a le tour côté pitié, mais je ne me suis pas excusée du débordement. Certaines collègues ont même jugé bon de me féliciter. Elles auraient bien aimé avoir cette liberté de parole avec la Miss en question. Surtout quand elles ont constaté qu'elle ne m'avait plus adressé la parole de toute la semaine... Victoire!
Pour finir, et pour que le titre ait un lien quelconque, aujourd'hui, c'était pédagogique. J'avais apporté mon i-pod pour écouter de la musique en travaillant, mais j'avais oublié le fil pour le brancher. Un classique. Comme la seule personne que je connaissais à l'école susceptible d'avoir un i-pod était Miss English teacher, j'ai eu l'idée mesquine d'exploiter le côté fragile des victimes (ils ont aussi la particularité de ne jamais dire non à quelqu'un qui les a déjà exploités...). Je suis entrée dans son local, sans lui demander comment elle allait (la réponse aurait impliqué de l'empathie et j'ai usé tout le stock que j'avais en réserve pour elle) et je lui demandé si je pouvais lui emprunter son câble. Tout sourire, elle m'a demandé si je ne préférais pas avoir son radio avec une prise pour ces bidules.
Ben quin! J'ai débranché la chose, suis partie et l'ai rapportée alors que je l'avais vue déguerpir avec son accoutrail étrange. Suis machiavélique et repue de mauvaise foi pour quelques semaines...
Lundi passé, il y avait film au gymnase. J'avertis ma cohorte d'hormones sur pattes qu'ils devraient avoir un comportement exemplaire s'ils ne veulaient pas passer l'après-midi à travailler le tableau de conversion des mesures plutôt que d'avoir le privilège de regarder un film sur les Olympiques. Je suis marâtre de même, parfois. Toujours est-il qu'après être revenus dans la classe parce que marcher en silence sans sauter sur les murs c'est donc difficile, on s'est retrouvés à suivre le groupe dont Miss English teacher avait la charge. Vous savez un groupe de 17 élèves de 8 ans? Genre que tu en dévisages un et que les autres se reprennent ou font pipi dans leur pantalon...
Ben, elle a réussi à ne jamais se retourner pour voir si ses élèves, qui la suivaient, étaient calmes et respectueux des règles. Jamais. Mes élèves qui marchaient les fesses serrées, (je devais avoir un truc un peu fou dans le regard.), mais les siens sautaient partout en criant et en se bousculant et je devais faire SA discipline alors qu'elle ne semblait rien entendre. Arrivés au gymnase enfin (z'imaginez pas les embouteillages que ça crée, 350 enfants qui vont au même endroit en utilisant le même couloir étroit), je lui saute presque au visage, l'accusant de mal faire son travail et de ne pas savoir gérer. Ne jamais sous-estimer une accumulation d'irritants sur plusieurs mois... Elle s'est défendue mollement et je l'ai plantée-là en lui répétant de juste faire son travail!
Bon, tout le long du film, elle m'a jeté des petits regards de victime du coin de l'oeil. Elle a le tour côté pitié, mais je ne me suis pas excusée du débordement. Certaines collègues ont même jugé bon de me féliciter. Elles auraient bien aimé avoir cette liberté de parole avec la Miss en question. Surtout quand elles ont constaté qu'elle ne m'avait plus adressé la parole de toute la semaine... Victoire!
Pour finir, et pour que le titre ait un lien quelconque, aujourd'hui, c'était pédagogique. J'avais apporté mon i-pod pour écouter de la musique en travaillant, mais j'avais oublié le fil pour le brancher. Un classique. Comme la seule personne que je connaissais à l'école susceptible d'avoir un i-pod était Miss English teacher, j'ai eu l'idée mesquine d'exploiter le côté fragile des victimes (ils ont aussi la particularité de ne jamais dire non à quelqu'un qui les a déjà exploités...). Je suis entrée dans son local, sans lui demander comment elle allait (la réponse aurait impliqué de l'empathie et j'ai usé tout le stock que j'avais en réserve pour elle) et je lui demandé si je pouvais lui emprunter son câble. Tout sourire, elle m'a demandé si je ne préférais pas avoir son radio avec une prise pour ces bidules.
