mardi 31 juillet 2007

Le deuil du mois de juillet

Juillet est mort! Pas encore me direz-vous puisqu'il n'est que 10:00, mais d'ici peu, nous serons sous le joug du vilain août. Nooooonnn!!!!!

Pas août avec ses journées qui défilent à toute vitesse pour bien vous faire comprendre que la fin des vacances est imminente! Pas le août si cruel qui ramène avec lui le stress et toutes les angoisses: "où vais-je travailler cette année?", "en quelle année je vais enseigner cette fois?" , "j'espère que je connaîtrai quelqu'un à ma nouvelle école...", "j'espère un contrat d'une année complète (si possible pas avec des petits!)", "est-ce que j'aurai encore à me taper 500km par semaine pour me rendre au travail?". Et je ne parle pas de la séance de choix de postes où nous sommes 100 enseignantes (désolée les 4 gars!) pour 38 postes et nous nous avons l'air d'une basse-cour enfièvrée!

Pas le août qui me torture avec les sampiternelles questions des proches qui tiennent vraiment à comprendre pourquoi c'est si difficile de se trouver un contrat à chaque année alors qu' "à tivi, y disent toujours qui manque des profs, pourquoi d'abord TU travailles pas?". Je vois la phrase qui doit se former dans leur tête quand j'explique qu'il y a des contrats, mais PAS de poste permanent. De nombreuses classes ferment, il y peu de retraites et nous sommes très nombreuses en attente de postes. C'est-tu assez simple-là? Mais ils doivent quand même se dire :"A doit être poche!".

Pour célébrer la fin de juillet, après une vaine tentative de séduction auprès du calendrier qui refuse de prolonger le mois de quelques dizaines de jour, j'ai accepté l'offre de mon papa d'aller faire un tour de moto avec lui. Mon père est le plus mignon des papas. Il est toujours si attentionné, si empathique, si compatissant et en plus, il est toujours de mon côté! Il est aussi baveux que moi et il adore émettre des hypothèses bidons, mais qu'il croit pausibles. On s'entend à merveille depuis qu'on ne vit plus sous le même toît! Il m'a donc amenée sur sa Honda Goldwings équipée de porte-bagages avec le radio CD et le mode "reculons". Vous dire l'air que j'ai avec un casque rond et des lunettes de soleil n'aiderait pas ma cause... Il y a des limites à ce qu'une fille sans orgueuil peut endurer tout de même. J'ai touché le fond quand nous sommes arrêtés au resto pour dîner et que j'ai dû enlever mon casque qui m'avait laissé le cheveu tout plat! Je ne suis pas vraiment du type à me préoccuper outre mesure de mon look, mais ça, c'était au-dessus de mes forces! C'était fort probablement ma première et ma dernière journée de moto. De plus, mon paternel croit que mettre la musique fort sur sa moto est cool. Je n'ai pas à avoir honte de lui, mais c'est tout de même d'une gêne.... Papa, je connais des gens sur ma rue!

Pour enfoncer le clou et me résigner à l'annonce prochaine de la fin de mon été, j'ai dû me taper des tas d'appels téléphoniques pour notre méga prochain projet de rénovation puisqu'il faut que ce soit fait avant que l'hiver n'arrive. Quel sera-t-il, ce méga-projet? Il s'agit de faire arracher le stucco extérieur jusqu'au déclin qui était à l'origine sur notre maison, réisoler de l'extérieur, changer les fenêtres et les portes et tout recouvrir avec un revêtement de chez Goodfellow.

À qui la chance de faire tout ça? Pas à nous en tout cas. C'est la première fois qu'on donne un contrat pour un truc à faire sur la maison. Nous avons tout fait seuls jusqu'à présent, même le toît en tôle. Je suis dans un état assez proche de la panique, car je suis chargée de projet jusqu'à maintenant... C'est donc moi qui ai négocié à la Caisse, moi qui suis allée chez Rona pour me faire conseiller sur les types de revêtements qui existent et sur les étapes et les coûts d'isolation (après avoir lu sur les produits sur Internet), c'est moi qui ai contacté les contracteurs et expliqué les travaux à faire en détails, c'est moi qui rencontre, seule, le premier contracteur demain, moi qui ai fixé le rendez-vous avec l'évaluateur de la Caisse et moi qui se pète les angoisses!

Je veux le faire parce qu'Etienne est claqué, qu'il doit se reposer et éviter tout type de stress, mais je panique un peu-là tout de suite. J'ai une crainte terrible qu'il dise: "Ah! ma petite madame, cette maison est juste bonne à jeter à terre, gaspillez-donc pas votre argent là-dessus!" ou pire encore: "oufff! moi je touche pas à ça. Va falloir vous trouver un gars qui fait ça, mais ça risque de ne pas intéresser personne...". Si je survis aux angoisses qui m'assailliront sûrement au mois d'août, je serai probablement dans une forme légendaire au mois de septembre.

De mauvaise grâce: Bienvenue quand même août. Toi qui apportes les plus belles journées d'été, le maïs sucré et surtout, l'arrivée d'argent de l'assurance-emploi!

lundi 30 juillet 2007

Une virée au Canada (ou Vacances prise 2)



Pour tenter de nous remettre de la déception de notre premier road trip en Westfalia qui s'est soldé par le plus lamentable des échecs, nous avions prévu nous remonter le moral en allant explorer une contrée pas si lointaine, mais tout de même dépaysante culturellement: l'Ontario!

Nous avions prévu passer deux jours en camping aux Mille-Îles avec mon frère (de plus en plus tatoué, soit dit en passant...) et ma belle-soeur Justine. Au programme: bronzage et baignade à la plage, lecture (pendant que les gars s'amuseraient à faire des sports que nous ne voulons pas faire habituellement avec eux), plongée en apnée, feu de joie, bonne bouffe, alcool et bidonnage en groupe.

Jeudi matin, c'est la course folle pour préparer le Westfalia. Nous partons donc avec une heure de retard sur notre planning ( je tiens à préciser que je ne suis pas responsable de ce honteux manque de ponctualité). Évidemment, comme tous nos voyages commencent par une visite au Canadian Tire, celui-ci ne fait pas exception. Nos masques de plongée ayant simultanément rendu l'âme (coïncidence ou solidarité?), nous nous rendons à Delson pour magasiner un brin avant le vrai départ. Nous en sommes en fait à notre quatrième arrêt à ce moment-là (essence-épicerie-visite-à-Ben-l'ami-d'Etienne-qui-a-aussi-un-Westfalia-et-à-qui-on-doit-livrer-une-pièce) et je commence à être exaspérée, car arriver à l'heure est très important pour moi. Il est déjà 12:30 et nous devions être au camping vers 15:00, ce qui est désormais humainement impossible quand on pilote un Westfalia 1982 qui fait du 100 km/heure uniquement s'il a le vent dans le dos.

Supportant peut-être mal mon attitude positive qui s'exprime depuis le matin sous forme de : "J'espère qu'on ne tombera pas en panne cette fois-ci" , "Est-ce que la van va bien?" , "C'est quoi ce bruit-là?" ," À combien de kilomètres on a droit déjà pour se faire remorquer?" , "J'espère vraiment que tout va bien aller" ou encore "Est-ce que tu es nerveux, toi ?", l'objet de mes craintes refuse de démarrer dans le stationnement du Can. Tire. J'ai alors droit à un regard de mon amoureux-plus-que-jamais-écoeuré-et-qui-est-sur-le-point-de-sauter-une-coche-solide. Et quel regard! Si je voulais le traduire, ça dirait probablement ceci: "T'aurais pas pu te taire avec toutes tes insinuations sur sa fiabilité? Tu l'as choqué là!". S'en suit la valse habituelle: vérification du système d'injection, de la pompe à essence, nettoyage du filtre dont j'oublie toujours le nom, appel au garage pour demander l'avis du mécano, essais infructueux, jurons et coups de pied dans la roue, moi qui demande: "est-ce que je peux faire quelque chose?" lui qui répond :"non", moi qui tourne autour de lui et qui envisage de prendre une collation pour joindre l'utile au désagréable, lui qui tourne autour de la van, nouveaux essais et puis, surprise! Elle repart enfin!! On ne sait pas trop pourquoi, mais on (excluant la personne qui parle) en déduit qu'il refuse de démarrer si le moteur est chaud. Pratique en pleine canicule, hein?

HOURRA! On décolle et nous décidons que nous n'arrêterons plus le moteur jusqu'à ce que nous soyons arrivés. Cette solution nous paraît être un bon compromis, car aucun de nous n'envisage de retourner à la maison. La route est longue pour se rendre au Canada, mais nous parlons peu, trop occupés à écouter le moteur et à angoisser chaque fois qu'on sent une variation étrange, aussi minime soit-elle. Étrangement, nous nous sommes rendus sans encombre.

Nous avons eu beaucoup de plaisir et nous nous sommes vraiment détendus (j'ai lu Le vide de Patrick Sénécal presque en entier). J'ai nagé dans la forêt d'algues avec les petits poissons bleutés et j'ai poursuivi (à distance raisonnable) un brochet d'environ 2 pieds de long. C'était vraiment bien, mais amoureux-aventurier avait besoin de plus d'adrénaline.

