jeudi 27 décembre 2007

Un fantasme pour Noël

Non, ce blogue ne s'est pas transformé pendant les Fêtes en un lieu pour narrer des trucs salaces et croustillants à l'intention des dix-huit ans et plus, bien que l'idée m'ait effleuré l'esprit à au moins une occasion, un soir où j'avais abusé de vin. Ce que vous lirez ici est entièrement vrai et vous dire la satisfaction que j'en ai retirée m'est difficile tant les sensations ressenties dépassent parfois la force des mots et me laissent encore pantoise.

Ça faisait plusieurs année qu'Amoureux et moi avions envie de faire ça à trois, juste pour briser la routine et pour voir quels nouveaux plaisirs cela nous procurerait. Nous l'avions déjà fait à quelques reprises avec des amis en visite à la maison, l'alcool aidant à faire tomber les inhibitions, mais nous n'avions jamais vraiment planifié la chose. C'était toujours eux qui nous l'offrait spontanément et nous embarquions, question de sortir de cette routine qui s'installe dans tous les couples et qui fait qu'on n'y trouve plus autant de plaisir. Malgré l'inconfort et la gêne de partager avec des amis ce qui est synonyme d'intimité, nous avions toujours grandement apprécié l'expérience et les en avions remercié chaleureusement. Tellement que nous avons décidé de ne plus nous en passer et de rendre la chose plus accessible et surtout, plus fréquente.

Trouver le partenaire idéal ne fut pas chose simple. Ah oui, j'ai oublié de mentionner que c'est un il . La négociation a été âpre, mais c'était ma seule condition pour embarquer dans l'aventure. Fallait quand même que j'en tire aussi satisfaction et Amoureux peut toujours participer et/ou nous regarder. Je sens déjà qu'il préfèrera nous mater, légèrement en retrait, et m'encourager en me donnant des directives sur comment faire, mais peu importe, c'est déjà tellement satisfaisant d'imaginer ce que ce sera au quotidien. Rien que d'y penser, je frissonne d'excitation et j'ai envie de l'essayer, là tout de suite. Il me faudra toutefois attendre qu'Amoureux et lui soient d'accord sur la procédure et les règles à suivre.

Au moment où j'écris ces lignes, Amoureux et lui semblent se battre dans la cuisine. Des sons lourds, des bruits de comptoir arraché et des sacres étouffées me parviennent à l'oreille, mais qu'ils se débrouillent, je les laisse faire! Après tout, c'est Amoureux qui a suggéré l'idée et qui l'a choisi et est allé le chercher. La peur, le désir de bien faire et de ne pas se laisser supplanter par un rival lui cause une pression énorme, mais il veut aller jusqu'au bout parce que, lui aussi, il en a plus que marre de laver la vaisselle à la main. Il ira jusqu'au bout et, orgueil oblige, il ne se dégonflera pas et ce, même s'il n'a jamais fait ça, installer un lave-vaisselle là où il n'y en avait jamais eu.

Je jubile déjà à l'idée des nombreuses et excitantes soirées que nous passerons ensemble tous les trois. Si vous venez souper à la maison, vous pourrez tout de même vous joindre à nous pour en profiter. Je ne suis surtout pas jalouse des attentions qu'il recevra des autres, au contraire!

dimanche 23 décembre 2007

Depuis mon dernier billet, plein de joie et de positivisme, je n'ai plus eu envie de venir m'épancher ici. Je ne pense pas avoir beaucoup de sujets tabous, mais mes vraies faiblesses ne se montrent pas si facilement.

C'est donc l'embarras de m'être tant dévoilée qui a fait en sorte que je ne suis pas venue vous raconter l'accident qui aurait pu causer ma fin tragique jeudi matin, mon extase devant le spectacle de Casse-Noisettes jeudi soir, mes trois dernières journées à l'école, envahie à tout moment par celle que je remplace et qui ruinait ma gestion de classe, le fantastique souper de filles vendredi qui m'a mise sur le carreau toute la journée samedi et le fait que j'aie merdé lamentablement en oubliant la fête de mon père. Toutes ces (potentiellement savoureuses) anecdotes ne seront jamais immortalisées parce que j'étais une loque. Merci aux situations frustrantes qui ont fait en sorte que je sois plus en crisse que déprimée et qui m'ont sortie de cette pénible angoisse.