Ben quin! J'ai débranché la chose, suis partie et l'ai rapportée alors que je l'avais vue déguerpir avec son accoutrail étrange. Suis machiavélique et repue de mauvaise foi pour quelques semaines...
samedi 13 février 2010
Opération commando, recherche d'identité et saletés de bonbons à la cannelle (ou Je me défoule, vous subissez !)
J'ai passé la semaine sans identité. Évidemment, sans preuve de qui vous êtes réellement, vous êtes plus prudente. Entre autres pour éviter les contraventions qui nécessiteraient de longues explications, mais aussi pour éviter de mourir en vivant la gêne de ne pas être identifiée si vous avez un accident (je sais, j'ai eu une semaine d'un positivisme sans nom)...
Lundi soir, je devais rencontrer Ex-Amoureux au notaire dans un petit village montérégien. J'en ai donc profité pour aller au bureau microscopique de la SAAQ du coin, me disant que ce serait rapide et que je pourrais obtenir le permis attestant que je suis une brunette de 165 cm, aux yeux bruns, qui peut conduire des automobiles de quatre roues sans ses lunettes. Fière de mon initiative, je trainais tout ce qui pouvait ressembler de loin à une preuve d'identité (mon extrait de naissance, des factures de tout acabit, mon dernier relevé de paye, ma photo d'école en début d'année avec mon NOM dessus. Tsé, tant qu'à être crédible...).
Après avoir poussé mille et un soupirs parce que la préposée au guichet numéro 1 jasait avec la femme à la coupe Longueuil qui devait être sa voisine de rue sans se presser, je me suis fait cavalièrement retournée de bord parce que je n'avais pas de papiers d'identité. J'ai eu un flash de la Maison des fous dans Astérix. Vous vous souvenez? Jamais le bon formulaire, jamais le bon bureau et on court comme des cons sauf que, pour nous, la potion magique et le temps libre ne sont pas des options...
Toute cette attente pour me faire dire que je devais «absolument aller au bureau régional», qu' «ils étaient ouvert de 8h30 à 16h30» et, acheva-t-elle avec le sourire d'une sadique pour me faire regretter mes soupirs inconvenants exprimés plus tôt, «vous devrez prévoir AU MOINS une heure et demie».
Ben quin! Prendre un après-midi de congé pour aller poireauter à la SAAQ, ma semaine s'annonçait de tout repos! Z'avez remarqué que les merdes viennent rarement individuellement? On est juste lundi je vous rappelle!
Après la SAAQ, je suis allée chez le notaire pour la dernière étape de notre séparation. C'était la vente officielle de ma part de la maison à Ex-Amoureux. Je dois admettre que le fait que ce soit officiellement fini toutes ces démarches qui duraient depuis 1 an et demi, m'a laissée un peu émue/déprimée... Mais bon, on «tourne la page!» comme le chantaient les Simard.
Mardi, je demande à pouvoir m'absenter de l'assemblée générale pour aller retrouver mon identité dans les sombres locaux du gouvernement. Arrivée au guichet, j'ai dû subir un interrogatoire en règle: noms, 5 dernières adresses, infos sur ma voiture, sur mon ancienne voiture, sur ma première voiture, nom de fille de ma mère, date de renouvellements... Tout cela alors qu'elle devait avoir ma putain de photo dans sa face sur son écran tout le long de la discussion. J'ai fini par la convaincre que j'étais bien la Marie-Andrée en question et on a repris les photos pour une nouvelle carte de la RAMQ (au moins, ils font ça en même temps) et pour mon nouveau permis. J'ai osé demandé le nouveau permis Plus (celui qui sert de passeport si on va aux États-Unis en voiture), mais elle m'a dit qu'il fallait que je revienne. Avec mes nouvelles pièces d'identité! Je suis donc partie, à reculons, sans croiser le regard de la préposée pour éviter de l'affoler. Il y avait un genre de folie malsaine dans l'air...
