samedi 31 mai 2008

Réno-spectacle

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ce blogue se nommait La foire aux rénovations? Certainement pas parce qu'on ne fait que rénover ou encore pour tenter de ploguer un ancien film de Tom Hanks qui passe et repasse à TVA l'après-midi. Oh, que non! Amoureux et moi sommes aussi des bêtes de foire. Quand un de nous fait un truc louche, aussitôt l'autre le traite de bête de foire en prenant un air apeuré de circonstance. Comme je prends des médicaments pour m'aider à remonter la pente depuis quelques temps, et que les-dits médicaments ont pour effet secondaire la diminution de ma vigilance et de ma concentration, de me rendre insomniaque et de me rendre plus énervée que jamais, je suis, ces jours-ci, plus souvent qu'autrement LA bête de foire de notre couple.

Étant à la maison plutôt qu'au travail, j'ai perdu l'habitude de vivre des humiliations devant témoins. Je garde ça pour moi. Comme Amoureux est retourné au boulot et qu'il n'existe pas d'humiliation sans public, j'ai été plutôt servie lorsque j'ai reculé en voiture sur ma chaise pliante de camping bien rangée sur mon terrain et que je l'ai traînée, accrochée sous l'auto, jusqu'au bout de la rue où un passant charitable m'a regardée, les yeux ronds comme des soucoupes en criant et en gesticulant. En arrêtant ma voiture pour voir ce qu'il me voulait, j'ai eu un flash et je lui ai dit, le tout accompagné d'un sourire fendu jusqu'aux oreilles prouvant la totale absence de dignité: «J'imagine que vous essayez de me dire que ma chaise de camping est accrochée après mon auto?». Le regard... Si vous aviez vu le regard. On pouvait y lire: «Oh non, mais la cooooonnne! Elle le sait en plus!». Il s'est glissé sous ma voiture pour la déprendre (n'osant me confier une tâche aussi dangereuse avec mon quotient intellectuel présumé) et l'a bien rangée dans le coffre où elle ne risquait plus de causer des dommages. Il aurait sûrement voulu me ranger aussi dans le coffre. Quand je me suis finalement retournée (la scène s'est jouée en environ 1 minute trente secondes), les deux menuisiers travaillant chez moi étaient presque au milieu de la rue, tentant, avec un succès mitigé, de me faire signe pour me prévenir depuis que j'avais quitté la maison. Si je savais rougir! Mais, dans mon cas, on range cette incapacité dans le même compartiment inatteignable du cerveau que le sifflement, le maniement des baguettes et le découpage de peinture.

J'ai pris mon temps avant de revenir à la maison où j'ai tout de même dû aller essayer de me justifier un peu. J'ai eu droit à deux sourires en coin inaltérables, relevés d'une promesse de raconter l'anecdote avec grand plaisir lorsqu'on leur demanderait sur quel projet de rénovation ils travaillaient en ce moment... Seigneur! Michel, le plus joyeux des deux a même lancé: «C'est le fun travailler ici, on a même droit à un spectacle!». Mon manque d'habileté fait office de spectacle! D'où «La foire» dans le titre. Ça aurait aussi pu être «La fouare aux rénovations» quand tout nous chiait fouareusement dans les mains, mais c'est dans ma nature d'être optimiste.

mardi 27 mai 2008

À la demande d'Amoureux...

Mais que se passe-t-il de nouveau au royaume des rénovations? L'auteur de ces lignes fait toujours autant d'insomnie, n'est toujours pas retournée au travail, est encore déprimée et son couple évolue dans le plus grand des désordres pour finir sa maison de rêves. Pour rattraper mon indigne paresse des derniers jours, voici de quoi vous rincer l'oeil (et je ne parle pas d'Amoureux en bedaine).
Certaines choses ne changent pas. On est toujours autant dans la bouette en devenir.
Jusqu'à la semaine dernière, le terrain n'était pas du tout encombré par autant d'obstacles à déplacer à chaque fois qu'on voulait tondre la pelouse/ mettre le linge sur la corde/ se rendre à la grange


Certaines vivaces tentaient de survivre sous les dalles de béton habilement déposée dessus (mais Amoureux qui trouve que je lui en demande décidément trop les a déplacées depuis)

À l'intérieur c'était beaucoup mieux... Plus logeable et surtout plus ordonné.

Pourquoi diable mes livres étaient-ils tous sur la table de cuisine?

C'est que tant qu'à y être (phrase de merde qui rend la fin de toute rénovation impossible à voir venir), on a décidé de refaire isoler le plafond de l'entrée. Et tant qu'à y être, on a décidé de refaire l'électricité et aussi les murs. Adieu élégants panneaux de préfini, vous me manquerez!