Avec mon frère, qu'il qualifiera plus tard de "méga-chochotte", il a élaboré le projet de nager en longeant la côte sous le pont pour les États-Unis pour remonter jusqu'à notre terrain de camping. Les vagues sont très puissantes à cet endroit, les roches semblent coupantes et le fond marin disparait dans une abysse profonde. De quoi me charmer! J'ai eu beau lui dire que c'était idiot et qu'il prenait des risques inutiles, amoureux-apprenti-plongeur est toujours très emballé par les activités dangereuses. Adepte de vélo de montagne et de ski hors piste, il est le premier à faire du "break à bras" sur une route glacée l'hiver, à tenter de flatter tous les animaux sauvages qu'il rencontre et je le soupçonne fortement d'envier les gars de Jackass qui font des trucs aussi malsains que de s'accrocher à une fusée home made projetée au-dessu d'un lac. Ils sont revenus environ 45 minutes plus tard (nous étions folles d'inquiétude). Etienne, tout fier de ses coupures, était prêt à y retourner là-tout-de-suite et mon frère, coupé lui aussi, avait l'air de quelqu'un qui a vu sa vie défiler devant ses yeux! Plus tard, mon apprenti-plongeur me dit que mon frère, n'avait pas eu l'air d'apprécier. Ah oui? On se ressemble peut-être plus que je ne le croyais, car j'aurais sans doute détesté suivre Etienne dans son dangereux périple même si je nage mieux que lui. Amoureux-ravi m'a expliqué qu'il avait vu un long brochet et une loutre (d'où le ravissement) et qu'une carpe, d'une taille non-négligeable, avait foncé vers lui, bouche ouverte, ce qui lui avait un peu foutu la trouille. Ah bon? Moi j'aurais sûrement été très zen dans ce genre de situation!!!!

Nous sommes revenus en un seul morceau (si on ne s'attarde pas à tous les petits bouts de peau que j'ai laissés aux mouches à chevreuil et aux litres de sang versés aux moustiques insatiables de l'Ontario) le Westfalia a bien démarré et on s'est rendu jusqu'à la maison (toujours sans arrêter le moteur et ce, même aux pompes à essence!!!). Emballés, on remet ça la semaine prochaine pour une autre destination (peut-être l'Estrie).

Constats sur les Canadiens:

- Ça parle anglais seulement. Ça prend aussi un paisir fou à étirer les voyelles :"Hiiiiiiiiiiii, hooow aaare youuuuu?".
- C'est d'une courtoisie au volant... Les voitures ARRÊTENT quand elle voit un piéton!?!
- Ça s'habille étrangement. On dirait qu'ils vont jouer au golf en permanence.
- Ça ne parle pas de sexe. Mais qui aurait envie d'en parler avec eux?
- Ça surutilise les bâches en camping. Ils en mettent vraiment partout pour s'assurer qu'aucune goutte de pluie ne les atteindra.
- Ça encourage nos valeureux soldats en Afghanistan en arborant des auto-collants "Support our troups" sur leur véhicule. Ce qui est presque impensable ici semble être la norme là-bas. Le patriotisme n'est désormais plus l'apanage du seul Denzel Washington. À quand le service militaire obligatoire?
- Ça ne paie pas d'impôt provincial! (Ce n'est pas nouveau, mais ça me frustre toujours autant.)
- C'est impossible de trouver des indications claires et/ou lisibles pour aller vers Hull ou Gatineau à partir d' Ottawa.
- Ça fait des enfants et ceux-ci crient continuellement et en anglais qui plus est. Pour un prof en vacances, c'est vraiment le pire!
- Ça doit acheter son alcool dans un Beer store où tout est caché ou dans un Liquor store où tout est si... fantastique! La succursale que j'ai visitée à Ottawa était immense et il y avait des tonnes de sélection de vin à des prix alléchants. J'en suis vraiment impressionnée!


L'expérience fut, somme toute, réussie. J'ai même parlé en anglais avec un Anglais roux! J'ai été séduite par cette belle contrée qu'est le Canada. Qui sait? Peut-être irais-je faire mon voyage de noces à Niagara Falls pour retrouver ce petit parfum de dépaysement dans le "plus beau pays du monde"...





mardi 24 juillet 2007

La cigale et la fourmi

Je crois, qu'aujourd'hui, je mériterais d'avoir mon nom dans le dictionnaire à côté du mot "paresse". Non pas que ça se doit d'être souligné, mais ça rendra hommage à ma douce-moitié qui, lui, travaille sans relâche chaque jour de ses courtes vacances, me faisant passer pour une abominable princesse capricieuse (ce que je reproche toujours à mon chat). Pardon à tous ceux qui me connaissent et qui croient encore que je suis dynamique, efficace ou même organisée. C'est aujourd'hui que tombent les illusions!

Ce matin, nous avions rendez-vous à la Caisse pour savoir quelles sont les étapes pour possiblement réhypothéquer et ainsi régler nos problèmes d'inflitration d'eau et d'isolation une bonne fois pour toute. Je me suis réveillée à 8:30, j'ai reçu mon café au lit (Yé! Les amoureux en vacances c'est bien) puis j'ai lu jusqu'à 9:30, heure à laquelle la fourmi laborieuse qui partage ma vie m'a apporté deux savoureuses tartines de beurre d'arachide (à ce moment, on pourrait croire que j'avais eu mon lot de gentillesses et de démonstrations affectueuses et que j'irais semer le bonheur à mon tour... Ne perdez pas de vue que si je ne suis pas la fourmi, je joue évidemment l'autre rôle.).

Nous sommes allés à la Caisse en marchant, nouvelle résolution qui ne tiendra sûrement pas plus que ces prédécesseures. Faut croire que cet effort physique et intellectuel m'a épuisée (je parle bien sûr de notre rendez-vous pour parler chiffres et gros sous. Je ne suis pas encore tombée si bas pour qu'une marche m'apparaisse comme une épreuve mentale digne d'être mentionnée ici.). Au retour, vers 11:15, je me suis couchée sur mon lit, pas encore fait, et j'ai lu encore une heure. Folle de joie, ma fourmi entra dans la chambre pour m'annoncer qu'elle s'en allait au Canadian Tire et au garage Volks pour chercher les pièces pour réparer le (prochainement mis en vente?) Westfalia. "Viens-tu?", me dit-il, les sens en alerte. Il sait tout de moi et profite de mes épisodes-paresse pour me demander des trucs comme ça. De plus, comme aller au Canadian Tire seul est l'équivalent d'une fin de semaine de rallye "entre gars" côté satisfaction pour mon amoureux, j'ai passé mon tour.

J'ai mangé deux casseaux de framboises et continué ma lecture jusqu'à ce qu'il revienne vers 14:30. J'ai quand même poussé l'audace jusqu'à changer de pièce pour lire, histoire d'avoir l'air d'avoir fait quelque chose à son retour. La fourmi avait trouvé toutes ses pièces d'auto, visité le Can. Tire de fond en comble deux fois, acheté plein de trucs utiles et inutiles pour la maison, le Westfalia et elle-même, dîné et avait même pris rendez-vous avec un soudeur pour créer un nouveau support à vélo pour le West. Rien que ça... Nous nous sommes baignés et j'ai repris mon poste sur le sofa. J'ai terminé mon livre et j'ai lu le magazine Protégez-vous, le Primeurs et le Publi-sac (c'est tout ce qui me restait à portée de main). Je me suis baignée encore et je me suis couchée dans le hamac pendant que la fourmi installait les nouvelles pièces pour empêcher les ennuis mécaniques de ruiner (encore) nos vacances, imperméabilisait la toile du campeur, passait l'aspirateur dans la cave, vidait le déshumidificateur, etc.

Vers 18:00, la fourmi demanda ce que nous mangions pour le souper. La cigale ne répondit pas immédiatement, laissant sa phrase trouver l'écho qui lui répondrait :"On va au resto!". Me connaissant sous toutes mes coutures, la fourmi a tout de suite réagi à mon profond silence en me lançant: "Où veux-tu aller manger?". Sourire charmeur du côté de la cigale, " Au Witsend, à Hemmingford". Soupir résigné chez la fourmi qui ne peut objecter tant que la cigale paie la facture et qu'il y a encore une tonne de vaisselle pas encore lavée dans la cuisine, la rendant ainsi inapte à motiver la cigale à préparer un repas.

À notre retour, nous nous sommes blottis devant un film de football. La fourmi était fatiguée de sa journée et satisfaite pour d'excellentes raisons tandis que la cigale, grognonne que la pluie ne lui ait pas permis d'aller manger une glace à la crèmerie, soupirait presque d'ennui. Mais le fait de regarder un film de football nous a ramené au même niveau. Avez-vous remarqué que ça fait toujours la job, ce genre de film-là? À la fin, moi, je suis toujours enthousiaste et je m'aperçois que je souris bêtement devant la force de caractère du personnage principal. Ça fait du bien quand on se sent moche d'avoir passé une journée où pratiquement aucun effort n'a été exigé de votre part et où on ne vous l'a même pas reproché! :)

dimanche 22 juillet 2007

Mécanique, confinement et autres pépins...

Les choses commencent à se corser... Etienne a le coeur brisé de voir son West chéri remorqué.

C'est beau le Bas St-Laurent, hein Etienne? Quoi? Le seul paysage que tu as vu est celui du moteur de la van?
24 heures sans sortir du West c'est long, mais ça se suporte mieux quand on a du vin et un roman!

Oh Câline! Est-ce toi qui a brisé le camion?

Nous sommes partis mercredi après-midi pour quelques jours de vacances bien méritées pour essayer de nous remettre du dégât d'eau dans la cave, de l'infiltration dans le mur, des visites incessantes des voisins et de l'éclat de métal dans l'oeil de mon amoureux qui aurait pu lui nécessiter une opération. Dire que nous étions à bout serait un euphémisme...