Mercredi matin, j'étais déprimée parce qu'on m'avait dit que c'était difficile pour une fille de 30 ans d'espérer refaire sa vie et que j'y ai cru. Question de me défouler de toutes ces émotions, je suis allée spinner. Notre prof étant en vacances, c'était une remplaçante qui donnait le cours. Une fille mesurant 3 pouces de moins que moi, pesant au moins 10 livres de plus et qui arborait, à 40 ans, la plus indécente des queues de cheval grichoue...
Elle, son truc, c'est le sprint. Vous dire combien long peut être une heure de sprints entrecoupés de statues (le torse ne doit pas bouger, mais on pédale avec de la résistance)! Elle ne faisait pas la moitié de ce qu'elle nous demandait et je la soupçonne d'avoir autant réglé son vélo pour reprendre son souffle. J'ai évidemment eu envie de chialer à toutes les fois qu'elle disait qu'il était important de «respecter son rythme»! on a même du enlever la selle de notre vélo alors qu'elle gardait la sienne. Pfft! Comme si je n'arrivais pas à faire les exercices que je donne aux élèves. Tsé.
Pour couronner ma journée, j'ai dû aller au vétérinaire avec les deux chatonnes pour faire vérifier leurs bedaines post-opératoires. 20 minutes de miaulage et de feulements de colère à l'aller, comme au retour. J'en ai déduit qu'elles n'aimaient pas Pierre Lapointe, mais j'ai tout de même augmenté le volume pour ne plus avoir à les endurer.
Jeudi, il ne m'est rien arrivé d'outrageusement désagréable, mais mes élèves étaient, inversement à ma patience, en feu. Criage, non-respect des consignes et autres débordements désagréables semblaient être le menu du jour. Je ne sais si c'est le bar open de ti-coeurs à la cannelle ou l'arrivée prochaine de la St-Valentin, mais les hormones étaient dans le tapis...
Vendredi matin, c'était mon opération commando pour le Front commun. Avec une amie, nous devions aller distribuer des signets «La fonction publique, au coeur de nos vies» à la gare du train de banlieue. Il devait faire au moins -1000 degrés dans le couloir du rail du chemin de fer et c'est la morve au nez qu'on a dû aborder des travailleurs peu réceptifs à nos discours sur l'importance de la fonction publique au Québec. (Objectivement, après avoir vécu les méandres de la SAAQ, je serais la première à l'avoir dans le cul la fonction publique!)
Comme l'endroit où devait se dérouler notre mission était plutôt désert, nous avons pris l'initiative d'aller au terminus d'autobus distribuer nos signets sur les pare-brise des voitures stationnées. Au final, nous aurions pu pondre une thèse sur les différents types d'essuie-glace. Saviez-vous qu'il y avait les mous, les flexibles, les rouillés (toujours arborés sur une voiture en moins bon état encore), les solides qui collent au pare-brise, les fins, les larges et mous (qui doivent être peu efficaces en cas de verglas), les caoutchoucs fuyants, les relevés (on annonçait pas de givre hier matin pourtant...), les «Tu veux me mettre un signet? Salis-le ton manteau!»? J'en oublie sûrement, mais c'est parce que je suis encore sous le choc des deux heures passées dehors.
Quand je suis retournée au boulot après ça, j'avais deux pages de commentaires de la part de la suppléante. K... avait imité l'accent des Africains et elle avait mal interprété son intention (ma faute! Je passe mon temps à imiter des voix et des accents pour les faire rire.), les garçons qui jouent au soccer à la récré se sont lancés de la merde de chien et se sont salis, ce qui a dégénéré, mon grand ado qui met du désodorisant en vapo censé attirer les filles avait été sorti de la classe 4 fois et le contrôle d'études avait été mal corrigé (ma faute encore! J'avais oublié d'expliquer comment répartir les 18 points sur les 9 questions en math... 9 questions... 18 points... J'avoue avoir été très négligente).