Pour finir de me remettre sur ce chemin de la bonne humeur qui est habituellement le mien, je dois recourir à un procédé malheureusement surexploité sur ce blogue: le compte-rendu numérique!


Faits saillants des derniers jours
Esprit des Fêtes perdu et toujours en cavale à l'heure qu'il est: 1
Cadeaux à acheter à la dernière minute: 3 *insérez ici un désespoir palpable à l'idée d'aller au magasin un 24 décembre*
Souper d'anniversaire préparé à la dernière minute pour camouffler une culpabilité imminente d'avoir oublié la fête de son unique père: 1 seul (heureusement, Amoureux n'aurait humainement pas pu supporter le stress que je lui aurais infligé pour un souper de plus)
Boîtes de la taille d'un réfrigérateur qui se sont jetées devant ma voiture sur l'autoroute alors que je filais à vive allure à l'heure de pointe en chantant à tue-tête "La collision" de Daniel Bélanger: 1, mais c'est déjà une de trop, on est d'accord? Quel mauvais coup du destin.
"Ooohhh" de pur extase exprimés en reluquant sans vergogne les reliefs du collant blanc du premier danseur des Grands ballets canadiens durant Casse-Noisettes: nombre indigne de la part d'une enseignante respectable
Cadeaux de Noël ouverts en avance: 3. Amoureux y tenait vraiment beaucoup, je n'ai pu refuser.
Cadeaux de Noël scandaleusement trop chers offerts par Amoureux : 3 (heureusement que notre compte conjoint n'a rien à y voir!)

Prof ayant le même genre d'humour que moi à l'école: 1 (Il a mis un chandail de loup pour la journée pyjama vendredi! Pendant quelques instants, j'ai cru avoir un béguin quand je l'ai vu ainsi accoutré mais, le pauvre n'étant ni le jumeau d'Amoureux ni un auteur de romans, ça m'est vite passé.)

Faits moins saillants, mais que je tenais à souligner
Visionnement de film de zombie infligé sous la menace ou par manipulation d'Amoureux: aucun, mais c'est un travail de tous les instants que de dire non quand on a dit oui une fois. Parents d'enfants-rois, je vous comprends de lâcher prise!
Cadeau garoché sur mon bureau à l'école par C., affectueusement surnommé "j'm'en câlisse" à cause de son enthousiasme débordant: 1 et il avait l'air aussi surpris que moi. Il a même accepté un chocolat en esquissant ce qui, chez lui, se rapproche le plus d'un sourire.
Courriels d'amis et commentaires réconfortants auxquels je n'ai pas répondu suite à mon dernier billet : assez nombreux, désolée d'avoir été lâche...
Visites "surprises" de l'enseignante que je remplace et qui n'a rien à faire à l'école puisqu'elle est retirée par la CSST: trop nombreuses! 3 en deux jours, c'est abuser de la sympathie de n'importe quelle remplaçante qui tente de maintenir un minimum de calme dans une classe, deux jours avant les vacances de Noël.
Sursauts causés par les bancs de neige qui glissent et tombent bruyamment de mon toit en tôle: si nombreux que Mouffle aurait pu mourir, terrassée par de subites crises cardiaques.
Kilomètres à parcourir demain pour nous rendre à Gatineau pour le réveillon: 300, faudra pas manquer de musique
Spectacle de Richard Desjardins pour lequel je me dois d'acheter des billets: 1, en avril. *Je devrais peut-être me laisser un post-it pour me rappeler d'acheter des billets rapidement ou encore, acheter des billets tout de suite plutôt que de finir ce texte qui pourrait attendre.
Crise de procrastination subite parce que je suis découragée à l'idée de me lever pour a) trouver mon sac à main, b) l'ouvrir, c)trouver mon porte-feuille (j'ai un très gros sac à main), d) en extraire ma carte de crédit, e) trouver le site d'Admission, f) trouver le lien pour le spectacle convoité, g) acheter les billets en ligne et h)imprimer la confirmation: 1 et assez pathétique parce qu'en bout de ligne, écrire tout ça m'a presque demandé plus d'efforts que de me lever!
Cadeaux de Noël achetés en me disant "C'est exactement ça!" et dont je doute maintenant de la pertinence: tous...
Souper avec mes copines qui m'a fait le plus grand bien: 1, merci pour la dose massive d'amitié, ça m'a vraiment fait du bien.