Vous aussi, petites tuiles en carton blanc qui garnissiez le plafond! Dieu sait que vous avez pourtant dû avoir du style en 1960...
Pour avoir une idée de ce dont avait l'air la pièce à notre arrivée, descendez complètement au bas de la page.

Amoureux avait choisi de prendre une semaine de vacances la semaine passée. Il ne s'est pas trop reposé, mais il a fait du beau travail.

L'entrée en chantier:

La cuisine qui en subit les contrecoups.

Toile de plastique pour protéger le reste de la maison de *tousse, tousse* toute la poussière et mur qui avance à vue d'oeil.

Paraît que poser du gypse sur des murs tout croches, c'est de la merde. Pour ma part, je trouve qu'il s'en est bien sorti.

Une fois la pièce peinte, Amoureux démontre une fois de plus ses talents en posant de la tapisserie au plafond. Quant à moi, je la tenais sans trop de conviction pour l'aider à la poser en subissant de férquents «Focus, Marie! Focus!». Pfft!

Quand la foutue tapisserie a commencé à décoller par endroit, Amoureux y a veillé au grain. Notez l'exacto guettant les poches d'air à éliminer.

Vint ensuite l'installation de moulures où ma concentration n'entrait pas en jeu puisque j'étais responsable de les peindre sur des chevalets avant qu'elles ne soient posées.

Une fois presque débarrassée des outils. Manque plus que le garde-robe, les portes françaises qui sépareront la cuisine de l'entrée et les rideaux pour garder la seule intimité qui nous reste maintenant que tout le village reluque sans cesse l'avancée des travaux.

Joli et, surtout, presque fini!

Et dehors? parce que l'uréthane a eu le temps de tourner au orangé entre-temps...

Nous étions bien contents de voir enfin arriver notre revêtement.

On admire la grâce avec laquelle le livreur évite de scraper mon lilas.

Les charpentiers ont commencé à l'installer vendredi matin et, comme il a plu, nous avons passé le week-end avec un devant de maison à moitié fini. Rien pour enrayer la rumeur de notre ruine prochaine dans le village.

Mais, depuis hier, ça avance vite! Voici où nous en sommes en ce moment:

La façade vue de près:
La façade ce matin. Il reste les boîtes à fleurs, le luminaire, l'adresse, la boîte aux lettres, le panier suspendu et les vieilles portes antiques à ajouter, mais c'est déjà ça!













































































vendredi 16 mai 2008

Note à moi-même

Trop de café = insomnie
Insomnie = questionnement
Questionnement = angoisse
Angoisse = insomnie
Insomnie = cernes d'une profondeur abyssale s'ajoutant aux cernes que j'avais déjà

Décidément, le café ce n'est pas bien.

jeudi 15 mai 2008

Je me demande si...

Je viens de constater que je me suis fait voler dans mon auto. Ils ont pris mes CD (cachés sous le siège quand même!), mes lunettes soleil et ont foutu le bordel dans mon coffre à gants et dans le mini compartiment de l'acoudoir. La chose semble s'être produite entre 21h00 hier soir et ce matin. Un énorme lampadaire éclaire mon terrain, j'ai une lumière qui détecte les mouvements et mon stationnement (et ma maison) est collé sur la rue. Non mais, faut vraiment être effronté!

Quand le policier (un assez beau spécimen, je dois l'avouer) m'a demandé si j'avais des suspects en tête, j'ai immédiatement pensé à eux...

Ça commence drôlement bien une journée de pluie toute cette merde.

vendredi 2 mai 2008

C'est qui?

C'est qui qui a passé une journée dans des no man's lands dignes de Beyrouth? Celle qui exagère un tantinet en comparant une petite excavation de routine à un désastre comme Beyrouth.

C'est qui qui a eu la frousse quand elle a vu qu'ils nettoyaient le solage (ainsi que ses craques) avec un boyau haute pression? C'est la même qui a fait 20 allers-retours (épuisants) dans la cave pour vérifier si l'eau n'y entrait pas (pour une dernière fois, par contre).