Je n'ai pas eu une minute à moi tant leurs questions fusaient de partout: «Où vous étiez?» , «Qu'est-ce qu'on fait à 14h?», «Est-ce que vous avez lu mon poème?», «Est-ce que c'est elle qui va vous remplacer la semaine prochaine encore?», etc. Les pauvres ti-loups ont dû subir le speach de la confiance que j'aimerais conserver quand je m'absente et on a fini la journée au labo. J'ai perdu patience et j'ai crié: «Là, les filles, arrêtez de crier! Vous êtes toujours en train de vous disputer quand vous travaillez ensemble, mais vous vous entêtez! Ça suffit! Je ne veux plus rien entendre!». Mon ami, passant par là, m'a fait remarquer qu'elles n'avaient ni parlé fort ni ne s'étaient vraiment disputées. Misère. J'étais devenue une mégère.
À la cloche, j'avais déjà mon manteau sur le dos, ma cigarette était dans ma main avec mon briquet et un élève autiste âgé de 5 ans a fait mine de me tirer dessus avec une arme imaginaire. Je commençais aussi à avoir un curieux et désagréable mal de gorge que j'attribue maintenant au bar open de ti-coeurs à la cannelle valentinesques dans lequel, moi la première, nous avons tous pigé avec nos doigts pas propres toute la semaine. Comme si je cultivais la fausse croyance que la cannelle avait des propriétés anti-bactériennes («ça brûle la langue, ça doit repousser les microbes!»)
Non mais! C'est quoi cette merde de semaine? On se croirait dans un mauvais téléroman. Encore.
Lundi soir, je devais rencontrer Ex-Amoureux au notaire dans un petit village montérégien. J'en ai donc profité pour aller au bureau microscopique de la SAAQ du coin, me disant que ce serait rapide et que je pourrais obtenir le permis attestant que je suis une brunette de 165 cm, aux yeux bruns, qui peut conduire des automobiles de quatre roues sans ses lunettes. Fière de mon initiative, je trainais tout ce qui pouvait ressembler de loin à une preuve d'identité (mon extrait de naissance, des factures de tout acabit, mon dernier relevé de paye, ma photo d'école en début d'année avec mon NOM dessus. Tsé, tant qu'à être crédible...).
Après avoir poussé mille et un soupirs parce que la préposée au guichet numéro 1 jasait avec la femme à la coupe Longueuil qui devait être sa voisine de rue sans se presser, je me suis fait cavalièrement retournée de bord parce que je n'avais pas de papiers d'identité. J'ai eu un flash de la Maison des fous dans Astérix. Vous vous souvenez? Jamais le bon formulaire, jamais le bon bureau et on court comme des cons sauf que, pour nous, la potion magique et le temps libre ne sont pas des options...
Toute cette attente pour me faire dire que je devais «absolument aller au bureau régional», qu' «ils étaient ouvert de 8h30 à 16h30» et, acheva-t-elle avec le sourire d'une sadique pour me faire regretter mes soupirs inconvenants exprimés plus tôt, «vous devrez prévoir AU MOINS une heure et demie».
Ben quin! Prendre un après-midi de congé pour aller poireauter à la SAAQ, ma semaine s'annonçait de tout repos! Z'avez remarqué que les merdes viennent rarement individuellement? On est juste lundi je vous rappelle!
Après la SAAQ, je suis allée chez le notaire pour la dernière étape de notre séparation. C'était la vente officielle de ma part de la maison à Ex-Amoureux. Je dois admettre que le fait que ce soit officiellement fini toutes ces démarches qui duraient depuis 1 an et demi, m'a laissée un peu émue/déprimée... Mais bon, on «tourne la page!» comme le chantaient les Simard.
Mardi, je demande à pouvoir m'absenter de l'assemblée générale pour aller retrouver mon identité dans les sombres locaux du gouvernement. Arrivée au guichet, j'ai dû subir un interrogatoire en règle: noms, 5 dernières adresses, infos sur ma voiture, sur mon ancienne voiture, sur ma première voiture, nom de fille de ma mère, date de renouvellements... Tout cela alors qu'elle devait avoir ma putain de photo dans sa face sur son écran tout le long de la discussion. J'ai fini par la convaincre que j'étais bien la Marie-Andrée en question et on a repris les photos pour une nouvelle carte de la RAMQ (au moins, ils font ça en même temps) et pour mon nouveau permis. J'ai osé demandé le nouveau permis Plus (celui qui sert de passeport si on va aux États-Unis en voiture), mais elle m'a dit qu'il fallait que je revienne. Avec mes nouvelles pièces d'identité! Je suis donc partie, à reculons, sans croiser le regard de la préposée pour éviter de l'affoler. Il y avait un genre de folie malsaine dans l'air...