Nous sommes donc partis en Westfalia vers 14:00 mercredi. Arrivés à Candiac, à 25 km de chez nous, le fidèle (?) Westfalia s'est mis à faire un bruit assez inhabituel. En fait, un Westfalia, pour moi, ça fait toujours des bruits assez inhabituels, mais il y en a qui ne préoccupent pas amoureux-mécano et il y en a qui lui font froncer les sourcils. Ce bruit-là faisait partie de la deuxième catégorie... Nous nous sommes donc arrêtés au CLSC pour vérifier le tout. Amoureux-mécano a détecté des loucheries dans la pompe à essence et il a tout réparé en 45 minutes (un amoureux habile en mécanique est un atout de taille lorsqu'on part en Westfalia). Nous sommes repartis, un peu stressés, mais en essayant de nous convaincre l'un l'autre que cela n'affecterait ni notre moral ni nos vacances. L'avenir allait en décider autrement, évidemment!
Nous avons poursuivi notre route, ne sachant toujours pas où aller. Nous avions peut-être dans l'idée de faire la tournée des îles (Île d'Orléans, Île-aux-Coudres, Île verte et peut-être Grosse-Île) avec nos vélos pour visiter. On s'imaginait déjà déguster de fins produits régionaux et se reposer en regardant les vagues. Arrivés à la jonction de l'autoroute 10, amoureux-épuisé suggère qu'on pourrait aller s'écraser dans un camping en Estrie et ne pas bouger pendant 5 jours. L'idée ne me tentait guère (la chose me sera légèrement reprochée ultérieurement). Nous passons la sortie pour la 10. Arrivés à la jonction pour la 20, amoureux-de-plus-en-plus-désemparé-et-fatigué-mais-refusant-toujours-de-me-laisser-le-volant avoue avoir la frousse de prendre le tunnel Lafontaine pour aller sur la rive nord et se diriger vers Québec. Nous nous disons donc que nous prendrons la 20 sur la rive sud et que nous irons là où le West voudra bien aller. Tentative lamentable de pas se stresser en plus avec la destination du périple. Nous avons finalement atterri à Drummondville où, claqués, nous avons passé la soirée et la nuit dans un camping de la Sépaq.
Voici donc un résumé numérique de notre voyage (si on peut qualifier la chose de voyage):
55: millilitres de pluie tombés sur Kamouraska vendredi, nous confinant à rester à l'intérieur de la van.
22: heures passées dans le West sans sortir (L'achat d'une toilette portative s'est révélé bénéfique et le dernier rempart de l'intimité est désormais chose du passé).
8: nombre de fois où Etienne a dû ouvrir le moteur et faire de la mécanique.
5: endroits où le camion a refusé de démarrer (Candiac, Kamouraska au kiosque d'information, Kamouraska sur le terrain d'un monsieur gentil, Kamouraska au garage, St-Jean-Port-Joli au restaurant, dans notre cour à la maison). Gardons-nous un beau souvenir de Kamouraska? Tu parles!
67: dollars. Prix chargé par le mécanicien qui est allé nous chercher un nouveau filtre à essence à St-Pascal (le même nous coûte 25$ ici, mais quand tu es mal pris, tu ferme ta gueule et tu paies).
1: remorquage
18: nombre de fois où j'ai cru qu'on allait devoir se faire remorquer.
42: nombre de fois où je me suis parlée intérieurement pour ne pas piquer de crise d'hystérie majeure.
11: nombre de jurons lâchés par Etienne, admirablement calme pour les circonstances.
263: nombre de jurons que j'ai exprimés ou pensé exprimer.
60: pieds carrés dans le Westfalia, c'est petit pour y passer toute une journée à deux, même quand on s'aime beaucoup.
7: nombre de fois où j'ai dit "merci et bonne journée" à la femme du colon au Village québécois d'Antan. Elle me suivait et me touchait en me parlant alors que j'essayais de m'en défaire poliment. Je suis passée à deux doigts d'appeler la sécurité pour m'en débarrasser.
50: nombre de litres d'essence que nous avons dû jeter, car ils étaient contaminés par de l'eau entrée, dieu seul sait comment, dans le réservoir d'essence, contaminant ainsi tout le système d'injection (Ah! C'est pour ça que le camion ne va pas bien...).
0: chicane de couple! Je le souligne, car il aurait été facile, et même inévitable, de se crêper le chignon avec toutes les merdes qui nous sont arrivées. J'ai, de toute évidence, dû faire des tas d'efforts, car la gestion de stress est loin d'être un de mes points forts! Par contre, pour ma défense, le drame se termine aussi rapidement qu'il a commencé et j'avoue toujours mes torts avec un sourire contrit.
13: chandelles allumées pour essayer de nous réchauffer alors qu'il faisait 13 degrés Celcius dehors et qu'il pleuvait et ventait à écorner un boeuf.
0: poisson fumé dégusté, visite du musée de l'anguille, fromagerie artisale ou vignoble champêtre où fouiner, île visitée, promenade en vélo, etc. Bref, nous n'avons rien fait de touristique, ce qui est une première en sept ans de vacances ensemble.
1: douche prise en 4 jours. OUACH! C'est ça vivre comme des hippies en Westfalia. Les campings n'ont pas toujours le bon goût d'être situés là où on tombe en panne. Seigneur qu'elle était bonne la douche à notre retour!
7: grosses quintes de toux étrangement louches... Aurais-je attrapé un vilain rhume ou une amygdalite en restant dans l'humidité du West?
2: chattes vraiment heureuses de notre retour.
4,2: livres prises par Câline pendant notre absence (elle mange ses émotions et elle vit beaucoup d'émotions). Nos sincères salutations au généreux distributeur de croquettes sèches!
6: nombre de fois qu'Etienne a réussi à faire démarrer le Westfalia ce matin sur 6 essais. Merci temps sec! On colmatera les fuites du Westfalia et on repartira très bientôt pour essayer de tout oublier et panser nos blessures!

mercredi 18 juillet 2007

Angoisse diffuse de 3 heures du matin

Il est 3:00 am et je viens de me réveiller suite à un cauchemar. Disons plutôt un mauvais rêve...

Je suis dans ma cour et je coupe le gazon avec mon tracteur. L'herbe est longue et je dois arrêter souvent pour râcler le surplus d'herbe tant il y en a (jusqu'ici ça n'a rien d'un cauchemar j'en conviens, j'ai vécu cette situation lundi et je n'en suis pas sortie trop traumatisée). Une animation inhabituelle gagne ma rue. Bruits de camions lourds et acclamations de la foule. C'est comme si les "drags" sortaient de la piste de course. Ils avancent dans ma rue et amoureux-amateur-de-chars veut aller voir, évidemment (étrange comme les rêves respectent parfois le caractère des gens). Il avance vers la rue et salue de la main le conducteur d'un énorme tracteur modifié. Ils sont deux dans la cabine et répondent au salut d'Etienne par des gestes louches.

Prenant la sympathique salutation de mon amoureux pur une invitation quelconque, ils montent sur mon terrain et viennent écraser mon pauvre tracteur Ford. Le tout est souligné dans la foule par d'immenses éclats de rire et des encouragements vulgaires. Ils repartent, laissant mon tracteur aplati comme une crêpe et encore fumant. Il n'en reste qu'un énorme "muffler" chromé (les rêves sont si absurdes parfois... le meilleur s'en vient). Un spectateur, genre d'émule de Billy Joel "bleaché", essaie de se sauver avec le muffler brûlant sous son bras. Je l'en empêche en disant:"Non, l'grand. C'est à moi, ça!". Il me jette un regard déçu et repart en courant, honteux ou triste, c'est vague.

Nous voilà avec un tracteur inutilisable et un terrain au quart tondu... Nous n'avons pas de sous pour acheter un autre tracteur ou une tondeuse et nous devons partir en vacances demain. Nous nous regardons, sur le point de pleurer. Parce que LÀ, c'est trop de merdes accumulées. Passe encore que la maison fuit de partout, qu'Etienne ait eu l'oeil blessé par un bout de métal chaud, que je sois menstruée, qu'on ait une invasion de petites fourmis dans la cuisine, que le Westfalia nous laisse perplexe quant à sa fiabilité, mais se faire écrapoutir son tracteur, sous ses yeux est d'une telle injustice que je vais pleurer!

Je vais voir le propriétaire du tracteur qui a si lâchement tué mon précieux tracteur à gazon et le type ne semble pas très collaborant. Il grogne et, lorsque je lui demande ce qu'il fera pour compenser la perte de mon précieux, il s'endort debout! Là je me réveille, abrutie ou frustrée par son manque flagrant d'empathie.

Il y a une signification à dégager de tout cela... c'est sûr. Mais laquelle? Est-ce que ça veut dire que je suis mûre pour le condo si je rêve que je vis le deuil de mon tracteur à gazon? Peut-être ai-je tout simplement besoin de partir loin (avant cela, me rappeler de vérifier si mon assurance habitation couvre les accidents de drags)? C'est quand on en a vraiment besoin qu'un livre sur les rêves ne nous paraît plus n'être que la farce classique chez Renaud-Bray!

Je vais essayer de retourner dormir. J'espère que cette fois-ci, ce n'est pas un rêve de toît qui coule qui me réveillera, couverte de sueurs froides parce que je vais sérieusement envisager de suivre le conseil de mon inimitable voisine madame Gaétanne "je démolirais et je rebâtirais une maison neuve, en plein milieu du terrain"!

mardi 17 juillet 2007

Le sort s'acharne sur moi!

Le mur qui fuit (notez les craques annonciatrices dans le stucco).

Une maison de 160 ans sans gouttières! Il y en a qui ne se sont pas forcés trop, trop! (C'est bien de lire les instructions mon loup)

Ça n'a peut-être pas aidé...

Est-ce que la malchance liée au vendredi 13 dure toute une semaine? Ça aurait été bien qu'on m'avertisse, car j'aurais planqué mes deux chats noirs en pension cette semaine-là pour au moins essayer de conjurer le mauvais sort qui s'abat sur moi depuis. Me suis-je trop vantée d'être en vacances pour encore un mois et demi? Suis-je passée sous une échelle avec un chat sous le bras (oups!)? Une chose est sûre c'est que quelqu'un qui m'en veut m'a sûrement jeté un sort.