mardi 18 décembre 2007

Pas moyen de fuir

Toute la journée, je l'ai sentie monter. Maintenant que j'y repense, hier soir, elle était déjà là. Elle se faisait discrète et tentait de ne pas se faire démasquer, mais elle y était bel et bien. Ce matin, au réveil, je me suis sentie différente. Attentive à ce qui se passait en moi, je l'ai perçue. Encore toute petite, mais lourde de promesses, elle attendait. L'angoisse. La vraie. Une ancienne compagne qui a choisi, telle la famille en visite, le moment où je m'y attendais le moins pour se pointer.

Toute la journée, j'ai eu la sensation que quelque chose de terrible allait arriver. Toute la journée, je l'ai sentie. Derrière mes rares sourires, plus distraits que d'habitude parce qu'elle rôdait. Dans mon agenda, là où un grand vide règnait, mon esprit se sentant trop menacé pour planifier la journée. Dans la tristesse qui, par moment, me montait aux yeux sans que je ne puisse la retenir. Elle veillait sur moi, ne me laissant pas reprendre mes activités, chacune de mes pensées tendant vers elle.

Les angoisses portent bien leurs noms. Elles sont angoissantes. On n'y échappe pas, même avec toute la volonté du monde. On a beau se répéter que c'est parce qu'on est fatigué, que ça va passer, qu'il faut voir les choses positivement, on ne sait jamais combien de temps ça va rester pour empoisonner notre existence, ça jette un voile noir sur notre avenir. Tout devient sombre.

J'ai eu beau me répéter que j'avais bien quelques petites raisons d'être triste et que j'avais un deuil à finir, je n'ai pas trouvé de raisons d'être angoissée. C'est ce qui fait le plus de mal. C'est irraisonnable et ça n'a pas toujours de raison d'être. On doute de soi, l'entourage qui n'a jamais souffert de ce type de crises n'arrive pas à comprendre et banalise la chose et on souffre, tout seul, car rien n'arrive à nous rassurer. Ça repart comme c'est venu, laissant planer le doute quant à la prochaine apparition. Le pire c'est que ça finit toujours par revenir, que ce soit dans huit semaines ou dans trois ans. La seule certitude quand on angoisse, c'est que ça revient toujours.

Comme je suis forte (argument courageusement répété par Amoureux, et par Parents avant lui, pour me faire passer au-travers), j'ai décider de passer à l'offensive ce soir. Je suis allée chercher des sushis pour le souper, je vais mandater Amoureux d'aller acheter du vin à la SAQ et je vais regarder un film drôle ce soir. Si cela ne fait pas, j'ai un plan B qui inclut aussi un bain moussant avec des chandelles et du Pink Floyd pour relaxer. Et si je n'arrive toujours pas à me débarrasser de cette sourde angoisse après tout ça, je passerai le reste de la soirée sur MSN pour jaser en faisant semblant que ça va pour tenter de me convaincre... Avis aux intéressés!

dimanche 16 décembre 2007

Ne jamais faire confiance à un amateur de zombies...

Amoureux est un homme exceptionnel avec qui j'ai une complicité extraordinaire. Quand nous avons commencé à nous fréquenter, les gens qui nous connaissaient tous les deux ont vite fait de faire des paris pour savoir combien de temps durerait cette absurdité. Sept ans et demi plus tard, nous sommes les premiers surpris d'être encore ensemble tant nous sommes différents. Plutôt que de nous concentrer sur nos différences, nous les voyons comme une complémentarité. À nous deux, on est pas mal de choses! Il n'y a qu'une chose que je ne peux cautionner chez celui avec qui je partage mes jours, mes nuits, ma salle de bain et mon compte de banque: son amour, non le terme est encore trop faible, sa passion pour les zombies! Je n'arrive pas à comprendre cette toquade.