Mercredi matin, j'étais déprimée parce qu'on m'avait dit que c'était difficile pour une fille de 30 ans d'espérer refaire sa vie et que j'y ai cru. Question de me défouler de toutes ces émotions, je suis allée spinner. Notre prof étant en vacances, c'était une remplaçante qui donnait le cours. Une fille mesurant 3 pouces de moins que moi, pesant au moins 10 livres de plus et qui arborait, à 40 ans, la plus indécente des queues de cheval grichoue...
Elle, son truc, c'est le sprint. Vous dire combien long peut être une heure de sprints entrecoupés de statues (le torse ne doit pas bouger, mais on pédale avec de la résistance)! Elle ne faisait pas la moitié de ce qu'elle nous demandait et je la soupçonne d'avoir autant réglé son vélo pour reprendre son souffle. J'ai évidemment eu envie de chialer à toutes les fois qu'elle disait qu'il était important de «respecter son rythme»! on a même du enlever la selle de notre vélo alors qu'elle gardait la sienne. Pfft! Comme si je n'arrivais pas à faire les exercices que je donne aux élèves. Tsé.
Pour couronner ma journée, j'ai dû aller au vétérinaire avec les deux chatonnes pour faire vérifier leurs bedaines post-opératoires. 20 minutes de miaulage et de feulements de colère à l'aller, comme au retour. J'en ai déduit qu'elles n'aimaient pas Pierre Lapointe, mais j'ai tout de même augmenté le volume pour ne plus avoir à les endurer.
Jeudi, il ne m'est rien arrivé d'outrageusement désagréable, mais mes élèves étaient, inversement à ma patience, en feu. Criage, non-respect des consignes et autres débordements désagréables semblaient être le menu du jour. Je ne sais si c'est le bar open de ti-coeurs à la cannelle ou l'arrivée prochaine de la St-Valentin, mais les hormones étaient dans le tapis...
Vendredi matin, c'était mon opération commando pour le Front commun. Avec une amie, nous devions aller distribuer des signets «La fonction publique, au coeur de nos vies» à la gare du train de banlieue. Il devait faire au moins -1000 degrés dans le couloir du rail du chemin de fer et c'est la morve au nez qu'on a dû aborder des travailleurs peu réceptifs à nos discours sur l'importance de la fonction publique au Québec. (Objectivement, après avoir vécu les méandres de la SAAQ, je serais la première à l'avoir dans le cul la fonction publique!)
Comme l'endroit où devait se dérouler notre mission était plutôt désert, nous avons pris l'initiative d'aller au terminus d'autobus distribuer nos signets sur les pare-brise des voitures stationnées. Au final, nous aurions pu pondre une thèse sur les différents types d'essuie-glace. Saviez-vous qu'il y avait les mous, les flexibles, les rouillés (toujours arborés sur une voiture en moins bon état encore), les solides qui collent au pare-brise, les fins, les larges et mous (qui doivent être peu efficaces en cas de verglas), les caoutchoucs fuyants, les relevés (on annonçait pas de givre hier matin pourtant...), les «Tu veux me mettre un signet? Salis-le ton manteau!»? J'en oublie sûrement, mais c'est parce que je suis encore sous le choc des deux heures passées dehors.
Quand je suis retournée au boulot après ça, j'avais deux pages de commentaires de la part de la suppléante. K... avait imité l'accent des Africains et elle avait mal interprété son intention (ma faute! Je passe mon temps à imiter des voix et des accents pour les faire rire.), les garçons qui jouent au soccer à la récré se sont lancés de la merde de chien et se sont salis, ce qui a dégénéré, mon grand ado qui met du désodorisant en vapo censé attirer les filles avait été sorti de la classe 4 fois et le contrôle d'études avait été mal corrigé (ma faute encore! J'avais oublié d'expliquer comment répartir les 18 points sur les 9 questions en math... 9 questions... 18 points... J'avoue avoir été très négligente).