C'est qui qui se félicitait d'avoir choisi de l'uréthane pour isoler? Bon, c'est surtout Amoureux qui est en franche compétition avec un voisin plus loin sur la rue qui rénove aussi sa maison (qui est comme la nôtre). Le voisin a choisi des panneaux d'isolant rigide, ce qui fait gagner Amoureux dans cette très éloquente démonstration de virilité. Par contre, nous ça fait un mois qu'on a commencé (ne sous-estimons pas les rumeurs d'un petit village où le bruit courait que nous étions ruinés?!?) et eux auront tout fini en une semaine. Mais ce ne sera pas aussi bien fait ou aussi joli, hein Amoureux?
Notez comme l'uréthane épouse bien la matière première de ma maison. Pour ceux qui n'y connaissent rien en rénovation, la matière première sur une vieille maison n'est pas la pierre. Ce n'est pas non plus le bois. La matière première c'est... LES CRAQUES! Omniprésentes, les dénombrer est impossible.
C'est qui qui s'est fait prendre à jaser avec un vieux monsieur qui s'ennuie et qui passe tous les jours, raconter la même histoire, aux gars qui travaillent ici? Elle est au fond, pas coiffée, mal habillée et elle n'arrive pas à fuir. Pour votre plaisir, une dramatisation de la conversation (version allégée): Lui- «Un dénommé Wilson qui habitait ici. Vendait des souliers le Wilson. Étaient chers les souliers de Wilson. Une maison de pièces comme ça, ça se bâtit plus de nos jours. Coûterait trop cher. Un dénommé Wilson qui habitait ici. Vendait des souliers le Wilson.» Moi- «...»(Vous avez compris le principe?)
C'est qui qui trouvait qu'il y avait un peu trop de choses à surveiller autour de son solage? La poule pas de tête qui ne rêvait que d'aller faire une loooongue sieste.

C'est qui qui va vivre dans une maison en mousse de peppermint verte en attendant «the revêtement»? Celle qui se dit que ça aurait pu être pire, genre peppermint rose et qui espère que les retraités du coin n'auront pas envie de venir la lècher. Ça a beau être un dérivé de soya, ça ne doit pas être très digeste...
C'est qui qui a transformé le terrain du voisin en potager potentiel?
C'est la pelle mécanique!

C'est qui qui n'avait pas songé qu'elle vivrait dans un champ de bouette aussitôt qu'il pleuvra? Euh... Ça ça craint un peu à avouer.



















jeudi 1 mai 2008

Parce que, même épuisée, il y a des choses qui doivent se faire (attention: auto-appitoiement sur la fin).

Mon sympathique/bordélique bureau encombré par le déménagement
En montant l'escalier, on voyait ceci.
Quelques jours plus tard, plus de bureau!
La pièce qui puait, avant le massacre.
Pendant le massacre. Certains aidants y ont sacrifié leurs poumons, d'autres leur désir d'avoir un jour une vieille maison...
Ce n'est pas le terrain de jeux d'un sociopathe. On apprend avec l'expérience paraît-il.
Il y en a que les rénovations ne stressent pas trop.
Le deuxième étage une fois débarrassé de ses murs et plafonds (malheureusement pas de toute sa poussière). Notons les discrètes craques entre les planches qui nous permettent de voir le jour et de sentir l'air froid par la même occasion.

Ohhhh, il fait chaud! 3 à 6 pouces d'uréthane partout, ça fait la job. Paraît que j'aurai chaud l'hiver prochain et que ce sera frais cet été.
Faites pas le saut! Ben oui, j'avais ce monstre saccageur de pelouse tout autour de la maison ce matin. Pas de quoi déprimer.
Son solage exposé aux regards, la maison doit se sentir vraiment toute nue.

Paraît qu'on n'y verra que du feu quand toute la terre sera remise en place.
Notez les craques entre les pierres qui ont vraiment besoin d'être scellées. Plus jamais l'eau n'osera s'approcher.

Une voisine est venue prendre des photos pendant qu'ils creusaient. Si ça, ça fait pas village!
Prochaine étape (supposément cet après-midi): l'isolation extérieure.

C'est intriguant de voir tout ça aller, mais j'ai perdu beaucoup beaucoup d'intérêt pour cet énorme projet. Les rénovations allaient de paire avec l'arrivée d'un bébé et tout le deuxième étage devait être rénové juste pour ça. Difficile de ne pas y penser constamment et de vouloir s'y impliquer. Surtout, c'est difficile d'essayer d'aller mieux quand on stresse pour l'argent qui diminue/disparaît d'un coup à cause d'un arrêt de travail, quand notre amoureux est fatigué, mais qu'on n'arrive pas à l'aider et qu'on sait qu'il s'inquiète, quand notre maison est un perpétuel chantier de construction et qu'on se fait répéter qu'on devrait bouger et faire des activités alors qu'on n'a ni l'énergie ni les sous pour le faire...