Amoureux est vieux. Très vieux. Nous avons six ans de différence ce qui donne souvent ce type de conversation entre nous:

Lui - Te souviens-tu de (insérez ici un truc banal lié à son enfance)?
Moi - Non, je n'étais pas encore née...

ou encore:

Lui - Te rappelles-tu quand on écoutait (insérez ici une chanson datant des débuts du rap)?
Moi - J'étais en maternelle, non, désolée.

Après avoir analysé la chose sous tous ses angles pour tenter de comprendre, je crois que son attirance pour les zombies lui vient de son enfance qui a baigné dans Thriller de Michael Jackson. Amoureux avait les gants de Michael, le manteau de cuir rouge pareil comme celui de Michael et, à l'époque, il avait encore des cheveux sur le front, ce qui rend cette époque encore plus chère à ses yeux! Il a grandi avec Michael comme maître à penser et a été marqué par cette incroyable chanson qu'est Thriller. Toujours selon ma théorie, ce qui a dû le marquer encore plus, c'est le vidéo de la chanson avec tous ces morts-vivants. Depuis, ce temps, Amoureux jubile devant tout ce qui comporte un être humain transformé en zombie.

Il est maniaque des films Resident Evil, 28 jours plus tard, 28 semaines plus tard et des jeux vidéos où il devient un tueur de zombies. Si, un jour, la planète est menacée par un terrible virus qui transforme les humains en morts-vivants, Amoureux saura quoi faire pour me protéger! Jusqu'ici, il vit seul sa passion et attend avec impatience les moments où je serai absente pour visionner des films sur ce sujet ou pour en exterminer grâce à ses jeux. Il a toujours essayé de respecter le fait que ça me terrorise, mais parfois il se laisse emporter et pousse sa chance. C'est ce qui est arrivé en fin de semaine...

Hier, nous sommes allés au cinéma. Je voulais voir L'âge des ténèbres ou Golden Compass, mais les films étaient déjà commencés. Amoureux m'a donc manipulée (il a tellement insisté, boudé, pleuré et fait le bacon par terre devant le guichet que j'ai fini par acheté la paix serait plus exact) et nous sommes allés voir I am legend avec Will Smith. Je n'avais vu aucune bande-annonce de ce film et je pensais que c'était un film de catastrophe naturelle... Après 5 minutes de visionnement, j'avais déjà crié deux fois de terreur, j'avais renversé du popcorn sur mon pantalon et j'étais étiquetée comme "hystérique" par nos voisins immédiats, en plus de leur taper sur les nerfs en grouillant comme un ver à choux sur mon siège! C'était terrifiant! Encore plus puisque je n'étais aucunement préparée mentalement à ce genre de film. Moi qui croyais simplement être venue me détendre avant d'aller dans un party de famille, je luttais désormais pour ma vie en symbiose avec Will Smith! Demandez-moi si Amoureux était effrayé sur son siège? Nan! Du tout! Monsieur jubilait, rien de moins. Car oui, dans ce film, IL Y A DES PUTAINS DE ZOMBIES! ou du moins des créatures qui s'en approchent, ce qui fait pareil pour un amateur du genre.

Nous sommes sortis du cinéma, lui, absolument ravi et moi, prête à lui remettre ce choix de film sur le nez jusqu'à ma mort. On ne me reprendra plus à suivre Amoureux dans une salle de cinéma où je n'ai jamais entendu parler du film qui y joue. D'accord, oui. J e dois quand même admettre que c'était bon, mais c'était si intense que j'ai cru faire une crise cardiaque à plusieurs reprises, chose qui se pardonne difficilement!

mercredi 12 décembre 2007

Ce qu'on n'aurait pas dû entendre dans ma classe aujourd'ui

Ma patience est mise à rude épreuve ces jours-ci. Mes chers anges (!) se transforment en véritables moulins à paroles, en adeptes de bousculades et de mesquineries et en avocats de la défense mal outillés, mais tenaces. Le tout assaisonné d'une malsaine rivalité entre les gars et les filles!