Je n'ai pas eu une minute à moi tant leurs questions fusaient de partout: «Où vous étiez?» , «Qu'est-ce qu'on fait à 14h?», «Est-ce que vous avez lu mon poème?», «Est-ce que c'est elle qui va vous remplacer la semaine prochaine encore?», etc. Les pauvres ti-loups ont dû subir le speach de la confiance que j'aimerais conserver quand je m'absente et on a fini la journée au labo. J'ai perdu patience et j'ai crié: «Là, les filles, arrêtez de crier! Vous êtes toujours en train de vous disputer quand vous travaillez ensemble, mais vous vous entêtez! Ça suffit! Je ne veux plus rien entendre!». Mon ami, passant par là, m'a fait remarquer qu'elles n'avaient ni parlé fort ni ne s'étaient vraiment disputées. Misère. J'étais devenue une mégère.
À la cloche, j'avais déjà mon manteau sur le dos, ma cigarette était dans ma main avec mon briquet et un élève autiste âgé de 5 ans a fait mine de me tirer dessus avec une arme imaginaire. Je commençais aussi à avoir un curieux et désagréable mal de gorge que j'attribue maintenant au bar open de ti-coeurs à la cannelle valentinesques dans lequel, moi la première, nous avons tous pigé avec nos doigts pas propres toute la semaine. Comme si je cultivais la fausse croyance que la cannelle avait des propriétés anti-bactériennes («ça brûle la langue, ça doit repousser les microbes!»)
Non mais! C'est quoi cette merde de semaine? On se croirait dans un mauvais téléroman. Encore.
samedi 6 février 2010
Ma vie est un téléroman qui serait diffusé à 13h
Au gym hier (parce que oui, je fais toujours du spinning deux fois par semaine!)
Moi, légèrement crinquée par une insomnie due à mon couple qui prend l'eau et par une matinée de formation en résolution de problèmes où j'ai, entre autres, pu confirmer qu'une de mes collègues était vraiment connasse: Oh merde, Michelle, je ne trouve pas mon cadenas!
(Affirmation suivie de recherches futiles dans mon sac à main où je ne trouve jamais rien et dans mon sac de sport partiellement vidé sur le banc.)
Michelle: Je ne verrouille jamais, laisse tout ça là...
Moi: Ah ouin? Pas de danger, tu es sûre?
Michelle: Ben, il ne m'est jamais rien arrivé ici.
(Voyez-vous, Michelle, elle, a un bon karma. J'aurais dû retourner illico à la voiture pour y planquer mon sac à main, mais j'ai décidé de faire confiance à la nature humaine. Pfft!)
Une heure de craque humide et de fesses/cuisses/orgueuil meurtris plus tard...
J'ouvre la porte de mon casier et mes choses ont été déplacées étrangement. Évidemment.
Moi: Michelle, on m'a volé mon portefeuille!!
Michelle, super mal à l'aise: Mariiiiiie, je suis vraiment désolée. (Suivi d'autres démonstrations d'empathie si caractéristiques de cette amie formidable)
Après avoir vérifié toutes les poubelles, laissé mon nom à l'accueil, paniqué une 2e fois et sacré tout mon saoul, Michelle a offert de me prêter de l'argent puisque toutes mes cartes étaient dans le portefeuille porté disparu (qui ne contenait d'ailleurs que ça, puisque je devais avoir pour un gros 17.50 en cash. Tsé. Belle prise voleuse audacieuse!).
J'ai donc dû faire annuler toutes mes cartes et j'ai repaniqué en me disant que je n'avais plus de permis de conduire, plus de carte soleil, plus de carte d'assurance sociale et, surtout, plus de carte La Senza, que je venais d'acheter en vue de mon célibat prochain. Fait chier!