Bilan des merdes qui me (nous) sont tombées dessus


vendredi le 13 juillet
11:15 - il grêle et mes nénuphars sont foutus
13:00- il pleut des torrents et une rivière pénètre par mon solage pour finir sa course dans ma cave, ayant charié avec elle au moins une verge cube de terre.
13:30- mini-crise de couple qui porte principalement sur ma fiabilité en cas de catastrophe naturelle
16:00- préparation d'un pudding aux bleuets et à la rhubarbe pour me faire pardonner la mini-crise de couple survenue plus tôt
18:00- arrivée d'amoureux-finalement-en-vacances et inspection de tout ce qui aurait pu couler
18:20- découverte d'une autre fuite d'eau! Il s'agit de la fenêtre de notre chambre, du côté du stationnement. Nous l'avons installée à l'automne et l'eau y entrait quand il pleuvait de ce côté. Nous avions cru que ça venait du cadrage alors amoureux-installateur-de-fenêtres avait tout refait. Constatations décourageantes: Ça vient soit des fenêtres d'en haut et ça coule le long du mur pour arriver dans la fenêtre en bas ou ça entre carrément par le stucco qui, aux dires de monsieur M., mon voisin, a fait son temps puisqu'il a été fait il y a soixante ans. Peu importe quelle est la source, il reste qu'on a un foutu problème. C'est un cas de démolition...
19:00-bières et bouteille de vin salvatrices bues dans la balançoire au fond de la cour pour oublier qu'on vit probablement dans la maison la plus fuyante de tout le village.
19:50- élaboration d'une stratégie qui consiste à 1-fuir le problème (partir en camping, paradis artificiels) pour 2-mieux réfléchir aux solutions possibles (la vente? impossible. le réhypothèquement? non-souhaité, mais inévitable. un autre verre de vin? ouais, ça c'est bien trouvé!)
23:00- dodo, trop occupée à ne pas avoir mal au coeur pour me rappeler que j'ai une maison qui fuit.

samedi le 14 juillet
00:45- réveil douloureux: je ne sens plus mes mains... changement de position, réveil d'amoureux, hummmmm
3:15- réveil douloureux, je ne sens plus mes mains... changement de position, pas de réveil d'amoureux
5:30- l'histoire se répète, la tendinite est imminente.
9:00- réveil
9:01- amoureux-en-vacances dit avoir mal à l'oeil. Je reluque l'oeil en question et pose mon diagnostique: probablement un orgelet ou une infection ou une conjonctivite (notez que je ne prends pas de chance lorsque j'émets une hypothèse) et je lui mets des gouttes, les mêmes que celles qu'on donne aux chats lorsqu'elles ont une infection!
9:02- amoureux-probablement-infecté se plaint que ça brûle
10:00- inspection du Westfalia pour vérifier s'il est en ordre pour sa première virée en camping (il a passé 10 mois chez le garagiste, ce qui laisse présager que c'est peut-être le début de la fin)
10:07- il manque deux capuchons dans le moteur. moments de doute...
10:08 à 11:58- gossage d'amoureux-mécanicien sur le campeur, course de mon côté pour tout préparer pour pouvoir partir et être au camping à 13:00 pour faire l'activité arbre en arbre.
12:15- arrêt chez UAP-NAPA pour trouver des capuchons pour le moteur (mon explication est vague n'est-ce pas amateurs de mécanique? Désolée, c'est le mieux que je puisse faire).
12:30- arrêt chez Canadian Tire (je suis foutue! amoureux, en homme viril qu'il est, est accro au Can.). Viste des allées 24-25-26-28-24-25-13-14-17-24-25, tentative de ma part pour aller voir les arbustes, allées 34-33-31-32 et retour au West, bredouilles.
12:59- dîner. Nous sommes officiellement en retard pour l'activité.
13:50- arrivée au camping. Amoureux-pas-du-tout-détendu a encore mal à l'oeil.
19:00- retour à la maison, pas de camping. Il pleut et l'absence de bouchons peut faire entrer des saletés dans le moteur et nous ne voulons pas avoir à débourser encore 1200$. En plus, j'avais tout prévu, mais j'ai oublié de nourrir les chats, alors nous risquons de revenir pour trouver Mouffle amputée d'une cuisse si Câline n'a rien d'autre à se mettre sous la dent.
20:00 à 22:00 déprime totale, avec deux sacs de glace sur les poignets pour tenter de soulager la tendinite
1:30- réveil douloureux, la glace semble n'avoir rien donné


dimanche le 15 juillet
10:00- visite chez les beaux-parents pour donner le cadeau de fête à Charlotte
11:00- beau-papa décide de venir aider Etienne pour installer des gouttières en arrière de la maison (source du problème d'entrée d'eau dans le vide sanitaire) pour qu'on parte en vacances l'esprit tranquille lundi soir. Amoureux-ne-pensant-pas-que-les-choses -iraient-si-vite a toujours mal à l'oeil.

lundi le 16 juillet
9:00- amoureux-visiblement-inquiet-de-voir-que-les-gouttes-pour-chats-ne-le-soulagent-pas va au CLSC du village où, miracle!, il passe sans attendre et a droit à une médecin attentive et sympathique. Découverte qu'il a reçu un éclat de métal chaud dans l'oeil au travail, vendredi. Des mots inquiétants sont prononcés: "CSST", "opération", "rétine" et j'en passe... Prescription de crème et rassurement quant à l'utilisation des gouttes à chat.
13:00- Radio de l'oeil à Brossard, tout va bien, mais on ne peut pas partir en vacances avant mercredi puisqu'il devra aller en faire une autre pour vérifier si tout rentre dans l'ordre tout seul.
13:30- déception de ne pas partir tout de suite... Je sais que c'est poche, je devrais d'abord être soulagée de voir qu'il va très bien, mais j'avais tant envie de partir pour un no where en West.
18:30- découverte d'une colonie de fourmis qui semble avoir élu ma cuisine "destination-vacances de premier choix".
18:32- génocide de fourmis
20:00- la cerise sur le sundae, je suis menstruée! Qui a dit que quand ça n'allait pas bien, que les choses ne pouvaient que s'arranger?



dimanche 15 juillet 2007

J'y vais ou j'y vais pas?

Il est tard, très tard, et il pleut des torrents comme hier (lire Bordel! Encore un dégât d'eau.). Je vais voir dans la cave si c'est encore inondé ou j'attends demain? Je ne peux pas réveiller Etienne pour ça. Ça nous avancerait à quoi cette nuit? D'autant plus que descendre là, seule, la nuit, une nuit sans lune, ça me fout la trouille. Je vais croiser mes doigts et espérer que c'est sec...

vendredi 13 juillet 2007

Ma madame Gaétanne (c'est long, mais ça vaut le coup!)

Dans un de mes précédents messages, je faisais ma fraîche en vantant les mérites de vivre dans un village et tout le plaisir que j'en retirais et bla bla bla. J'énonçais aussi madame Gaétanne pour la première fois. Faut croire que quand on crache en l'air, c'est vrai que ça nous retombe sur le nez! Ma voisine est dans la soixantaine et c'est tout un personnage. Elle m'a pris sous son aile dès notre première rencontre et je crois que son objectif ultime est de me présenter à toute la vieille guilde du village pour mieux m'enrôler dans le Cercle des fermières. Je l'aime beaucoup, mais (ce type de phrase comprend presque toujours un mais) je ne suis pas encore tout à fait habituée à ce mode de vie rural, ayant passé la majorité de ma relativement jeune vie en banlieue. Mais voici ce que j'ai appris au contact de mes voisins:
Règles du code d'honneur des bons voisins dans un village*
1- On passe par la porte arrière quand on veut demander quelque chose à un voisin.
2- On annonce notre arrivée en criant le nom de la personne qu'on vient voir et ce, en sortant de notre propre maison.
3- On traverse, avec notre bière, pour aller fouiner et jaser sans autre raison que celle de se mettre à jour sur des sujets sans importance tels; "À quelle heure passent les vidangeurs ces jours-ci? Je les ai manqués la semaine passée."ou encore "As-tu vu ça comme c'est beau le kiosque de bois qu'ils sont en train de monter au centre du village?".
4- Il faut regarder dehors s'il y a une auto qui arrive chez le voisin pour être en mesure de lui décrire l'auto si jamais le voisin n' était pas chez lui. Il est même possible, en combinant la règle numéro 3 et celle-ci, de nommer le visiteur reparti déçu. Les remarques du genre: "C'était ton cousin Marcel" ou encore, le classique "Je pense que c'était ton dentiste, mais il a changé d'auto, hein?" deviennent alors monnaie courante.
5- Il faut saluer des gens à l'épicerie, car même si on ne connaît pas tout le monde, eux vous connaissent!
6- On ne doit pas sacrer ou se crier après quand on se chicane, car on a l'impression que tout le monde arrête de parler/travailler/marcher ou même respirer pour écouter.
7- Il est correct et courtois de mettre ses mains en éventail pour regarder à l'intérieur de la maison d'un voisin afin de vérifier s'il est à la maison ou pour voir si ses planchers sont lavés.
8- On ne doit jamais dire quoi que ce soit de déplacé/cynique/moqueur à apropos d'un autre vilageois, car on ne sait jamais s'il ne s'agit pas du cousin, du beau-frère, du voisin ou du père de la personne à qui on parle. Tous se connaissent et vous connaissent puisqu'ils ne vous connaissent pas...
9- Il est de bon ton de réveiller un voisin pour le prévenir d'un événement ben ordinaire
10- Il est acceptable de péter en parlant avec un voisin et de lui dire :"Ça va sentir mauvais, car je vous ai laissé un petit cadeau... Le blé d'inde, ça me fait pas".
*Il y en a sûrement plein d'autres, mais ça ne fait que 2 ans que j'habite ici! Je poursuis mon apprentissage... Psst! Ces règles sont toutes basées sur des événements vécus.
Rapport d'incidents:

1ère visite de madame Gaétanne
Heure: 10:00 am
Ma localisationdans: le hamac, cachée de la rue par le Westfalia
Mon occupation au moment de l'incident: je lis Pakkal, tome 2 et je cogne, un peu, des clous. Il est tôt, pas parce que c'est plate!
Description de l'incident: Je lis, au soleil, et j'ai enlevé mon haut de maillot sachant que nul ne me voit, cachée ainsi des passants par le fidèle Westfalia. Je suis couchée sur le ventre, évidememment. Je me trouve très bien, je ronronne presque de bonheur tant je me sens libre. J'entends un strident:"Marrrrie-Andrrrrée!!" qui vient de l'autre côté de le rue (relire la règle numéro 2). Le cri s'approche de plus en plus et je me dis alors : "je vais faire semblant de dormir". Je laisse tomber mon livre, comme s'il m'avait glissé des mains en m'endormant et prends une face détendue et bien mollasse. Elle passe derrière le West, se dirige droit vers la porte arrière (relire la règle numéro 1), dit et reidt mon nom à six ou sept reprises et semble vouloir repartir. Je ne bouge pas, je ne respire même plus à ce moment précis. Elle va repasser derrière le West, je savoure presque ma victoire, quand j'entends: "Oh! Elle est là! Marrrrie-Andrrrée! Marrrrie-Andrrrrée!". Je garde les yeux fermés, je ne remue même pas en faisant mine d'être sur le point de me réveiller, c'est très crédible me semble! Non, sa mission est plus importante que mon sommeil. Elle me réveille en me secouant le pied et en chuchotant:"Marrrie-Andrrrrrée, tu dors ma belle!". Comment ne pas avoir envie de répondre:"Je sais, malédiction!", mais ça reste une voisine. Je fake donc mon réveil, me lève, me rappelle que je n'ai plus de haut de maillot, le remet et me lève. Elle venait me dire de faire couler l'eau avant de faire du lavage, surtout si c'est pour du blanc, parce qu'elle a vu que l'eau était brunâtre ce matin. Voilà! C'est dit et elle repart, me suggérant "de ne pas dormir au soleil que c'est dangereux, mais bon que pour les brunes c'est sûrement différent et qu'elle, ça l'a toujours fait vomir de rester trop longtemps au soleil".

2e visite
Heure: 13:30
Ma localisation: Dans ma chambre
Mon occupation: Soigner mon coup de soleil du matin et m'épiler le bikini (pas littéralement, le pauvre, lui, n'en a pas besoin).
Description de l'incident: Je souffre beaucoup, je suis encore en maillot et je suis toute collée par la cire des bandes épilatoires. J'entends, je ne peux y croire, encore mon nom scandé joyeusement par madame Gaétanne. Elle s'approche, elle est dans mon entrée de cour et j'espère qu'elle n'appliquera pas la règle numéro 7, car je suis dans une position loufoque et douloureuse. Faut-il vraiment le souligner? Elle traverse le patio et va se coller le visage sur la porte moustiquaire en continuant de faire de mon nom l'objet de haine de tout le quartier tant elle n'y va pas de main morte avec les décibels. Je vais ouvrir et elle me dit: "Il y a quelqu'un qui cogne à la porte en avant, mais tu ne l'entends pas!" Abasourdie, je me suis retournée (la porte de devant étant face à celle de derrière) et j'ai vu qu'il y avait quelqu'un! Un peu sonnée, je plante madame Gaétanne-là et vais ouvrir en avant. C'est la madame de la poste avec une enveloppe à remettre en main propre au propriétaire (Ce n'est pas un huissier, rassurez-vous! Nous n'en sommes pas encore là.) Elle me sourit et me dit: "Les voisins c'est tellement pratique!", ce à quoi j'acquiesce, toujours sous le choc. Gaétanne, que j'avais oubliée, retourne chez elle en disant (à qui? je l'ignore... peut-être aux autres voisins, cachés derrière leurs rideaux pour mieux écornifler sur ce qui se passait avec la petite) : "Elle ne l'entendait pas la petite, il y avait de la musique, pis elle était dans sa chambre."
On a beau être saine, il y a tout de même des trucs qui nous bouleversent. L'absurdité de cette intervention me laisse encore perplexe.

3e interraction (Extrême prudence de mon côté, on jase en restant chacune sur notre terrain. Elle attendait peut-être que je traverse, vu qu'elle était venue 2 fois... elle est restée sur sa faim.)
Heure: 15:00
Ma localisation: La plate-bande en avant qui me fait honte tant il y a des mauvaises herbes...
Mon occupation: Si vous savez lire entre les lignes, vous aurez deviné qu'il s'agit de désherbage.
Description de l'incident: J'arrive en avant avec ma brouette, mes gants, ma bouteille d'eau, mon coussin pour les genoux et mes outils de jardinage. Elle sort enlever son linge, fraîchement relavé (l'expérience du matin sans doute: relire incident numéro 1), et pour me jaser un peu. Nous avons discuté pendant qu'elle pliait son linge et elle est retournée à l'intérieur 10 minutes plus tard. On s'attendait à plus croustillant, mais c'est tout. C'était déjà pas mal...
Fin du rapport
Une fois à l'intérieur, j'ai fermé les rideaux, éteint la radio, verrouillé les portes et je suis allée me cacher dans le vide sanitaire. Je me suis couchée en position foetale et j'ai sangloté doucement et c'est là qu'Etienne m'a trouvée.

Bordel! Encore un dégât d'eau...

"The" vide sanitaire. Je vous mets au défi d'y aller à minuit, un soir sans lune.

Des grêlons un 13 juillet! Dire que mon tapis était presque sec...

Le déluge... sans le plaisir de voir tous ces animaux parader dans le bateau.

Avoir une vieille maison, c'est vivre dans l'éminence d'une catastrophe annonçant une rénovation. On ne sait jamais ce qui va lâcher, couler, craquer ou mieux, exploser. Cette fois, ça a coulé.
La journée s'annonçait bien, trop bien... Peut-être aurais-je dû me méfier davantage. Mon réveil fut salué par les beaux et chauds rayons du soleil. J'ai déjeuné, fait la vaisselle, sorti les chattes, désenroulé Câline, prise dans sa laisse, au moins six fois et j'ai lu, bien satisfaite de mon sort. J'attendais mon amie Annie avec qui je devais aller dîner lorsque le ciel s'est assombri, devenant menaçant. Prestement, j'ai fermé toutes les fenêtres (trop souvent il nous est arrivé de les laisser ouvertes lors d'un orage) et j'ai repris mes activités, bien pénarde, sur le sofa. La pluie s'est mise à tomber avec une puissance rarement égalée. Je pensais inondation, reflux d'égoûts et bien d'autres désastres, mais sans trop m'alarmer. Mue par un flash de génie, je me suis toutefois précipitée dans la cave pour vérifier si l'eau y entrait par quelques fissures sournoises et invisibles à l'oeil nu dans la fondation en pierres (nous en avons déjà eu la mauvaise expérience à notre premier printemps, lors du dégel...). Soulagée, je remonte, voyant que tout semble sec. Notez que j'utilise le verbe semble, cette information sera capitale ultérieurement dans mon récit.

Je scrute le déluge dehors, attendant presque de voir passer l'Arche de Noé tant la pluie forme des lacs, que dis-je, des océans dans la rue! Et là, la grêle commence à tomber! Un vendredi 13 juillet, bordel! Et il n'en tombe pas qu'un ou deux pour me faire douter de ma vue, non monsieur! J'espère que ça ne sera pas un cas de peinture neuve sur ma Ford. J'appelle Etienne au travail pour lui dire qu'il grêle et il me répond: "Marie, je travaille et je suis dans le jus! Il grêle vraiment?" Ça résume la conversation et ça confirme que je suis très souvent seule quand il arrive un dégât à la maison. Annie choisit ce moment pour arriver. Hésitant quelques minutes avant de sortir de l'abri que lui procure sa voiture, elle fonce finalement et entre dans la maison. Nous discutons, bien heureuses d'être au sec et je lui raconte que j'avais peur que ça inonde.

En mettant des mots sur mes peurs, je pense à amoureux-plombier qui, un jour, en furetant entre les toiles d'araignées et les contenants de peinture au sous-sol, aperçoit un clapier. Il essaie de tirer dessus, mais l'horrible chose refuse de collaborer. Amoureux-plombier s'en va à la quincallerie et demande au monsieur-qui-sait-tout ce que ça signifie. L'air paniqué, le monsieur-qui-sait-tout répond qu'il s'agit du clapet de sûreté. Que cette chose doit être entretenue, car c'est ce qui fait la malheureuse différence entre une maison où il y aura un malodorant reflux d'égoûts et une maison bien sèche et inodore. Il spécifie qu'un plombier est nécessaire pour faire ce genre de travail et que c'est urgent de procéder aux travaux. Amoureux revient à la maison et va questionner monsieur M., notre voisin âgé qui nous conseille souvent. Voyant la peur et l'angoisse se dessiner sur les traits de mon beau loup, il lui dit: "Viens avec moi" et il l'amène dans la rue. Il lui dit de regarder au bout de notre rue. Etienne observe et monsieur M. lui demande ce qu'il voit. Etienne répond que la rue descend et que nous sommes dans le haut d'une légère pente. "Voilà. Dons s'il y a un refoulement, ils vont être dans la merde bien avant nous autres. Oublie pas qu'ici, il y a cinq pieds de sable, ça draîne ben! T'as donc pas à t'inquiéter, moi j'en ai pu de clapet." C'est donc ce que nous avons fait, nous ne nous sommes plus inquiétés. Jusqu'à aujourd'hui...