Les commentaires déplacés du genre "F. c't'un fif!", "Moi, je suis une vraie blonde, c'est pas de ma faute, on rit toujours de moi.", "Non, on fait pas ça. On veut pas.", s'tie que t'es con" et tout plein d'autres gentillesses fusent continuellement dans la classe. Ça fait deux semaines que je parle de respect de soi, des autres, du matériel, de l'environnement, mais rien n'y fait. Aujourd'hui, ils ont eu droit à la version "bitch" de l'enseignante que je suis. Les interventions douces pour aller chercher le meilleur de chacun(e) et lui montrer que Moi, je crois en lui/elle, oubliez ça! Aujourd'hui ils ont plutôt eu droit à:

- Tu me diras à l'avance à quels moments de la journée tu veux que j'arrête de parler pour ne pas interrompre tes conversations avec ton voisin. Je ne voudrais surtout pas que vous manquiez de temps pour faire des choses aussi importantes que vos petits dessins sur des cartons blancs... J'aimerais que tu te sentes aussi respecté que moi en ce moment, tu vas voir c'est plaisant.

- Est-ce que c'est juste moi qui n'a pas vu C. sortir de la classe pendant que j'expliquais les arts? Quoi? Tu n'es jamais sorti? Je ne comprends plus rien... Explique donc comment ça se fait que tu n'aies pas compris mes explications répétées 4 fois en étant TOUT LE TEMPS dans la classe avec nous? Cet homme n'a pas d'oreille mesdames et messieurs! Voilà l'explication!

- F. à part tapocher ton voisin, as-tu d'autres loisirs? Tu devrais essayer des activités moins désagréables pour les autres. Paraît que lire, c'est bien. Tu m'en donneras des nouvelles si tu t'y adonnes. La période de lecture, comme, oh! étrange coïncidence!, en ce moment, c'est recommandé pour commencer. Essaie donc voir!

- C'est vrai que c'est une excellente journée pour toi aujourd'hui, U. Tu ne t'es obstiné avec moi que 12 fois, tu n'as crié après R. que 5 fois (à ma connaissance, je ne te suis pas partout) et je t'ai presque pas vu sourire lorsque tu as piétiné avec une vigueur peu courante les pieds de M. On essaie de faire un peu moins bien demain?

- Faire vos devoirs ce n'est pas une option! Si ce l'était, pensez-vous que l'école serait aussi amusante? Oui? Vous êtes naïfs!

- Tu ne veux pas travailler en équipe A.? Est-ce que, quand j'ai dit "Placez-vous en équipe si vous le voulez", j'aurais oublié de mentionner que je m'adressais personnellement à toi? Je suis désolée, je vais essayer de ne plus l'oublier.

Et bien, ça a libéré beaucoup de tensions. J'étais plus calme (évidemment, je sortais mes vacheries au fur et à mesure plutôt que de les accumuler en pétant une coche au final!) et, après quelques moqueries, les élèves ont commencé à trouver ça drôle et je me suis aperçue qu'ils attendaient la prochaine répartie en se taisant et en m'écoutant! Donc, pendant qu'une petite voix intérieure me disait: "On frôle le manque d'éthique, Danger, Danger!", mes élèves étaient calmes et attentifs. Dilemme! Être bitch et demeurer zen ou essayer d'être fine psychologue et me faire chier? Qu'en pensez-vous?

samedi 8 décembre 2007

Cruelle attente

Je sais maintenant ce que je ferai le 30 décembre au soir. Je serais bien vautrée sur mon sofa, probablement dans un état second, à attendre ceci! Je ne suis pas groupie, mais eux, je ne peux me lasser de les voir.

jeudi 6 décembre 2007

Mon père est un cheap!

Je me sens traître en le disant parce que nos parents on peut en rire, mais en faire le sujet de risée des autres, c'est plus délicat. Assumons donc ce titre peu flatteur pour mon adorable géniteur!

Mon papa travaille chez Cascades et agit comme fournisseur de papier de toutes sortes auprès des membres de notre famille puisque les employés peuvent acheter un certain nombre de caisses par année. Pour un maigre 10$, on a le bonheur de s'essuyer pendant des mois... Étant dernièrement en pénurie de papier hygiénique, j'ai fait appel à mon paternel.