Quand je suis finalement revenue à la maison, tout de même requinquée parce que la sale chapardeuse n'avait pas pris mon i-pod, mes clés et mes cigarettes (ça aurait été le comble!), j'ai tout bêtement trouvé mon traître de cadenas sous mon attelle de poignet, DANS mon sac de sport.
Je crois désormais dur comme fer aux appels à l'univers puisque la veille, en allant magasiner, j'avais fouiné dans la section des porte-monnaie en me disant que j'aurais besoin d'en acheter un nouveau. Bravo championne! L'Univers écoute faque apprends à fermer ta gueule avec tes souhaits qui tournent mal...
Je ne vous avais pas raconté que pendant les Fêtes, j'avais, presque sérieusement, souhaité attraper une gastro pour perdre, sans trop de difficultés, les kilos en trop provenant des tonnes de chocolat données par les élèves? Ben je l'ai eue la saleté de gastro. Deux fois! Univers, j'aimerais vraiment que tu comprennes que mes désirs du moment ne sont pas tous obligés d'être comblés.
Moi, légèrement crinquée par une insomnie due à mon couple qui prend l'eau et par une matinée de formation en résolution de problèmes où j'ai, entre autres, pu confirmer qu'une de mes collègues était vraiment connasse: Oh merde, Michelle, je ne trouve pas mon cadenas!
(Affirmation suivie de recherches futiles dans mon sac à main où je ne trouve jamais rien et dans mon sac de sport partiellement vidé sur le banc.)
Michelle: Je ne verrouille jamais, laisse tout ça là...
Moi: Ah ouin? Pas de danger, tu es sûre?
Michelle: Ben, il ne m'est jamais rien arrivé ici.
(Voyez-vous, Michelle, elle, a un bon karma. J'aurais dû retourner illico à la voiture pour y planquer mon sac à main, mais j'ai décidé de faire confiance à la nature humaine. Pfft!)
Une heure de craque humide et de fesses/cuisses/orgueuil meurtris plus tard...
J'ouvre la porte de mon casier et mes choses ont été déplacées étrangement. Évidemment.
Moi: Michelle, on m'a volé mon portefeuille!!
Michelle, super mal à l'aise: Mariiiiiie, je suis vraiment désolée. (Suivi d'autres démonstrations d'empathie si caractéristiques de cette amie formidable)
Après avoir vérifié toutes les poubelles, laissé mon nom à l'accueil, paniqué une 2e fois et sacré tout mon saoul, Michelle a offert de me prêter de l'argent puisque toutes mes cartes étaient dans le portefeuille porté disparu (qui ne contenait d'ailleurs que ça, puisque je devais avoir pour un gros 17.50 en cash. Tsé. Belle prise voleuse audacieuse!).
J'ai donc dû faire annuler toutes mes cartes et j'ai repaniqué en me disant que je n'avais plus de permis de conduire, plus de carte soleil, plus de carte d'assurance sociale et, surtout, plus de carte La Senza, que je venais d'acheter en vue de mon célibat prochain. Fait chier!
Quand je suis finalement revenue à la maison, tout de même requinquée parce que la sale chapardeuse n'avait pas pris mon i-pod, mes clés et mes cigarettes (ça aurait été le comble!), j'ai tout bêtement trouvé mon traître de cadenas sous mon attelle de poignet, DANS mon sac de sport.
Je crois désormais dur comme fer aux appels à l'univers puisque la veille, en allant magasiner, j'avais fouiné dans la section des porte-monnaie en me disant que j'aurais besoin d'en acheter un nouveau. Bravo championne! L'Univers écoute faque apprends à fermer ta gueule avec tes souhaits qui tournent mal...
Je ne vous avais pas raconté que pendant les Fêtes, j'avais, presque sérieusement, souhaité attraper une gastro pour perdre, sans trop de difficultés, les kilos en trop provenant des tonnes de chocolat données par les élèves? Ben je l'ai eue la saleté de gastro. Deux fois! Univers, j'aimerais vraiment que tu comprennes que mes désirs du moment ne sont pas tous obligés d'être comblés.
Inscription à :
Articles (Atom)