En revenant de dîner, amoureux-au -travail a téléphoné pour savoir si tout était ok. Je lui dis que oui et il me demande d'aller vérifier dans la cave si le désumidificateur fonctionne puisque ça doit être très humide. Informations absolument nécessaires: ma cave fait 5 pieds de haut, il y a des troncs d'arbres qui soutiennent la maison et des clous qui dépassent de partout, c'est dangereux. Il y a surtout le "vide sanitaire", genre de "pit de terre" de 3 pieds, creusé à la main lors de la construction de la maison dans les années 1840-50 et qui se trouve sous la cuisine. J'ai toujours l'impression en descendant que je vais y voir luire des yeux brillants et malfaisants... Bref, l'endroit me fout un peu la trouille et je n'y descends jamais le soir.

En descendant pour vérifier si le déshumidificateur fonctionne, je glisse dans ce qui me semble être de la boue! Après vérification, c'en est vraiment! Mon regard suit le chemin parcouru par la traînée boueuse qui n'a rien à faire là et je vois que ça vient du vide sanitaire. Amoureux-absent-quand-ce-n'est-pas-le-temps me dit d'aller chercher la torche électrique et d'aller vérifier où l'eau a bien pu entrer. NON, mais un instant! Je sais qu'il y a urgence, mais s'il y a un moment dans la vie où je me permets de faire la princesse, c'est bien quand on exige de moi d'aller fouiner dans le vide sanitaire. Je chigne un peu et finis par le faire. Évidemment, je ne vois rien et j'ai des frissons de dégoût à revendre. Amoureux-exaspéré me dit de placer un ventilateur pour faire sécher l'eau. Je rechigne de nouveau et ça dégénère un peu au téléphone... On est loin du roucoulement qu'aurait dû annoncer le début de nos vacances ensemble ce soir! On raccroche, lui me trouvant innocente de ne pas vouloir aller installer un ventilateur dans la cave pour prévenir les champignons et moi, le trouvant totalement injuste d'exiger de moi une telle épreuve.

"Ingrate" pensez-vous sûrement. Lui qui travaille si fort dans sa nacelle à installer des enseignes pour que le commun des mortels se repère et soit informé, qui a fait des heures supp. toute la semaine, qui est allé à Niagara ou Toronto et qui est épuisé versus moi qui est restée à me faire bronzer, à papoter avec des amies, à magasiner et à lire je chiale je fais la princesse! Difficile de choisir son camp, hein? Pour ma défense, installer un ventilateur dans la cave signifie a) trouver la chose dans le sous-sol, donc y passer du temps que je pourrais employer à faire autre chose de plus sain, b) trouver un endroit où brancher ledit ventilateur, donc y rester encore plus longtemps et risquer de me faire attaquer par des créatures horrifiantes, sorties de mon imagination, c) risquer de me blesser et d) possiblement me salir de poussière et/ou de toiles d'araignées et/ou de boue. Je sors presque de la douche et j'ai enfilé des pantalons noirs quand même!

J'ai tout de même fini par descendre et faire mon devoir de femme à la maison. J'espère qu'à son retour, il aura oublié la chicane et qu'il sera fier de moi! Il m'en aura fallu du courage pour y aller. Bon, c'est plus à cause du gros bon sens. Qui voudrait vivre dans une maison attaquée par les champignons? Et aussi, ça nous permettra de bien commencer nos deux semaines de vacances, ensemble 24 heures sur 24! Je vais peut-être aussi faire un pudding aux bleuets et à la rhubarbe pour mettre toutes les chances de mon côté au cas où mon sourire charmeur et piteux n'en viendraient pas à bout!

jeudi 12 juillet 2007

Grosse journée!

Ça s'en vient! Il n'avait pas l'air de cela il y a deux jours!

Je ne sais trop ce qui m'arrive, mais je suis presque en feu! (On se calme tout de suite, lecteur affolé, il s'agit d'une métaphore. Si j'étais vraiment en feu, prendrais-je le temps de l'écrire ici?) Deux jours consécutifs à désherber... Je suis presque sûre d'y arriver maintenant et d'avoir un potager "en ordre" pour le reste de l'été! Bon, j'ai mal aux mains et aux poignets ( je sens qu'une nouvelle tendinite se prépare) et j'ai le dos dans un état lamentable à force de piocher avec ma nouvelle binette, mais ça vaut le coup! Je dois admettre qu'on est loin du potager soigné et propret que j'imaginais l'hiver dernier, mais on verra ça à l'automne. Je fabriquerai (comprendre: ferai fabriquer par amoureux-menuisier) des boîtes de bois qui mettront un peu d'ordre dans tout cela et je mettrai du paillis ou de la paille dans les allées. Ce projet ira sans doute rejoindre les autres sur la liste des y faudrait ben:
- poser les moulures de la nouvelle salle de bain
- revernir les fenêtres de bois (On a voulu du bois, on entretient du bois! Seigneur, avoir su..)
- sabler, teindre et vernir les planchers au 2e étage
- finir les cadrages extérieurs des fenêtres du 2e
- finir les cadrages intérieurs du salon et de la chambre
- faire le ménage du 2e étage où nous allons seulement pour l'ordinateur et où j'ai entreposé les boîtes de matériel de mes trois premières années d'enseignement.
- changer le plancher et le comptoir de la cuisine
- repeindre le plafond de la cuisine (j'avais choisi un beau vieux jaune moutarde et il est sorti jaune serin-pétant!)
- installer les portes françaises que nous avons achetées il y a deux ans
- finir les corniches de bois
- installer des gouttières (les jours de pluie, il faut choisir le bon moment pour sortir sans qu'une avalanche de flotte ne vous tombe dessus!)
- réisoler les murs de la cuisine et en monter de nouveaux (La joie! Nos murs font 12 pouces d'épais et sont isolés par un ciment coriace qui se défait au prix d'un nuage intense de poussière, d'un goût âcre dans la bouche, de toux à fendre le coeur et d'innombrables passages d'aspirateur)
- finir de rafraîchir l'électricité dans le salon et au 2e étage (Il s'agit de changer les fils, prises, boîtes de jonction et autres trucs techniques, ce dont mon frère se fait un plaisir de se charger)
- installer une clôture de planches de grange à la place de celle, franchement moche, du voisin
-etc.
En fait, on dirait qu'on est au même point qu'à notre arrivée ici il y a 2 ans. Carrément déprimant, même si c'est faux! Il y a deux ans, quand nous avons emménagé, la liste était beaucoup plus longue... Nous étions juste plus optimistes et moins cassés!

mercredi 11 juillet 2007

Vivre dans un petit village...

J'adore vivre dans mon village. C'est calme, les gens sont souriants et toujours heureux de vous parler et personne ne semble stressé. Quand je dis que je vis à Napierville, les gens ont toujours la même réaction: "C'est ben loin!" Qu'est-ce que 20 minutes d'autoroute pour aller travailler? À 25 minutes du pont Champlain, sans jamais de trafic, que demander de plus? Une piste d'accélération en voiture? Nous en avons une. Une boulangerie reconnue mondialement (j'exagère un peu)? Nous l'avons. Une usine de boule à mites? Nous l'avons aussi. Bon, j'avoue que ce n'est pas super, mais ça ne sent jamais chez moi. Une légende québécoise? Pas Lise Dion! Non, le vénérable homme fort Louis Cyr a mis Napierville sur la map au XIXe siècle. Quel endroit de rêve pour vivre non? Voici quelques anecdotes qui vous convaincront qu'il fait bon vivre ici.

Hier soir, vers 19:30, on frappe à la porte. Je vais répondre et c'est madame Gaétanne, ma voisine d'en face. Elle veut savoir quand nous partons en vacances, car elle aura besoin de moi pour arroser ses plantes lorsqu'elle sera partie et elle tient à me rendre la pareille. Elle est en jacquette et en pantouffles et ce n'est pas la première fois qu'elle traverse la rue ainsi parée pour venir me jaser. Elle est si gentille! C'est comme avoir une grande-tante à proximité. Après les 3 ou 4 questions d'horticulture d'usage (elle avait apporté une liste pour ne rien oublier), elle me traîne chez elle en face pour que je vois son ricin vert qui, ma foi, est en passe de devenir énorme! Elle me laisse repartir, étourdie comme toujours d'avoir affaire à quelqu'un qui parle plus que moi.

En sortant pour metre du chlore, je vois monsieur M., en pyjama, qui fait pipi derrière son cabanon, toujours à la même place! Il se retourne et, avant d'entrer dans son gazebo, me salue de la main! Il est si agréable de l'avoir comme voisin. Quand on travaille fort et qu'il n'a pas de visite (il est veuf et ses enfants se relaient pour venir le voir tous les jours), il nous invite à prendre une bière avec lui dans son abri super-aménagé. Il a tout là-dedans: télé, radio, frigo à bière, jeux de cartes, etc. Il nous raconte des histoires du village et des histoires sur notre maison, car il habite là depuis 1953. Il est aussi toujours disponible pour donner un conseil quand on lui demande, pour prêter un outil ou pour dépanner quand il nous manque un truc et que la quincallerie est fermée. C'est vraiment un voisin en or. Dire qu'en banlieue, nous ne lui aurions peut-être jamais parlé! J'ai tant d'amis qui n'ont aucun contact avec leurs voisins.