* Tout d'abord, expliquons brièvement qui est mon papa.
C'est un homme si méthodique que je m'étonne de n'avoir même pas hérité d'une infime parcelle de cette qualité que j'admire tant chez les autres. Il est aussi freak de l'entretien que je suis négligente et écervelée pour ce type de tâches. Alors que chez moi je dois me laisser des post-it partout pour ne pas oublier de faire le tracteur à gazon, chez mes parents, l'été, on ne mange pas dehors parce que l'ensemble de meubles de patio est rangé dans le garage et que le sortir implique un nettoyage en profondeur après chaque utilisation. Mon père préfère donc manger à l'intérieur plutôt que de sortir les meubles! (C'est le pire exemple que je pouvais trouver, il n'est quand même pas obsessif-compulsif. Enfin, je crois.) En contre-exemple, ma table et mes chaises sont encore sur le patio et mes sandales d'été traînent à côté de la porte dehors sous la neige. C'est à n'y rien comprendre, le gène de la minutie doit sauter une génération! Il garde ses choses si longtemps, et dans un tel état, que tout semble neuf.

Non content de surentretenir ses propres possessions, il nous rappelle d'entretenir les nôtres de façon aussi drastique! Il est du genre à demander, le 15 octobre, si nos pneus d'hiver sont posés et si nous avons installé les plastiques isolants dans les fenêtres... J'ai fini par comprendre que répondre ce qu'il souhaitait entendre, m'évitait bien des conseils inutiles. Je crois qu'il est un peu déstabilisé et choqué par notre mode de vie où rien n'est vraiment calculé et où le plaisir passe avant le reste.

Pour revenir à l'histoire du papier hygiénique, mon savoureux paternel m'a remis la caisse de papier commandée, il y a deux semaines. Comme je n'avais pas d'argent sur moi (un autre truc qu'il ne comprend pas...), je lui ai dit que je le paierais la prochaine fois. Il m'a assurée, à au moins trois reprises (il exulte à répéter plusieurs fois la même chose...), que ça ne pressait pas.

Ce soir, en parlant à ma mère au téléphone, j'ai réalisé que j'avais oublié de le payer. Je lui ai demandé de lui faire le message qu'il aurait le 10$ demain. En formulant les mots "dix dollars", une partie de moi a douté lui avoir payé la caisse d'essuie-tout que je lui avais achetée au début de l'été. J'ai donc demandé à ma mère si je l'avais payé cette fois-là et elle a ri comme il y a longtemps que je ne l'avais pas entendue rire. Mon père lui avait justement rappelé cette semaine qu'il espérait que je n'oublierais pas cette fois-ci ! J'ai une réputation de "pas fiable" auprès de mon propre père pour un malheureux vingt piastres!!! Sa phrase fétiche étant "les bons comptes font les bons amis", j'imagine que j'ai perdu un ami... Quand je lui ai dit qu'il n'avait qu'à me le mentionner quand j'oubliais, il m'a dit que ce n'était pas grave, que j'avais peut-être des ennuis d'argent, etc. J'ai bien ri et je n'ai pu me retenir de téléphoner à mon frère pour lui narrer l'incident. On s'est bien bidonné, lui n'étant aucunement surpris!

J'adore mon père, je ne le changerais pour rien au monde, mais je l'aime tellement plus depuis que je ne vis plus avec lui! Ce n'est pas de l'ingratitude, au contraire. Tout le monde l'aime et me trouve chanceuse d'avoir un père si doux et attentionné. Il est tellement adorable et charmant, toujours d'une extrême gentillesse envers les autres, mais, au quotidien, ça devient dur à supporter tant c'est trop! Je sais que c'est dur de croire que quelqu'un de si gentil finisse par vous taper sur les nerfs, mais une semaine avec lui vous convaincra.

Ouf! Est-ce que je viens de m'éviter une longue et coûteuse thérapie, là? Papa, je t'aime même si tu es presque aussi emmerdant que moi!!!

mercredi 5 décembre 2007

10 raisons de s'exiler en campagne

1- L'hiver ça ne sent jamais le fumier. 1 saison sur 4 ce n'est pas rien!
2- Les routes sont si bien déblayées l'hiver qu'aller travailler vous permet de relever des défis stimulants quant à la possible continuité de votre courte vie.
3- C'est beau une moissonneuse-batteuse et puis ça circule uniquement aux heures où vous êtes pressés. On peut la regarder longuement puisqu'on ne peut la dépasser.
4- Il y a quelque chose de magique à toujours se faire servir par la même caissière à l'épicerie.
5- Vos voisins savent votre nom, la grandeur de vos sous-vêtements, la fréquence de vos lavages, votre numéro d'assurance sociale et bien d'autres choses que vous ne leur avez jamais dites. Ils peuvent donc répondre à votre courrier et s'acquitter de plein d'autres tâches plates pour vous.
6- Le transport en commun n'est jamais en retard (il n'y en a pas).
7- Le livreur de pizza entre chez vous sans que vous ne l'invitiez à le faire (c'est votre douzième voisin et avant, il était ami avec les anciens proprios.), c'est vraiment convivial.
8- Le doux bruit des pneus à clous est une fête pour l'oreille.
9- Où ailleurs trouve-t-on encore un Cercle des fermières? Hein? Où?
10-Rouler dans n'importe quelle direction à partir de chez-vous et vous retrouver 3 minutes plus tard entouré de champs de maïs ou de soja a quelque chose d'extrêmement ressourçant.

Retour sur le chandail de loups

À la demande générale (et parce que je n'ai rien retenu de toutes les humiliations publiques vécues dans ma vie), voici LE chandail de loups!

Oui, il est laid, mais il est est si chaud qu'on ne peut lui résister. Même les félins veulent se vautrer dessus.

Ça sent la bagarre... Câline délogera-t-elle Mouffle du convoité chandail de loups?

La sournoise! Elle y va par la flatterie en lavant Mouffle afin que celle-ci lui fasse une place.


Les oreilles de Mouffle semblent indiquer qu'elle n'a pas l'intention d'être délogée du si moelleux polar. Ça a fini en une lutte terrible... Du poil et des griffes volaient dans la pièce, on n'entendait que le feulement de Mouffle et le sifflement de Câline la furie.

Finalement, c'est moi qui a gagné et qui a pu porter le chandail pour une photo, ma foi, assez compromettante! Oui, les copines, j'ai une nouvelle coupe de cheveux. Comme toujours avant les Fêtes, il faut que je fasse un truc qui craint à mes cheveux! Et bien là, c'est pas mal l'ensemble qui craint je vous dirais!! J'ai un petit casque de boucles à la Cupidon. Hilarant!

Comme je sais très bien rire de moi, mais que je ris encore mieux des autres, voici une photo envoyée par mon amie Sonia (à gauche). Elle n'échappera pas à l'anonymat! À son travail, elles s'habillent comme ça tous les jours paraît-il... J'aimerais bien travailler là aussi. Finis les interminables mise à sac du garde-robe et les "Que dois-je porter ce matin?". Une virée au marché aux puces et la question est réglée!
Psst... Confidence pour confidence, je n'ai pas encore enlevé le chandail depuis que j'ai pris la photo! Faudrait écrire dessus que ça crée une dépendance et qu'on frissonne aussitôt enlevé!






dimanche 2 décembre 2007

Le chandail de loups!

Préparation à l'anecdote et lien vague avec le titre
Peut-être que certains d'entre vous possèdent la truite mouchetée chantante ou encore un petit bonzaï du quartier chinois en simili-pierres roses ou mauves. Sûrement que vous avez peut-être, ou connaissez quelqu'un qui a chez lui, un bar en stucco au sous-sol ou mieux, une gigantesque collection de masques africains et de dijiridous australiens... Nous, pour comble de quétaineries, on possède un merveilleux chandail de loups! Oui, oui, comme ceux qui nous font sourire à chaque fois au magasin, mais en plus laid encore!

Le chandail de loups est en polar blanc, vert, gris et bourgogne indéterminé. Il a des élastiques vert forêt (question de garder le thème faunique de la chose, je présume) aux poignets et à la taille. Il est fait à la main, par la maman d'un ancien ami gai d'Amoureux. (La maman devait penser qu'Amoureux et Ami gai étaient plus qu'amis...) C'est un souvenir de ses trois années en Colombie-Britannique et je ne peux toucher aux souvenirs du B.-C. Même pas à ceux qui craignent! Par contre, je veux qu'on garde l'autocollant "Canadian girls kick ass", je l'aime bien. Finalement, pour faire court, il est bien laid le chandail de loups!! Même seul, aveugle et dans le noir, on ressent de la honte à le porter!