Aujourd'hui, en allant à la bibliothèque qui est située au bout de ma rue (c'est bien les villages, mais les villages avec une bibliothèque fournie, c'est encore mieux!), je me suis fait repérée par la dame qui fait les emprunts. Ça me gêne toujours quand les gens me parlent spontanément, car je ne les replace jamais et je ne sais pas si c'est parce que a) je ne les connais pas ou b) parce que j'ai oublié où je les ai rencontrés et depuis la "conférence" que j'ai donnée sur les plantes au Cercle des fermières, je suis un visage connu pour les dames patronnesses! Je donne donc mes livres et je cherche ma carte de membre. La dame, motivée par un souci évident de me venir en aide, me dit :"Ça doit être dans cette section de ton portefeuille" en pointant ladite section. Ainsi prise en charge, j'obtempère immédiatement et sort une carte-cadeau de chez Archambault (elle était là la coquine), deux cartes d'hôpitaux, une carte de chez New Look (pourquoi ai-je cela?) et une carte du superclub Vidéotron qui date de quand nous habitions encore à La Prairie. La dame ne me jette aucun regard réprobateur en voyant l'étalage, ne perd ni son calme ni son sourire et me dit: " Il y a une autre section ici, c'est peut-être là, sinon je vais te le faire manuellement." Quel service! On est loin des dames bibliothécaires de La Prairie qui soupiraient avec force quand on n'allait pas assez vite pour sortir la sacro-sainte carte de membre! Je trouve enfin la fuyarde, collée sous une autre carte inutile, et la lui donne avec un air victorieux. Elle scanne ma carte et me dit, l'air désolé: " Ça fait longtemps que tu n'étais pas venue Marie-Andrée. Je suis triste de te dire que tu as une amende impayée." Je m'attendais à une somme astronomique puisque je n'avais aucune idée du livre que j'aurais oublié de rapporter il y a au moins 8 mois de cela. Elle me dit, un peu gênée:"Ça va faire 90 sous." Hilarant! Comme elle était si gentille, j'en ai abusé un peu en lui payant cela avec des 10 sous et des 5 sous! Elle m'a rappelé que la bibliothèque et l'hôtel de ville seraient fermés pendant 2 semaines (ça, ça fait village!) et que ça lui ferait plaisir de me revoir bientôt! On s'attache hein? Mais ce n'est pas tout. En quittant, elle m'a aussi dit: "En passant, tes fleurs sont vraiment très belles cette année. C'est toujours aussi beau votre maison!" Je l'ai remerciée en me demandant comment il se faisait qu'elle sache où j'habitais alors que je ne la connaissais pas! Tout juste si elle ne me demandait pas si on avait fini de rénover la 2e salle de bain ou si j'avais des allergies saisonnières cette année puisque j'éternue moins!!!! Ça fait village, mais on aime ça de même.

mardi 10 juillet 2007

Aujourd'hui, j'adore ma job!


Cet après-midi, dans ma piscine, j'ai eu cette révélation: j'aime ma job et je n'en changerais pour rien au monde. Quel autre emploi me procurerait autant de satisfactions? J'ai eu le plaisir de discuter avec deux de mes élèves sur MSN et elles m'ont dit que j'étais "la best profe" qu'ils avaient jamais eue. Nul doute que ce soit sincère, mais je ne suis pas encore assez bonne pour leur avoir montré correctement à écrire le mot "professeur" on dirait. Ça fait tout de même un petit velours. De plus, quel autre emploi me permettrait de rester à la maison tout l'été à lire, me prélasser au soleil (comprendre: attrapper des coups de soleil) et à faire des activités? À part peut-être dameur de pistes de ski ou conducteur de déneigeuse, je ne vois pas quelles sont les autres professions qui offrent tant de répit l'été. Désolée de tourner le fer dans la plaie, mais c'est vraiment trop génial de vivre ainsi en congé toute une saison!


Je me sentais tellement libre que j'ai eu un regain d'énergie et je suis allée désherber un peu au potager. Je vous permets de dire qu'il était temps que je m'y mette! J'ai donc sorti ma nouvelle sarcleuse à 3 dents et j'ai amené le bac à poubelles sur roues pour y jeter les indésirables mauvaises herbes. En une heure d'efforts ininterrompus, j'ai fait à peine 3 carrés sur 12 et rempli l'énorme poubelle... Pathétique, vous en conviendrez! En plus avec toute la foutue pluie que nous avons eue dans la dernière semaine, les saletés de verdures qui n'étaient pas les bienvenues s'arrachaient très facilement. Il faudra que je m'y remette demain, ce qui sera sûrement moins facile. À ce rythme, je devrais avoir fini avant la fin de l'été... Ça irait sûrement plus vite aussi si je ne faisais pas continuellement des pauses "croque une framboise", "bois un peu de limonade" et "insulte les cerises de terre qui envahissent tout". Elles sont savoureuses mes framboises, même si amoureux-sceptique en doute. "Des framboises noires!, dit-il l'air peu convaincu en inspectant la chose afin de vérifier si un insecte ne s'y trouve pas. Que vont-ils inventer d'autres? J'aime bien mieux les mûres." Ah bon! :)


lundi 9 juillet 2007

Chroniques du potager


Voilà le triste résultat de mon potager en date d'aujourd'hui (lors de l'une des rares percées de soleil du mois de juillet). Je sais, je sais, c'est atroce, en arriver là prouve que je suis une mésadaptée du potager! Qu'on m'envoie la société protectrice des légumes et fines herbes, j'avoue tout. Où sont-elles les belles rangées de légumes et d'herbes? Elles y étaient pourtant il y a un mois et demi...

Tout a commencé au printemps, l'an passé...
Depuis l'hiver, je songeais à avoir un potager. Je faisais des plans, lisais des catalogues de semences et je rêvassais devant mon guide Botanix. Dès que le printemps pointa le bout de son nez, je me suis mise à achaler, pour ne pas dire harceler, mon amoureux afin qu'il m'aide à déterminer le périmètre de mon futur terrain de jeux. Amoureux jardinier (il endosse ce rôle à l'occasion, soit pour éviter ce qu'il pressent comme voué à l'échec ou parce qu'une foutue tendinite me cloue les poignets sur la glace et qu'il veut être gentil) sort armé de piquets et de corde pour délimiter le site. Il me trace un carré de 10 pieds par 10 pieds. Je le regarde déçue ( ou hargneuse, peut-être que la nostalgie du temps qui passe m'amène à adoucir mes réactions passées) et je lui signifie que j'envisageais le double, facilement. Après moults efforts et ajustements, nous sommes arrivés à un concensus: 16 pieds par 23. À prendre ou à planifier seule!


16x23 ça avait l'air petit pour moi, mais quand j'ai commencé à arracher la tourbe, armée de ma simple fourche et de mon coupe-bordure, j'ai cru que ce rêve ne se réaliserait jamais! (ici vous commencez peut-être à comprendre pourquoi je souffre de tendinites chroniques) En une heure, j'avais détourbé environ 6 pieds carrés! Mon voisin, monsieur M., me regardait aller depuis belle lurette quand il se décida enfin à traverser. Nous n'avons pas de clôture, ce qui lui facilite la tâche. Il m'informa, tout bonnement, que ça existait une détourbeuse! Malédiction! Ça fait un an que nous sommes voisins, qu'il me voit arracher de la tourbe partout pour faire des plate-bandes et il me dit ça maintenant! Pour faire une histoire courte (mes histoires le sont rarement, mille pardons!) nous avons loué la machine salvatrice et j'en ai profité pour faire plusieurs autres futurs emplacements. Après, vint la plus délicieuse des tâches: rouler et enlever la foutue tourbe! Seigneur! C'était atrocement douloureux et ce fut, bien sûr, suivi d'un épisode tendinite.


À la fête des Patriotes, ma maman, une fée du désherbage et de la plantation, vint m'aider à semer et planter au potager. 14 plants de tomates, 2 de zuchinis, du blé d'inde, des fraises, des cerises de terre, des fines herbes de toutes les sortes, des betteraves, des épinards, des asperges, etc. De belles rangées presque droites, la terre riche et humide qui se dressait en monticule fraîchement retournés et les petits plants qui jubilaient en chantant:"mange, mange, mange, des bons gros légumes, mange, mange, mange, c'est bon d'en manger!".


Quelques jours plus tard, quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il n'y avait pas que mes semis qui poussaient... Les mauvaises herbes aussi! J'ai essayé de garder le contrôle sur elles, mais rien n'y fit. À la mi-juillet, mon potager était devenue la honte du quartier. Les voisins en parlaient quand ils croyaient que je ne les entendais pas, on me saluait d'un air gêné à l'épicerie et à la bibliothèque et les enfants prenaient des paris quant à savoir combien de temps il fallait y rester avant d'être dévoré par une araignée, devenue géante à cause de tout le fumier de poulet que j'étends au jardin. Ma fée est venue en renfort et m'a aidée à tout désherber, mais le résultat fut de courte durée...


3 semaines après, j'étais envahie par les tomates et les piments forts. Les cerises de terre menaçaient elles aussi de surproduire. J'avais tant de saletés de tomates que je poursuivais les voitures qui s'arrêtaient au stop sur mon terrain afin de leur donner des produits de mon jardin(elles sont plutôt rares à arrêter alors je ne me suis pas épuisée outre mesure, rassurez-vous) . J'ai récolté les piments forts dans le but d'en faire a) un répulsif maison b) une couronne, un classique de la décoration champêtre et c) un assaisonnement pour sauce à spaghetti. Un an plus tard, ils sont séchés et toujours dans le même pot, attendant que je me décide à m'en occuper avant qu'ils ne redeviennent poussière. J'ai donc dû prendre une résolution, une autre, pour éviter que le cauchemar ne se reproduise. J'ai décidé de rapetisser le potager l'année suivante et de me contenter du strict nécessaire: tomates, zuchinis, fines herbes et cerises de terre (c'est si bon).
Cette année...
Fidèle à moi-même, j'ai attendu longtemps ce printemps-ci pour faire le jardin. Il était, Ô choc, envahit de mauvaises herbes. Encore! C'est de vivre à la campagne qui fait ça ou c'est ma terre qui est trop accueillante avec les envahisseurs? Ma gentille et généreuse fée est revenue et m'a aidée, encore une fois, à remettre de l'ordre dans ce foutoir et à planter 8 plants de tomates (quoi? j'ai réduit!), 2 plants de zuchinis, un de melon, un carré entier de fleurs et d'arbustes (ça devrait être moins d'entretien) et plein d'autres trucs plaisants. Quand elle est partie, tout était si beau. J'avais en tête d'aller chercher de la paille pour mettre entre mes allées afin d'éviter le retour des plantes diaboliques. Amoureux jardinier n'en croyait pas ses yeux tant le jardin promettait!