On semble s'éloigner de l'anecdote (c'est le cas en effet), mais on y reviendra, n'ayez crainte!
Et bien, on le porte quand même le honteux chandail de loups! Et souvent à part de ça! C'est le "running gag du chandail de loups" qui l'exige. Ça fait sept ans et demi qu'on rit du chandail de loups, sans le jeter jamais! Un nouvel invité vient nous visiter à la maison, Amoureux revêt le chandail de loups et on fait comme s'il s'était mis sur son trente et un pour recevoir. On scrute la réaction des invités, malaise assuré! Il est déjà allé au travail avec pour faire rire ses compagnons de travail tout en espérant ne pas tomber en panne sur le bord de l'autoroute et être vu portant la chose.

Hier soir, un des amis d'Amoureux avait froid... Amoureux a proposé de lui prêter un chandail chaud et Ami d'Amoureux qui semble se trouver très sexy a accepté l'offre avec joie. Quand Amoureux a quitté la cuisine, je savais que son plan consistait à mettre en jeu LE chandail! Il est revenu avec la chaude pelure et il lui a prêté en lui disant: "Tu vas voir, il est super chaud, c'est mon chandail préféré la fin de semaine.". La victime semble toujours, à ce moment précis, vouloir poser la question suivante: "Tu portes ça pour vrai?" et, à ce jour, seuls quelques uns ont osé la formuler.

Si vous avez eu le courage de quand même vouloir connaître l'intrigue et de continuer à lire jusqu'ici, chapeau! On est arrivé à la partie de l'introduction de l'anecdote et du déclencheur (on était vraiment loin du coeur de l'histoire tout à l'heure, hein?)
Aujourd'hui, le chandail traînait dans le salon... À mon retour des magasins cet après-midi, j'avais plutôt froid. Amoureux était couché dans notre chambre, preuve que ça n'allait pas pour lui, et faisant probablement un accès de fièvre masculine. Il avait donc baissé le chauffage à 19 degrés. Plutôt frisquet! En attendant le réchauffement promis par le doux ronronnement de la fournaise, j'ai donc jeté mon dévolu sur le très accessible chandail de loups.

Développement (On lâche pas, la fin arrive...)
Le problème est qu'ayant eu froid aujourd'hui, j'ai eu froid toute la soirée. Sans aucune fierté, JE L'AI GARDÉ sur moi toute la soirée. Tellement confortable et douillet que j'ai oublié totalement être recouverte de loups gris délavés par les années. J'étais merveilleusement bien. Je ne peux pousser l'éloge de l'objet de mes risées jusqu'à dire que je me sentais sexy, ce serait faux! Une certaine partie de moi avait honte (la partie qui ne serait pas allée répondre à la porte ainsi vêtue), mais une autre s'en contre-fichait en se disant: "c'est chaud, c'est tout ce qui compte!". J'ai donc soupé avec et je l'ai gardé toute la soirée! Aucune fierté!

Vers 21:30, Amoureux a déclaré qu'il allait au lit. Je l'ai suivi, ayant un plan "faisons-une-pratique-pour-bébé-pleinement-désiré" en tête... Quand je lui ai fait part de mes intentions par un langage non-verbal, ma foi, fort éloquent et, me semblait-il, une habileté digne de mention, il m'a simplement regardée fixement avant de baisser son regard sur Le chandail. Son regard en disait long sur mon pouvoir de séduction lorsqu'attiffée de la chose!


Conclusion (Vous le méritez, je fais ça très court!)
Et bien, croyez-le ou non, j'ai gardé le chandail et je suis montée au bureau pour écrire cette tordante histoire de chandail de loups. J'espère avoir exorcisé le gag à tout jamais, car je ne pourrai plus jamais en rire autant, faisant moi-même partie des pathétiques adeptes des chandails d'animaux de la forêt canadienne!


*Si mon estime de moi tient le coup, j'ajouterai peut-être une photo de cette impardonnable faute de goût vestimentaire!