Au mois de juin, ensevelie sous les bilans de fin de cycle et la correction des épreuves du ministère de ma classe de sixième année, j'ai, un peu trop, laissé le potager à lui-même. Je prône l'autonomie dans toutes les sphères de la vie, mais les potagers échappent à la règle semble-t-il. Nous voilà deuxième semaine de juin et je dois attaquer prochainement. Je scrute la température (Toujours cette foutue météo! Une autre résolution non-tenue) et j'attend:


- qu'il fasse chaud mais pas humide

- pas trop chaud, quand même. c'est dur désherber

- pas trop froid non plus, car la terre gelée c'est désagréable

- qu'il fasse encore clair, si je veux y voir quelque chose

- qu'il n'y ait pas trop de moustiques

- que le vent vienne du sud-ouest

- d'avoir de l'aide, mais ça ne se demande pas. c'est comme partir dans la jungle, on ne sait jamais quelle maladie exotique on va attraper, qui voudrait tenter l'expérience et risquer sa vie?

- que l'indice UV soit faible
- que le Saint-Esprit vienne me livrer de la paille

et que, finalement,

- mon horoscope dans l'almanach du village me le conseille.
Tout ça craint horriblement, j'en suis fort consciente!








dimanche 8 juillet 2007

Notre petit coin pour prendre le café le matin ou une bière le soir (la clôture n'est pas à nous, je tiens VRAIMENT à le préciser).



J'attire votre attention sur mes hydrangées Annabelle qui sont superbes cette année (et non sur le découpage de peinture de la fenêtre qui est aussi mon oeuvre).

Timide, mon nénuphar blanc montre une jolie fleur.


Surprise! Des rudbeckies annuelles plantées l'année passée qui sont revenues.




La lysimachia blanche envahit tout ce qui est à sa portée, mais elle est si belle que je la laisse faire volontiers! (Notez le coléus dans la jardinière qui crie Au secours, mes racines baignent dans l'eau! Qui a eu l'idée de me mettre dans un pot sans trou? Erreur de débutante!)



Une autre surprise! Mes roses trémières devaient toutes être jaunes...



Je devrai penser à diviser mes vivaces l'an prochain. On voit ici un hosta qui lutte férocement pour avoir sa place parmi les marguerites et les lysimachias. Derrière ces massifs, il y a aussi de magnifiques boîtes à fleurs qui tentent de sortir de l'anonymat. Courage mes belles!







Note à moi-même: sortir le chat du fauteuil.


Ce que je n'aurais pas dû faire en fin de semaine




1- Aller magasiner un maillot de bain
Ça tue toute parcelle restante d'estime de soi, on ne trouve jamais celui qui nous ira bien avant d'en avoir essayé au moins 14 et les cabines d'essayage lancent sur nous un éclairage blafard qui souligne avec subtilité (!) tous nos plus atroces défauts physiques. Question de rendre la chose encore plus humiliante, je suis allée chez Sears avec Annie et, comme c'était la vente de garage (vaine tentative de créativité pour se démarquer de la vente trottoir), nous avons dû essayer les maillots dans une tente une place! Cette salle de torture était située dans un garage dans l'entrepôt! Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, en sortant de la tente pour me regarder dans le miroir affublée d'un maillot et de ma culotte qui refusaient de collaborer pour avoir l'air de se fondre l'un dans l'autre, je vis un homme d'entretien passer! Génial, merci Sears pour l'intimité!

2- Avoir une discussion sur les filles qui aiment le sperme avec mes beaux-parents
Dois-je commenter ou le titre dévoile-t-il de lui-même combien ça traumatise de parler de ça avec ses parents ou ses beaux-parents?

3- Regarder Jackass 2 en français
Je sais bien que ce n'est pas le genre de distraction qu'on écoute alors la langue ne devrait pas être importante, mais c'était tout simplement atroce comme traduction. Les Français n'ont rien compris. À quand une loi pour exiger que tous les films soient doublés au Québec? Et une petite question en passant, j'ai halluciné ou Bam Mangera est gai et s'assume très fortement?

4- Essayer de faire la paix avec Frimousse, la chatte de mes parents
On ne m'y reprendra plus! Je ne sais trop si c'est mon complexe d'Oedipe ou le sien, mais il n'y a rien à faire pour avoir une relation saine avec cette garce de chatte! Je m'approche doucement, la flatte gentiment en lui faisant un compliment sur la douceur de son poil (il n'est pas si doux, je tente sournoisement de flatter son égo pour l'avoir à l'usure!) et la garce, elle me tape furieusement ou crache sur moi. J'aurais mieux fait de ne jamais l'amener chez mes parents, car mon père l'aime désormais plus que nous, il se met à genoux devant elle (voir la photo), lui passe tous ses caprices et il la défend lorsqu'elle m'attaque, sous-entendant que je l'ai cherchée!! Franchement, comme si c'était mon genre! Vive la solidarité paternelle!
5- Inonder le sofa de Febreeze pour le rafraîchir
Pas conseillé de coller la bruine directement sur le tissu... j'aurais dû lire les instructions! Parfum entêtant tout de même, mais l'odeur de fraîcheur vaut-elle la peine qu'on saccage un divan? Je n'ajouterai rien d'autre pour ma défense.
6- Oublier où j'avais laissé l'embout de l'aspirateur central la dernière fois que je l'ai utilisé
Vas-y Marie, c'est le moment d'assumer tes torts! Mise en situation: Etienne et moi sommes en feu pour un grand ménage (comprendre que je sacre dans les toilettes en me demandant pourquoi nous avons tant tenu à peindre le plancher en blanc pendant qu'il vérifie un truc sur Internet J'en ai pour une minute!, dit-il, presque convaincant). On se divise les tâches et j'évite, une fois de plus (merci amoureux!), la corvée de la litière! Etienne doit passer l'aspirateur. Il cherche l'embout et ne le trouve pas. Je lui donne un coup de main, généreuse ou simplement mue par un sentiment de culpabilité latent, mais nous ne le trouvons pas. Nulle part! Une maison comme la nôtre, qui comporte 9 pièces, on en fait vite le tour et deux fois plutôt qu'une. Aucune trace de l'embout tant désiré. Je commence à paniquer me disant qu'il y a un esprit qui nous joue des tours (c'est bien connu les vieilles maisons fourmillent d'esprits) et je deviens parano me disant que quelqu'un du village ne veut pas de nous ici, possède un double de la clé et vient nous jouer des tours lorsqu'on est absent dans le but qu'on s'en aille vivre ailleurs! Etienne, plus pragmatique, suggère que c'est probablement moi qui l'a laissé quelque part et que j'ai oublié où, chose qui arrive, selon lui, un peu trop souvent. Je lui réplique que c'est impossible, qu'on a dû le jeter sans le remarquer et patati et patata. Il commence à passer l'aspirateur avec le mini bout rond, l'air désespéré tandis que je plie des serviettes dans le salon. Je plie et regarde le sofa en ayant la vague impression qu'il détient la clé de cette fâcheuse énigme . Tout à coup, Eurêka! Je crie:" Etienne, je me souviens où est l'embout de l'aspirateur!" Il arrive au salon et je lui dit que, la dernière fois que j'ai passé l'aspirateur, il s'est coincé sous le divan et que je n'ai pas été capable de l'en sortir. L'air victorieux, du genre je savais que c'était toi, je le savais!, il met sa main sous le sofa et en sort, sans le moindre effort, l'objet tant convoité! Son regard voulait tout dire! Pas capable de le sortir hein? Avoue donc que tu n'as pas essayé! Ne pouvant nier la chose devant tant d'évidence, j'ai ri et tenté d'avoir l'air mignonne pour qu'il se rappelle que ça faisait partie de mon charme fou!
7- Aller dans cette piquerie dont on nous disait grand bien
C'est une mauvaise blague maman, ne t'en fais pas, j'en ai assez avec cette dépendance aux fromages de Noyan! Je n'ai pas besoin d'autres plaisirs artificiels!
8- (plus tristement cette fois) Donner Le guide du jeune père à Phil, mon frère
Nous allions souper chez Justine et Phil pour sa fête et, en arrivant, ils nous ont paru tristes et fatigués. C'est alors qu'ils nous ont dit que Justine pensait avoir fait une fausse couche. Nous étions tristes et gênés d'avoir écrit une carte et choisi un cadeau sur l'agrandissement de notre famille. On verra lundi lorsqu'elle verra son médecin ce qu'il en est réellement, mais, en attendant, mes pensées sont avec vous deux les amoureux. Gros bisous.
9- Aller en voiture àa la Plaza St-Hubert pendant la vente trottoir
Adieu pédale d'embrayage, transmission et freins! Bonjour crampe au mollet, à la cuisse et à la cheville gauche! Rester si longtemps dans le trafic pour trouver une place où stationner ma Focus a sûrement fait du tort à mon puissant véhicule, lui si habitué à rouler bien pénard sur l'autoroute 15 à vitesse constante... De plus, j'ai failli faire une crise d'agoraphobie tant il y avait du monde et ma mère a bien failli se fouler la cheville à sept ou huit reprises en ne regardant pas où elle marchait! Leçon à retenir de tout cela: on est très bien chez soi.
10- Regarder la météo si souvent et surtout, m'y fier
Saleté de mocheté de météo! Je dois cesser cette relation malsaine immédiatement. L'été, la météo prend une importance démesurée chez nous, c'est comme regarder un animal mort sur le bord de la route, tu sais que ça va être moche, mais tu ne peux t'empêcher de regarder. Donc, puisque la météo disait qu'il pleuvrait tout le week-end, on s'est empêché de partir en camping jeudi et vendredi soirs, mais le ciel a été dégagé tout le temps! Résolution: ne plus la regarder d'ici les vacances d'Etienne.